La Fédération FO de la Métallurgie de 1947 à 1955

GRANDMAGNAC Régis, La Fédération FO de la Métallurgie de 1947 à 1955, Maîtrise [Danièle Tartakowsky, Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1993, 185 p.

Cette étude porte sur la Fédération FO des métaux, de sa création à l’accord Renault de septembre 1955 qui consacre le début d’une nouvelle période axée sur une politique d’accords contractuels. Elle s’appuie principalement sur les archives de cette même Fédération.

Au centre de ce travail le processus de radicalisation de la politique fédérale et les nouvelles perspectives qu’il va ouvrir. L’ambition de cette radicalisation correspond à un double souci. Le premier est celui qui consiste à libérer la Fédération de son complexe envers la puissance cégétiste afin de mener une politique plus offensive et le second traduit la volonté de restaurer pleinement le schéma fondateur du syndicalisme, à savoir une position de classe hostile au patronat et au gouvernement. Cette sensibilité qui apparaît dès l’ère Léon Chevalme (premier secrétaire général de la Fédération FO des métaux) se retrouve majoritaire à la mort de ce dernier, survenue en mars 1952. Pourtant, les composantes de la nouvelle majorité demeurent hétéroclites et ne peuvent donc imposer une ligne politique globale et cohérente. En outre, cette majorité doit composer avec une minorité « modérée ». Celle-ci cherche à maintenir la politique définie par Chevalme, et pose comme principe fondamental la crainte de l’insurrection communiste. Par conséquent, elle s’oppose à toute initiative tendant à générer des grands conflits qui seraient favorables à la Fédération CGT des métaux, hégémonique dans le secteur métallurgique. Ainsi, toute l’histoire de la Fédération FO des métaux, et celle de ses relations parfois tendues avec la Confédération FO (de la scission syndicale de décembre 1947 à l’accord Renault de septembre 1955, en passant par les changements au sein de la direction fédérale et par les grèves d’août 1953, initiées par la Fédération), s’axe autour des questions qui recouvrent un autre débat sous-jacent, celui opposant syndicalisme révolutionnaire et syndicalisme réformiste.