La Fédération CGT de l’habillement. Discours et pratiques syndicaux dans une branche professionnelle à majorité féminine.1947-1968

AVRAN Isabelle, La Fédération CGT de l’habillement. Discours et pratiques syndicaux dans une branche professionnelle à majorité féminine.1947-1968, Maîtrise [Antoine Prost, Jean-Louis Robert], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1983

Les années 1947 à 1968 sont, après plusieurs mois d’optimisme, des années difficiles pour la Fédération CGT de l’habillement, autant du fait de l’ampleur des revendications à défendes, ce qui constitue pour elle une priorité (notamment la défense des salaires) que du fait d’une influence (fluctuante) faible (bien que majoritaire par rapport aux autres fédérations).

Elle informe, propose, explique, organise des journées d’actions nationales (surtout après 1962) qui ont un succès limité, dans un climat tendu et aboutit à des victoires assez partielles. Il faut pourtant souligner l’écho de la grève des midinettes, en 1949, et surtout l’importance de Mai 1968 entraînant des milliers d’ouvriers, de femmes, de jeunes dans l’action syndicale que beaucoup découvrent. Mais il faut noter cependant les difficultés de la Fédération à prendre en compte les dimensions et les enjeux des mutations qui s’opèrent dans la branche.

Les femmes sont de plus en plus nombreuses à tous les échelons du syndicat. Mais, ce n’est qu’à la fin des années 60 que l’on sent réellement mûrir un début de réflexion spécifique à leur égard, parallèle à la campagne de la CGT. En fait, par ses prises de position, la Fédération se veut surtout un large syndicat de la classe ouvrière unie. Ainsi, devenue pour une part une Fédération « féminine », elle a peut-être eu surtout le mérite d’associer (ou d’intégrer) l’histoire des femmes de l’habillement à celle du mouvement ouvrier français.