ARISTIDE Franck, La départementalisation des Antilles : étapes et vécu, Maîtrise [Jean-Louis Robert, Claire Andrieu], Univ. Paris 1 CHS, 2000, 217 p.
L’étude des étapes de la départementalisation des Antilles a été analysée avec le souci de mettre en relief l’évolution de l’état d’esprit des hommes politiques et de la population. La méthode utilisée est concentrée sur l’étude des archives de l’Assemblée nationale et des conseils généraux (projets de lois, vœux, débats…), de la presse et sur la réalisation d’entretiens. La chronologie de la recherche va de 1820 à 1970, c’est-à-dire du début de la revendication assimilationniste au début de la remise en question de la loi dite d’Assimilation. Toutefois, il est important de préciser qu’en ce qui concerne la première période (1820-1946), notre étude n’a pas été continue. En effet, durant toute cette période, la question de la départementalisation des Antilles n’apparaît qu’à certains moments. Les deux périodes qui suivent (l’année 1946 et la période 1947-1970) sont, par contre, « hantées », tout au moins aux Antilles (et même un peu en Métropole), par cette question. Nous les avons donc étudiées de façon plus suivie. En outre, précisons que, si la départementalisation a concerné les quatre « vieilles colonies », Guadeloupe, Martinique, Réunion et Guyane française, nous avons consacré notre analyse aux Antilles (Guadeloupe et Martinique) et, plus particulièrement, à la Guadeloupe. Ce choix se justifie par le fait que les recherches ont été effectuées en France et en Guadeloupe où la majorité de la documentation visée ne concernait que ce département.
La question de la départementalisation peut se résumer de la sorte, du moins pour notre période d’étude :
- 1630-1820 : la politique de la France tend vers l’assimilation des « vieilles colonies », mais la question ne se pose guère ; • 1820-1946 : la revendication assimilationniste devient de plus en plus importante dans les « vieilles colonies », dans toutes les strates de la population (d’abord chez la bourgeoisie de couleur, puis chez la population noire et enfin chez les békés ou colons), avec cependant des petites différences de vue entre les deux partis de l’époque. La France fuit la sourde oreille ; • 1946 : c’est le consensus général. La revendication est toujours présente dans les « vieilles colonies » et la France accepte enfin de donner satisfaction aux populations antillaises ; • 1947-1970 : de nombreuses réalisations et améliorations dans les DOM, mais aussi de nombreux problèmes posés par la départementalisation. C’est le début de la remise en question du statut de département français d’outre-mer.