La collection Rivages/Noir, du policier à la singularité

BRINON Julie, La collection Rivages/Noir, du policier à la singularité, Maîtrise [Pascal Ory], Univ. Paris 1 CHS, 2003, 2 vol. : 188 p. et 20 p.

Ce travail cherche à positionner la collection Rivages Noir au sein de la littérature policière. Créée en avril 1986, elle se démarque dès le début par un graphisme qui rompt avec le style traditionnel des livres policiers, cherchant par ce procédé à cibler un public exigeant. Étudier sa formation, les auteurs et les œuvres qui la composent permet de mettre en exergue sa politique éditoriale fondée sur des orientations précises et différentes des autres collections policières. Composée à son début d’auteurs américains, elle s’élargit progressivement aux auteurs français et européens tout en privilégiant quatre auteurs phares : Jim Thompson, Robin Cook, Donald Westlake et James Ellroy. Elle innove par ses orientations en proposant aux lecteurs de suivre les auteurs sur la durée, ainsi que des œuvres inédites, intégrales et traduites par des professionnels. En cela, elle rompt avec des principes de publication bien établis dans l’édition policière. La collection accomplit également un travail éditorial en faisant redécouvrir des auteurs oubliés comme David Goodis ou Jim Thompson, des auteurs en mal de succès tels que Janvillem Van de Wetering et William Mac Ilvanney, et en publiant de nouveaux auteurs ayant une thématique nouvelle, à l’image de George Chesbro et Tony Hillerman. Composée essentiellement de romans noirs, la collection Rivages Noir se singularise aussi par la publication d’ouvrages qui se situent à la limite du genre tels que Noir comme le souvenir de Jonathan Latimer, et des œuvres qui se situent au-delà de la frontière du policier, comme Mémoires vives de Robin Cook.