Initiatives culturelles et problématique de l’intégration à Saint-Denis de 1989 à 1999

BEL Arnaud, Initiatives culturelles et problématique de l’intégration à Saint-Denis de 1989 à 1999, Maîtrise [Claude Pennetier], Univ. Paris 1 CHS, 2000, 141 p.

À la fin des années 70, la politique française en matière d’intégration change. Il y a concomitance entre l’élaboration d’une politique d’intégration des immigrés et la montée du chômage et de l’exclusion qui résulte de la crise économique. Parallèlement, l’action culturelle en direction des immigrés se développe. Elle devient un outil de la politique d’intégration.

En raison de l’importance de la population étrangère à Saint-Denis, la politique d’intégration et les actions culturelles qui y sont menées ont valeur d’exemple. La municipalité dionysienne pratique une politique volontariste visant à résoudre les problèmes sociaux liés à l’intégration, dans des circonstances économiques particu­lièrement difficiles. Elle tente de réunir une certaine cohésion sociale sur les ruines de l’identité ouvrière de la « banlieue rouge ». La culture est un outil pour promouv­oir l’intégration à la vie de la cité. L’étude couvre la période 1989-1999. Elle vise à examiner, en prenant l’exemple de la politique culturelle, comment la municipalité de Saint-Denis s’attaque à la problématique de l’intégration pour en faire une poli­tique globale et, en même temps, spécifique à chaque quartier. Elle montre en quoi les initiatives « du terrain » se révèlent prédominantes dans l’élaboration de la politique culturelle face à l’essoufflement des solutions mises en œuvre au niveau natio­nal pour favoriser l’intégration. L’étude montre par ailleurs qu’il existe une spécificité de la politique d’intégration par la culture. La municipalité recourt systématiquement à l’outil culturel lorsque les circonstances (exemple : la période de la Coupe du Monde) sont favorables et lorsque les conditions matérielles existent. Il apparaît que la réussite d’une véritable politique d’intégration — qui ne se limite pas à la lutte contre l’exclusion — dépend de facteurs extérieurs et notamment de la situation économique générale ainsi que de la synergie des efforts au niveau local et national.