Dassault Saint-Cloud en mai-juin 1968 : la continuité

CAPITAINE Ronan, Dassault Saint-Cloud en mai-juin 1968 : la continuité, Maîtrise [Antoine Prost, Danièle Tartakowsky], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1990, 290 p.

Depuis 1936, les différents gouvernements favorisent la concentration du secteur aéronautique. C’est une réalité qui dépasse la notion entreprise publique/entreprise privée. La fin des années soixante est une phase importante de mutation. La fin des années soixante est une phase importante de mutation. La conjoncture économique est préoccupante. Patronat et gouvernement répondent par une concentration massive et un machinisme accru. C’est dans ce contexte que se déclenche le 1er décembre 1966 un important conflit à Dassault Bordeaux. Cette grève victorieuse devient un symbole et un exemple à suivre. Ainsi en 1967 la CGT et la CFDT lancent un mouvement qui mobilise les usines parisiennes de Dassault. En janvier 1968, les travailleurs obtiennent des concessions. Mai 1968 survient dans ce contexte de satisfaction syndicale. Ceci explique pourquoi la décision d’occupation est a-syndicale. Il y a certes un mimétisme de Sud-Aviation et de Renault, mais avec en point de mire, la satisfaction d’anciennes revendications. La CGT contrôle l’occupation d’usine. Nous sommes dans la suite de 1967. Des revendications aux spectacles, en passant par le rôle des lieux, nous avons une pérennité intra-usine. La négociation devient possible après Grenelle. Début juin, le PCF pousse la CGT à un accord afin de préparer les élections. La CFDT se désolidarise de la CGT. Finalement, CGT, CGC et patronat aboutissent à un protocole qui est une suite à 1967. Mai-Juin 1968 s’inscrit dans une continuité. C’est le changement de la structure d’emploi qui annonce, bien plus tard, une rupture.