Rambouillet sous l’occupation : 1940-1944

VIGUIE Franck, Rambouillet sous l’occupation : 1940-1944, Maîtrise [Jean-Louis Robert], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1991, 197 p. + XXVII annexes

Cette petite localité bourgeoise fut réputée pour son cadre serein et de villégiature, permettant ainsi la prospérité des activités commerciales et touristiques de la ville. Mais l’Occupation n’épargna pas la population rambolitaine des vicissitudes d’une existence matérielle plus délicate qu’elle dut affronter. Divers indices témoignent des bouleversements engendrés par les restrictions quotidiennes qui accentuèrent l’effondrement moral de la population et des troubles sociologiques. Ces difficultés se ressentent dans l’évolution démographique de la commune, dont seul le solde migratoire, resté excédentaire, estompe un déficit naturel.

La crise du ravitaillement surgit inéluctablement et elle ne dissimule point les craintes et frustrations ressenties par la communauté rambolitaine. Elle avait la possibilité de recourir à un ensemble de réseaux parallèles d’approvisionnement, mais la population ne bénéficia pas ou peu de son environnement agricole et forestier afin de subsister.

Les élus locaux, soucieux de préserver l’ordre, accueillirent favorablement la politique intérieure du gouvernement de Vichy, car elle satisfaisait leur conception de la société et répondait aux enjeux économiques et politiques de la municipalité. Elle favorisa l’éducation et la formation de la jeunesse, puis soutint la politique de solidarité nationale déployée par le Maréchal Pétain. Mais elle ne sut mobiliser durablement l’opinion rambolitaine qui se désintéresse progressivement de l’idéologie pétainiste, tout comme elle adopte une attitude attentiste envers l’occupant. La Résistance locale demeura faible, elle ne fut que le produit d’une action clandestine entreprise à titre personnel.

L’épisode heureux de la libération et le séjour du Général de Gaulle au château permirent à la ville de recouvrer son unité et de renouer avec sa tradition historique.