Propositions du Parti socialiste sur les médias audiovi­suels, de la réforme de l’ORTF (7 août 1974) à la cohabitation de 1986

VÉNY Muriel, Propositions du Parti socialiste sur les médias audiovi­suels, de la réforme de l’ORTF (7 août 1974) à la cohabitation de 1986, Maîtrise [Jean-Louis Robert, Gilles Morin], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1999, 113 p. + annexes

Le principal objet de ce mémoire consiste à analyser l’évolution de la pensée socialiste en matière de médias audiovisuels, entre la réforme de l’ORTF du 7 août 1974 et la cohabitation de 1986. Cette évolution ne peut s’expliquer que si l’on tient compte de la structure du Parti socialiste, qui se caractérise par une fédération de courants. L’approche de la conception des socialistes en matière d’audiovisuel a pu être déterminée à partir de trois grandes périodes.

Entre 1974 et 1978, le PS dans l’opposition prône un grand service public de l’audiovisuel, seul capable d’assurer les conditions d’un véritable pluralisme, et marque sa volonté de mettre en œuvre une « décentralisation » de la radiotélévision afin de faciliter la liberté d’expression de la société civile. En cela, le Parti socialiste se présente comme le premier défenseur du monopole public contre toute tentative de privatisation perçue dans la réforme de l’ORTF élaborée sous le Président Valéry Giscard d’Estaing. La deuxième période (1978-1981), dont les bornes marquent deux échéances électorales importantes (les élections législatives de mars 1978 et présidentielles de mai 1981), se caractérise par l’engagement d’une partie des militants socialistes aux côtés des « radios libres ». Ce nouveau combat amène le Parti socialiste à reconsidérer la question du monopole du service public de l’audiovisuel dans la mesure où les nouvelles radios voient dans ce monopole un moyen de paralyser la diversification des sources d’émission. Entre 1981 et 1986, la politique audiovisuelle du Parti socialiste provoque un total bouleversement du paysage audiovisuel français, en ouvrant un plus large espace de liberté. Elle se caractérise par la création de radios locales privées ainsi que de chaînes de télévision privées, provoquant ainsi les conditions du démantèlement du service public de la radiotélévision.

Au regard de la nette évolution des positions du PS en matière de médias audiovisuels, notre intérêt s’est essentiellement porté sur les discussions internes du parti afin de comprendre le cheminement de la réflexion des socialistes dans ce domaine.