DOUSSIN Jean-Marie, L’occupation et la Résistance à Villejuif (1939-1945), Maîtrise [Antoine Prost, Jacques Girault], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1986, 179 p. + annexes
Ce mémoire est une monographie locale : Villejuif dans le nouveau contexte créé par la mise en place du gouvernement Pétain et l’occupation allemande. Deux mémoires de maîtrise ont déjà étudié cette municipalité à direction communiste depuis 1925, aussi apparaît-il intéressant d’étudier l’évolution de cette même cité de 27 450 habitants pendant les 5 années d’occupation, la gestion et les choix de la délégation spéciale nommée par le Préfet, après la déchéance des élus communistes le 21 janvier 1940.
La population de la ville a subi de plein fouet les conséquences de la pénurie, du travail obligatoire, alors que près d’un millier de Villejuifois sont restés prisonniers. Ces conditions ont déterminé un mécontentement de plus en plus massif, largement utilisé par les groupements de résistance locaux. Malgré la répression, la résistance locale d’influence communiste apparaît prédominante. À partir de revendications concrètes, dans le cadre d’une stratégie de rassemblement, les dirigeants locaux du parti communiste clandestin ont vite orienté leur effort en direction des femmes pour développer une résistance spécifiquement féminine.
Là réside l’originalité de la résistance villejuifoise, contre la délégation spéciale d’abord, et l’occupant allemand ensuite. La résistance impliquait le soutien actif de la population (notamment du personnel communal). Dès lors, la représentativité du PC au niveau du CLL, le nombre de ses victimes, annoncent le résultat des élections d’avril 1945. C’est bien le « parti des fusillés », et la personnalité de Louis Dolly (futur maire de la ville) qui furent plébiscités.