L’implantation du PCF à Montereau dans l’entre-deux-guerres

FERRE Jean-Pierre, L’implantation du PCF à Montereau dans l’entre-deux-guerres, Maîtrise [Antoine Prost, Jacques Girault], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1982, 170 p. + annexes

Tentative d’histoire locale, cette étude réalisée à partir d’une abondante documentation — sources statistiques, presse régionale, archives de police — donne à la notion d’« implantation » son acceptation la plus large. Il ne s’agit pas seulement d’analyser dans le détail l’évolution des suffrages communistes, de compter les adhérents, les cellules, le nombre de journaux vendus… mais de dégager un ensemble de réalités complexes de nature à expliquer l’ancrage communiste.

Cet ouvrage se divise en trois parties : la première est consacrée à l’étude des conditions de l’implantation communiste ; la seconde porte sur le passé socialiste de la commune, sur l’organisation communiste issue de la scission de décembre 1920 et de son influence électorale ; la troisième évoque l’activité municipale des élus puis le rôle du PCF lors du Front populaire.

La présence d’une importance classe ouvrière acquise en partie aux idées socialistes, avant « la Grande Guerre » semble s’imposer, dans l’enracinement communiste ou du moins comme un atout fondamental. L’effacement de la SFIO, puis l’expérience municipale de 1926 à 1929, lui permet de se présenter, dans un second temps, comme la seule alternative face à la droite, malgré son isolement politique jusqu’au Front populaire et en dépit des revers électoraux de 1929 et 1932.

Cette ville demeure donc, dans l’entre-deux-guerres, une des positions fortes du PCF, dans le département de Seine et Marne. Mais seule son adaptation aux réalités monterelaises, marquées par le déclin de l’industrie ancienne, le chômage latent accentué par la crise économique de 1931, lui a permis de consolider durablement son audience et de progresser.