L’évolution du mouvement de résistance Combat d’après ses journaux, 1940-1944

MOURET Stéphanie, L’évolution du mouvement de résistance Combat d’après ses journaux, 1940-1944, Maîtrise [Claire Andrieu, Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1996, 243 p.

Le gouvernent de Libération Française, plus connu sous le nom de son journal clandestin Combat voit le jour en novembre 1941. Il est le résultat d’une fusion opérée entre deux mouvements de résistance distincts. D’une part, le Mouvement de Libération Nationale fondé en juillet 1940 par un militaire, le capitaine Henri Frenay, d’autre part, le mouvement Liberté créé en novembre 1940 par un démocrate chrétien, professeur de droit, François de Menthon. Ces deux mouvements publient leurs propres journaux clandestins, ceux-ci étant marqués avant tout par une volonté de libérer le territoire national, une attitude pétainiste ainsi qu’une forte aversion envers l’Allemagne.

Dès la création du mouvement, les dirigeants décident de ne faire paraître qu’un seul journal qui prend le nom de Combat. Le nouveau mouvement, de par les idées et les déclarations qu’il produit dans son journal, est alors considéré comme situé politiquement à droite. En effet, les articles publiés dans le journal font preuve d’un réel attachement envers le maréchal Pétain et la Révolution Nationale.

Mais au cours de l’année 1942, la position du mouvement évolue sensiblement, puisque, à quelques mois d’écart, le journal rompt avec le maréchal Pétain et sa politique (mai 1942), et accepte de se rallier au général de Gaulle (août 1942). Au cours de cette année, l’évolution politique du mouvement est nette, et en septembre 1942, le journal publie un manifeste dans lequel il se déclare pour une « Révolution Sociale » et pour l’avènement de la IVe République après la libération du territoire. Le nouveau ton du journal est ainsi donné et, jusqu’à la Libération, il va s’avérer un formidable outil de propagande pour ramener au mouvement un plus grand nombre d’adhérents. En 1944, Combat fait partie avec Libération et Franc-tireur des grands mouvements de résistance — il appartient aux Mouvements Unis de Résistance — grâce aux nombreuses actions qu’il a menées contre l’ennemi (sabotages, collecte de renseignements…), mais aussi grâce à son journal publié en 1944 à 200 000 exemplaires chaque mois.