Les trotskystes en France sous le Front populaire. La scission du groupe « La Commune »

ATTIAS Eric, Les trotskystes en France sous le Front populaire. La scission du groupe « La Commune », Maîtrise [Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, juin 1982, 259 p.

Le projet de l’auteur a consisté, tout d’abord, à présenter les analyses originales défendues, dans la lutte des classes, par un groupe minoritaire. Le fond de ces analyses est constitué par la distinction que ces militants opérèrent toujours, entre la mobilisation révolutionnaire des masses, qui a abouti à la grève générale de mai-juin 1936, et la constitution d’une alliance politique, dite « Front populaire », liée au maintien du régime capitaliste. Une telle caractérisation du Front populaire renvoyait, bien entendu, à la nature de la social-démocratie et du stalinisme pris dans leurs exemples français. Dans un débat classique sur le Front populaire, il est parfois encore question de se demander si la grève de mai-juin 1936 a bien été un mouvement révolutionnaire, si Blum a bien échoué devant « le mur d’argent », si le Front populaire a, bien ou mal, préparé la guerre. Face à ces interrogations, à la fois profondes et tellement empreintes de confusion, les textes de Trotski apparaissent dans toute leur rigueur et toute leur cohérence.

Loin de la rigueur et de la cohérence apparaît, en revanche, l’activité des militants qui partagent l’analyse théorique de Trotski, mais qui expriment, le plus souvent, leurs désaccords avec lui dans la pratique. Bien que représentant, dans la lutte des classes, le véritable internationalisme, leurs positions restent très faibles dans la période 1935-1939.

L’auteur a essayé de pallier les difficultés soulevées par le manque de connaissances comptables, relatives au POI et au PCI, en ce qui concerne leurs effectifs, le tirage et la vente de leurs journaux. Il a tenté de répondre aux problèmes de compréhension posés par les séparations organisationnelles successives que connurent les militants trotskystes durant ces années. Le bilan de cette activité est celui que les trotskystes durant ces années. Le bilan de cette activité est celui que les trotskystes tirent de leur mouvement dans l’enfance : malgré l’inexpérience et les erreurs, l’héritage de Lénine et de Trotski a été transmis.