Les syndicats et le Premier mai de 1945 à 1949

BORNET Laurent, Les syndicats et le Premier mai de 1945 à 1949, Maîtrise [Danièle Tartakowsky, Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1989, 145 p. + annexes

Ce mémoire repose sur le dépouillement de la presse de gauche (syndicale, communiste, socialiste) nationale, mais surtout régionale, car l’aspect provincial est primordial pour notre sujet (une vingtaine de départements représentatifs ayant été sélectionnés), et sur l’analyse des témoignages de certains acteurs de cette période.

Dans un temps historique court, mais chargé (1945-1949), marquant le départ d’une nouvelle ère pour la France, la vie syndicale et la journée du Premier mai, point culminant de l’année ouvrière, subissent des transformations profondes et durables. Ainsi, notre mémoire s’oriente vers deux idées directrices complémentaires permettant une approche globale du sujet.

Dans un premier temps, nous nous attachons à l’étude au niveau local et national de la préparation et du déroulement de cette journée organisée par la CGT. L’ensemble de la propagande orale, meetings préparatoires et écrits, journaux, tracts et affiches, présenté, nous abordons la réalisation de ce jour où deux aspects, l’un syndical, l’autre national, cohabitent. Seul aspect du Premier mai au début du siècle, le caractère syndical (pointage des cartes, repas fraternel, pétition) voit son importance diminuer au cours de notre période, mais son axe central, le meeting, garde, surtout en province, une importance non négligeable. Si le déclin de ce caractère est réel, il se réalise au profit du deuxième aspect de ce jour, composé du défilé et des réjouissances de fin de journée permettant de regrouper l’ensemble de la population et symbolisant le renouveau syndical.

Après cette décomposition des phases du Premier mai entre 1945 et 1949 avec ses permanences et ses influences nouvelles, nous étudions dans un deuxième temps les conséquences de la scission syndicale sur les Premier mai de 1947 à 1949. Cette partie se décompose en deux points. Tout d’abord, nous tentons de déterminer l’influence de l’affaiblissement syndical et des prémices de la scission sur le Premier mai 1947. La scission réalisée nous décrivons l’attitude de la CGT-FO face à cette journée, puis la réaction de la CGT devant cette nouvelle situation.

Cet essai tente donc de montrer la rapide évolution du syndicalisme dans l’immédiat après-guerre à travers le Premier mai. En effet d’une fête de masse célébrant la Libération en 1945, le Premier mai se transforme en 1949 en une journée de désunion où les deux syndicats CGT et CGT-FO ne savent plus quel moyen employer pour endiguer cette phase de déclin.