Les sociétés de secours mutuels à la CGO et à la STCRP des origines à 1945 : les œuvres sociales mutualistes

DUPONT Laurence, Les sociétés de secours mutuels à la CGO et à la STCRP des origines à 1945 : les œuvres sociales mutualistes, Maîtrise [Noëlle Gérôme, Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1995, 148 p. + annexes

L’étude réalisée dans le cadre de cette maîtrise d’histoire sociale porte sur le développement du Mutualisme dans les transports en commun du réseau de surface de la région parisienne, des origines de ce mouvement, à la fin du XIXe siècle, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. En effet, c’est dans la dernière décennie du siècle précédent que les sociétés de secours mutuels ont vu le jour et ont pu se développer. Au sein du réseau de surface, l’étude porte particulièrement sur les sociétés de secours mutuels de la Compagnie Générale des Omnibus et de la Société des Transports en Commun de la région parisienne. Toutefois, lorsque cela a été possible, nous avons observé d’autres compagnies et d’autres mutuelles.

Dans une première partie, qui regroupe les quatre premiers chapitres, nous avons retracé l’histoire et l’évolution des sociétés de secours mutuels. Nous avons cherché à expliquer comment sont apparues les mutuelles dans les dépôts de la CMGO. À travers la politique sociale de l’entreprise et le contexte politique, nous avons essayé de comprendre quelle situation particulière s’était créée pour permettre aux sociétés mutualistes de voir le jour. À travers l’exemple d’une société de secours mutuels, la « Mutuelle de la Section E de la Compagnie Générale des Omnibus », nous avons pu percevoir la vie quotidienne des militants au sein des sociétés. Au regard de leurs actions, de leurs engagements, des idéaux qui les animent, il devient possible de comprendre les motivations de chacun. Mais la réalisation de ces objectifs n’a pas été facile. Face aux problèmes majeurs, aux crises et aux menaces, les mutualistes ont su réagir, en unissant leurs efforts et leurs volontés.

Dans le deuxième chapitre, l’étude a été davantage centrée sur une seule mutuelle : « La Fraternelle des Transports en Commun de la région parisienne ». Elle a surtout porté sur les conditions de sa constitution et sur les raisons qui ont poussé des sociétés de secours mutuels à fusionner pour former une société unique. De plus, l’histoire de cette mutuelle s’écrit en parallèle avec l’histoire de la IIIe République dans les années 1920-1930. En effet, cette histoire particulière s’inscrit dans un débat beaucoup plus vaste qui se déroule au plan national : le débat sur les Assurances Sociales.

Le chapitre III remonte un peu dans le temps, car il retrace l’histoire d’une société de secours mutuels de 1910 à 1936, de sa naissance à sa fusion avec la Fraternelle. Il s’agit de « La Bienfaisante des Contrôleurs ». Son évolution est intéressante, car il s’agit d’une mutuelle regroupant une catégorie de personnel-élitiste. Ses prestations et ses buts sont donc bien différents de sa consœur « La Fraternelle ». Le chapitre suivant montre l’évolution et le fonctionnement de la nouvelle grande mutuelle créée : « La Fraternelle M Bienfaisante des TCRP ». Sa durée de vie a été courte puisqu’elle n’a fonctionné que huit ans, mais elle marque une étape très importante pour la mutualité dans les transports.

Les deux derniers chapitres pourraient constituer à eux seuls une seconde partie. Consacrés aux œuvres sociales mutualistes, ces chapitres montrent l’importance humaine du mouvement et le rôle de soutien des sociétés de secours mutuels. Les œuvres sociales sont, à juste titre, nous semble-t-il, la fierté des mutualistes. Elles symbolisent les valeurs fondamentales de la mutualité : entraide, solidarité, soutien. Que ce soient les maisons de retraite ou surtout l’orphelinat, les œuvres sociales sont les réalisations qui montrent le mieux quel rôle peut jouer la mutualité dans certaines circonstances de la vie. Ces réalisations sont exemplaires et servent aujourd’hui encore de base de réflexion sur les solutions à apporter, notamment aux difficultés rencontrées par les personnes âgées.