Les dispensaires municipaux pendant l’entre-deux-guerres : l’exemple de la banlieue sud-est de Paris

BRUNO Anne-Sophie, Les dispensaires municipaux pendant l’entre-deux-guerres : l’exemple de la banlieue sud-est de Paris, Maîtrise [Claude Pennetier, Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1996, 213 p.

Cette étude des dispensaires municipaux de la banlieue sud-est de Paris pendant l’entre-deux-guerres s’attache tout particulièrement aux centres de santé des villes d’Alfortville, Choisy-le-Roi, Ivry-sur-Seine, Maisons-Alfort, Orly, Villejuif et Vitry-sur-Seine ; la diversité des statuts et des modes de fonctionnement rencontres permet l’introduction de points de comparaison. Au-delà de cette diversité, l’analyse des dispensaires municipaux révèle cependant de lien étroit unissant domaine médical, choix politique et réalité sociale. Si l’approche privilégiée ici relève davantage d’une histoire des idées que d’une histoire de l’opinion publique, faute de sources ayant trait à celle-ci, l’enjeu est de déterminer l’articulation entre les idéologies développées au sujet des dispensaires par certains milieux médicaux ou politiques et la réalité concrète des centres de soins municipaux.

Il s’agit donc de déterminer quelle forme spécifique de médecine publique le dispensaire tend à instaurer et quelle est la valeur de modèle qu’il a pu revêtir dans le système de santé français. Cherchant à définir son originalité non seulement par rapport au système hospitalier, mais aussi par rapport à la médecine libérale, le centre municipal de santé tend à instaurer une prise en charge complète de la santé par les pouvoirs publics, tant par le financement des infrastructures sanitaires que pour le remboursement au moins partiel, des soins ou pour leur exécution. Or, il semble que le choix fait en France, après la Libération, d’adopter un système mixte — reposant sur une intervention des pouvoirs publics en matière de remboursement ou de financement, mais maintenant le principe du libre choix du praticien, essentiellement le médecin libéral — n’ait laissé qu’une place marginale au dispensaire municipal ; le rôle du dispensaire reste lié, comme à ses origines, à la prise en charge médico-sociale des personnes situées en marge du système général de soins.