Les cheminots de Saint-Quentin à partir des listes nominatives du recensement de 1911 : un groupe aux origines sociales et géographiques et au comportement social homogènes

DANELLE Valérie, Les cheminots de Saint-Quentin à partir des listes nominatives du recensement de 1911 : un groupe aux origines sociales et géographiques et au comportement social homogènes, Maîtrise [Antoine Prost, Christian Chevandier], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1998

Les cheminots saint-quentinois apparaissent à travers l’étude du recensement de 1911 et de leurs actes d’état civil comme un groupe homogène tant par leurs origines sociales et géographiques que par leur comportement démographique et social. Peu nombreux à être eux-mêmes fils de cheminots, ils sont majoritairement issus du monde paysan et ouvrier, réalisant en cela une certaine ascension sociale, qui est généralement déjà faite lors de leur mariage ou se réalise peu de temps après. Ils choisissent des épouses de mêmes origines sociales et géographiques qu’eux. Si ces origines diffèrent, ce n’est que géographiquement et, dans ce cas, les épouses sont principalement saint-quentinoises ou axonaises. Mariés et pères de famille, les cheminots sont bien intégrés à la société de leur temps comme l’attestent leur comportement démographique malthusien et la qualité de leurs témoins au mariage, peu nombreux à être également membres du milieu ferroviaire. Le groupe des employés de chemin de fer de la ville n’est pas, contrairement à l’idée reçue, un groupe à part qui s’auto-reproduirait et vivrait replié sur lui-même, bien que certaines structures sociales, économiques et culturelles leur soient exclusivement réservées.

L’originalité du cas de Saint-Quentin est donnée par un recrutement très localisé ; cependant, les ouvriers de la voie ne sont pourtant pas d’origines paysannes.