Les ardennais sous l’occupation : de l’évacuation à la zone interdite (mai 1940-mai 1943)

REMY Olivier, Les ardennais sous l’occupation : de l’évacuation à la zone interdite (mai 1940-mai 1943), Maîtrise [Claire Andrieu, Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1998, 178 p.

Dès l’annonce de la déclaration de guerre de la France à l’Allemagne le 3 septembre 1939, le département des Ardennes se prépare activement à évacuer sa population. Les autorités civiles et militaires mettent en place des mesures de sauvegarde et des plans de repliement et d’évacuation. Mais à la « drôle de guerre » succède rapidement le chaos. Le 10 mai 1940, les Ardennais sont contraints de fuir devant l’avancée allemande, et tous les plans établis deviennent caducs. En quelques jours, ce sont 300 000 personnes qui sont obligées d’arpenter les routes à la recherche d’un hypothétique abri. La Vendée et les Deux-Sèvres, désignées pour les recevoir, accueillent bien une partie de ces « réfugiés », mais dans l’affolement de mai, les civils ardennais se trouvent dispersés un peu partout sur le territoire français.

Le malaise issu de leur situation précaire est souvent profond, et il est l’un des facteurs déclenchant le retour plus ou moins rapide des évacués dans leur région d’origine. Le chemin est pavé de nombreux obstacles avec, notamment, le passage de la ligne de démarcation, située au nord de l’Aisne, entre la zone occupée et la zone interdite.

Malgré un retour souvent périlleux, le travail de reconstruction et le contexte particulier qui l’entoure, la population retrouve peu à peu sérénité et lucidité : les premiers pas vers une résistance plus active vis-à-vis de l’occupant, à partir du printemps 1943.