DUHAMELLE Alain, Les Analyses économiques de la CGT de 1923 à 1935 à travers les congrès confédéraux, Maîtrise [Antoine Prost, Jean-Louis Robert], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1989, 146 p. + annexes
Cette recherche a pour objet de mettre en exergue la pensée économique du syndicat durant l’entre-deux-guerres, en s’intéressant particulièrement aux théories, aux idées économiques qui influencent le raisonnement cégétiste. De même, nous avons cherché à montrer l’action qu’exerce l’idéologie, la stratégie révolutionnaire sur les analyses économiques de la Confédération générale du Travail.
De ce fait, nous avons fait débuter notre étude à la fin de la Première Guerre mondiale, étant donné qu’il nous semblait que l’expérience syndicale tentée au sein de « l’union sacrée » marquait un tournant idéologique majeur. En effet, elle annonçait le socialisme réformiste que pratiquera tout au long de la période la CGT.
Par ailleurs, c’est durant l’entre-deux-guerres que le syndicat prend conscience de l’importance de l’étude des questions économiques. Pourtant, sa pensée économique reste subordonnée à l’idéologie réformiste, en d’autres termes, la CGT se préoccupe plus d’obtenir des réformes sociales que de transformer le système capitaliste. C’est la raison pour laquelle le syndicat abandonne la lutte des classes au profit de la conciliation et de l’entente sociale, car il espère tirer, de cette attitude nouvelle, des avantages sociaux primordiaux. En dépit des efforts syndicaux et de son pragmatisme, l’expérience se solde par un échec, même si elle a permis la prise en compte de la nécessité d’une éducation économique du mouvement ouvrier et malgré qu’elle ait favorisé la propagation d’idées ou de thèmes économiques qui seront à la base de la croissance économique qui suivra la Seconde Guerre mondiale (l’importance d’un plan ; les nationalisations ; une vision macroéconomique ; …).