Le putsch d’Alger et la presse : une étude comparative de cinq quotidiens (Libération, Le Monde, l’Humanité, Le Figaro et l’Aurore)

BERDUCAT Maud, Le putsch d’Alger et la presse : une étude comparative de cinq quotidiens (Libération, Le Monde, l’Humanité, Le Figaro et l’Aurore), Maîtrise [Claire Andrieu], Univ. Paris 1 CHS, 2002

Le putsch d’Alger qui éclate dans la nuit du samedi 22 au dimanche 23 avril provoque un véritable effet de surprise dans l’ensemble des milieux politiques et dans la population. Le milieu journalistique n’est pas épargné.

L’ensemble des rédactions est mobilisé pour couvrir l’événement. L’importante place qui lui est réservée dans les journaux témoigne de sa gravité.

Mais ces quotidiens ne s’arrêtent pas à une simple présentation de l’événement, ils expriment chacun leurs opinions qui correspondent à leur idéologie et leur position politique. Ils vont néanmoins être unanimes sur un point : il faut dire non au putsch.

La crainte de l’instauration d’une dictature militaire et d’une guerre civile partagée par tous, puis de la remise en cause des négociations avec le GPRA qui inquiète surtout les journaux de gauche (L’Humanité, Le Monde et Libération), et enfin de l’internationalisation du conflit que pointe surtout Le Monde, les poussent à se mobiliser.

Ces journaux dans l’ensemble ne refusent pas leur soutien au général de Gaulle, qui a su faire preuve d’une fermeté implacable lors de son discours prononce le dimanche 23 avril à 20 heures. Il apparaît comme le meilleur rempart au putsch.

Seuls L’Humanité et Libération mettent surtout l’accent sur la manifestation populaire qui peut permettre de mettre à raison les généraux factieux, mais aussi d’influencer la politique du président de la République auquel ils reprochent « son imprévoyance et sa complaisance ».

L’échec du putsch, le mardi 25 avril, renforce l’idée pour la majorité de ces journaux, qu’il faut maintenant accélérer les négociations avec le GPRA et faire la paix. Le conflit algérien n’a plus de sens.