Le PS et Solidarité. Août 1980-décembre 1985. Le romantisme aux couleurs de la (géo) politique

SEBAOUNI Meryl, Le PS et Solidarité. Août 1980-décembre 1985. Le romantisme aux couleurs de la (géo) politique, Maîtrise [Jean-Louis Robert, Franck Georgi], Univ. Paris 1 CHS, 2002, 216 p.

Cette expression est tirée d’un article de Jean Offredo dans lequel il e phque que les Polonais sont partagés entre l’espoir issu d’août, 1980 (signature des Accords Gdansk) et les impératifs politiques et économiques. Le Parti socialiste français, face à ces événements est lui aussi tiraillé entre, d’une part, l’espoir d’un socialisme d’un type nouveau qui correspond à son projet politique et, d’autre part, des contraintes dues à sa nature, à ses choix et à son statut. Bien sûr, on peut trouver de nombreux points communs entre l’expérience polonaise et celle du PS à cette époque. Mais il ne s’agit pas ici de mettre en parallèle Solidarité et le PS, mais plutôt d’analyser le rapport du Parti socialiste français au mouvement polonais Solidarité.

L’attitude des socialistes vis-à-vis du mouvement polonais n’est pas monochrome ni linéaire durant toute la période étudiée. Des changements d’attitude interviennent en effet au niveau du PS dans son ensemble, mais aussi au sein de celui-ci par le jeu des courants d’opinion. Il faut par conséquent aborder le sujet en ayant conscience des évolutions de ce rapport. Il s agit donc de s’interroger quant à la teneur et aux causes de ces changements d’attitude.

De la signature des Accords de Gdansk en août 1980 à la visite du général Jaruzelski en France en 1985, les relations entre les socialistes français et Solidarnosc sont ponctuées par les événements polonais (on pense bien sûr en particulier à la proclamation de l’état de guerre le 13 décembre 1981), mais aussi par des facteurs un peu moins évidents tels que l’arrivée au pouvoir du PS en mai 1981, les relations internationales ou encore par les aléas de la vie politique française. Le choix de ces limites chronologiques paraît contradictoire, mais il est fait à dessein. En effet, on va ainsi de l’élan d’espoir insufflé par « l’été polonais » à la réception par F. Mitterrand du « Pinochet polonais ». On a l’impression de passer d’un extrême à l’autre et pourtant nous sommes du même côté de la barrière ; ce sont les mêmes socialistes qui, dès l’été 1980, avaient les yeux brillants d’espoir quand ils regardaient vers la Pologne et qui en 1985, reçoivent le général Jaruzelski lequel a interdit Solidarité le 13 décembre 1981. Il faut évidemment éviter toute conclusion trop hâtive. De 1980 à 1985, des changements sont bien sûr intervenus dans l’attitude du PS, mais ceux-ci sont à mettre en relation avec le contexte en Pologne, dans la vie politique française et au niveau international.