Le Parti communiste français et les classes moyennes : 1958-1969

CONEIM Françoise, Le Parti communiste français et les classes moyennes : 1958-1969, Maîtrise [Jean-Louis Robert], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1991, 140 p.

L’espace social est organisé par le PCF de manière bipolaire, suivant le critère marxiste de définition des classes sociales (place des agents dans la production). Certaines catégories de travailleurs intellectuels sont intégrées à la classe ouvrière (ingénieurs et techniciens de fabrication). Les classes moyennes ne viennent pas compliquer ce schéma bipolaire de la société, elles sont analysées comme des couches flottantes, intermédiaires entre les deux classes fondamentales et soumises aux effets de la polarisation sociale.

Le PCF analyse dans un deuxième type d’articles la situation concrète des travailleurs appartenant aux diverses catégories de classes moyennes.

Petits paysans et commerçants sont défendus par le PCF. Ils sont analysés par celui-ci dans le cadre général de l’évolution du capitalisme au stage du « capitalisme monopoliste d’État », caractérisé par l’alliance des monopoles et de l’État. La politique de l’État est vivement critiquée, ainsi que les effets de la concentration sur ces deux secteurs. Le PCF présente l’alliance avec la classe ouvrière comme la seule issue possible pour ces travailleurs.

Les évolutions du travail intellectuel sont largement prises en compte par le PC. Et celui-ci reconnaît une spécificité au travail intellectuel et parle d’une « catégorie sociale différenciée ». En ce qui concerne les médecins, ils ne constituent pas, d’après le PCF, des alliés privilégiés pour la classe ouvrière, en raison de leur attachement à l’exercice traditionnel de la médecine libérale, mais également en raison de leur fort attachement à leur ancien rôle social.

À travers les évolutions qui touchent le travail de l’ingénieur, le PCF tente de démontrer la communauté d’intérêts qui l’unit avec l’ensemble du monde salarial. L’alliance de la classe ouvrière avec les travailleurs intellectuels se trouve particulièrement après 1968, au centre de la stratégie politique du PCF.

D’un point de vue politique, les classes moyennes représentent pour le PCF un intérêt majeur. Elles se trouvent au cœur même de sa politique d’union avec les partis politiques de gauche, puisque celle-ci se fonde sur la constitution d’une vaste alliance anti-monopoliste regroupant autour de la classe ouvrière toutes les couches non-monopolistes de la population.