Le Nouveau Parti Socialiste : d’Alfortville à Epinay (1969-1971)

SERNE Pierre, Le Nouveau Parti Socialiste : d’Alfortville à Epinay (1969-1971), Maîtrise [Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1993, 216 p.

Dans ce travail, nous avons voulu revenir sur l’histoire, souvent oubliée, des deux années qui ont vu naître et vivre le nouveau P.S., sous la direction d’A. Savary. Réinsérant ces deux années dans le processus de rénovation et d’unification de la gauche française des années 1960-1970, et par là même relativisant certaines ruptures, en particulier celle d’Épinay, nous avons tenté de montrer à la fois les lignes de continuité de toute cette période et l’apport important, sinon primordial, de ces nées 1969-1971. Cet apport s’est avant tout posé en termes de renouveau, puisque tel était l’enjeu majeur qui s’offrait aux socialistes (les difficultés de leur unification et la question de l’union de la gauche étant les deux facettes principales de cette problématique de la rénovation).

Ainsi, ayant montré la lente élaboration d’un nouveau P.S., aboutissant en 1969 à sa création mouvementée, nous avons étudié la réalité de son renouvellement doctrinal, organisationnel et militant. Cela nous a permis de mettre en évidence une véritable « vie avant Epinay », et ainsi de remettre en cause l’idée un peu mythique d’un congrès d’Epinay, point de départ du renouveau socialiste. L’étude du rapprochement PS-PCF est également venu étayer cette idée que bien des éléments de l’histoire de la gauche des années 1970 ont été au moins ébauchés pendant la période charnière précédant Épinay. Enfin, l’analyse des rapports entre PS et CIR, pendant ces deux années où la recherche de l’unité fut aussi le point de crispation majeur des luttes intestines socialistes, nous a permis, et c’est l’autre idée centrale de ce travail, de relativiser le poids, dans les discussions d’alors, des questions idéologiques. Ces dernières, en effet, ont sans cesse été esquivées derrière des enjeux de pouvoirs (parfois « camouflés » sous des oppositions stratégiques), plus ou moins rationnels d’ailleurs.