L’alimentation des écoliers parisiens sous l’Occupation : la question des cantines scolaires

HAUTION Valérie, L’alimentation des écoliers parisiens sous l’Occupation : la question des cantines scolaires, Maîtrise [Antoine Prost, Claire Andrieu], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1994, 350 p.

Les premières cantines scolaires de la capitale naissent et s’organisent à l’issue des années 1870. La misère et l’action de quelques conseillers municipaux décident la Ville à agir en faveur de l’alimentation des écoliers défavorisés et à donner un caractère officiel aux initiatives privées ou locales. Les Caisses des écoles vont être le principal moteur de cette réalisation.

Nombreux sont les scientifiques qui plaident en faveur d’un essor des cantines scolaires et en 1936, Cécile Brunschvicg, nommée secrétaire d’État à l’Éducation nationale, s’efforce de les favoriser. Toutefois, à l’aube de la Deuxième Guerre mondiale, les cantines ont toujours la même vocation ; elles continuent à accueillir principalement les plus démunis des écoliers et à ce titre, elles peuvent être assimilées à des soupes populaires pour enfants.

L’importance des cantines scolaires, soulignée en 1936 dans le contexte d’une exceptionnelle volonté politique, allait bientôt s’imposer au cœur d’une situation dramatique. À compter de 1940, à Paris plus encore qu’ailleurs, les restrictions menacent la santé des enfants d’âge scolaire et les autorités locales compétentes vont se tourner très vite vers les cantines. Elles vont leur assigner l’ambitieuse mission de remédier à la sous-alimentation de l’ensemble de la population d’âge scolaire.

Les cantines s’appuient sur une organisation éprouvée, mais ce n’est pas seulement cette forme traditionnelle qui est « convoitée » par l’administration et son nouveau partenaire, le Secours national. Les Caisses vont devoir se conformer aux exigences des autorités et s’efforcer au mieux d’accomplir leur nouvelle mission à l’aide des moyens que la Ville, le Ravitaillement général et l’Entr’aide d’hiver du Maréchal leur concèdent.

S’appuyant sur diverses sources (dont des documents inédits), ce mémoire se propose de rendre compte du fonctionnement des cantines parisiennes en période de rationnement, de dégager les enjeux qu’elles suscitent et de saisir les mutations, les succès et les difficultés que ces œuvres enregistrent sous l’occupation.