La Vie Socialiste (1926-1933) : un lieu, un lien, des trajectoires

PERRAUDEAU Eric, La Vie Socialiste (1926-1933) : un lieu, un lien, des trajectoires, Maîtrise [Antoine Prost, Claire Andrieu], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1996, 323 p.

L’hebdomadaire La Vie Socialiste, est le journal éponyme d’une tendance qui a rassemblé dans les années vingt et trente les cadres et militants de la SFIO qui plaidaient pour la participation des socialistes aux gouvernements de gauche conduits par les radicaux. Dénonçant l’isolement politique du Parti socialiste, ce courant réformiste — qui a parfois fait l’objet d’un traitement simpliste — fut tout autant le révélateur de l’émergence d’une culture parlementaire chez les socialistes que du repli doctrinal de la SFIO dans les années de l’entre-deux-guerres.

La Vie Socialiste, animée par Pierre Renaudet, Joseph Paul-Boncour, Alexandre Varenne et Marcel Déat, a profondément marqué la vie de la SFIO, suscitant la naissance d’autres tendances qui lui étaient opposées — comme La Bataille Socialiste — obligeant celles-ci à se positionner par rapport à ses propositions. L’essentiel des analyses et des principes de la tendance furent synthétisés par Marcel Deat en 1930 dans son ouvrage Perspectives socialistes, publié en vue d’une alliance électorale avec les radicaux aux élections lésislatives de 1932. Mais le peu d’écho rencontré alors par ces thèmes et la constitution d’un groupe structuré au sein de la tendance — les néo-socialistes — dont les idées sur la rénovation de la doctrine socialiste heurtent la majorité des socialistes, aboutissent à l’exclusion en novembre 193 de la majeure partie du courant La Vie Socialiste et à la création d’un nouveau parti : le Parti Socialiste de France-Union Jean Jaurès.