La Résistance dans les transports en commun de la région parisienne, 1935-1945

BEAUJOUAN Isabelle, La Résistance dans les transports en commun de la région parisienne, 1935-1945, Maîtrise [Antoine Prost, Noëlle Gérôme], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1992, 238 p.

L’étude des structures des Transports en commun de la région parisienne, composées par la CMP et la STCRP jusqu’en 1941, révèle une longue tradition d’existence. Ces sociétés possèdent un personnel nombreux caractérisé par de multiples spécificités. Les services qu’elles offrent encore, de 1940 à 1945, fait d’elles un véritable enjeu. Des contradictions traversent alors la CMP et la STCRP prises dans l’étau des intérêts multiples, ceux de l’occupant, ceux du gouvernement de Vichy et de son administration centrale, ceux de la ville de Paris, ceux de la Résistance enfin. Cela se traduit alors par une double conséquence : une entreprise au service de la collaboration, largement spoliée et surveillée par l’Autorité d’Occupation (surtout en ce qui concerne le réseau surface), mais aussi une apparition des premiers réfractaires. Ainsi, dès 1940, un bon noyau releva la tête pendant que d’autres collaboraient avec l’ennemi. Les premiers mouvements de Résistance se créent donc avec notamment l’émergence d’un paysage politique particulier. Ce paysage est marqué par la prédominance des communistes qui s’explique par la présence d’une tendance secondaire, les syndicats, qui traverse ou même compose ce principal courant. À la CMP, la Résistance est réellement organisée à partir de 1943 autour des syndicats cégétistes et les organisations clandestines telles que les Comités populaires ou les Inter-branches. Les agents mobilisés et préparés selon leurs possibilités militaires, mais aussi selon leur niveau politique, sont prêts à une action de plus grande envergure : la libération de la capitale entamée par le début de la grève insurrectionnelle le 16 août 1944. Le poids de la Résistance Metro-Bus durant la Libération fut considérable. Elle a notamment mis à la disposition de Rol-Tanguy son dense réseau téléphonique et empêché les Allemands de se servir du souterrain pendant la bataille de Paris.