La perception des idées d’André Tardieu sur la réforme de l’État (à partir de 1933)

PROUET Emmanuelle, La perception des idées d’André Tardieu sur la réforme de l’État (à partir de 1933), Maîtrise [Antoine Prost, Lucette Le Van-Lemesle], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1993, 175 p.

Pour comprendre la façon dont ont été perçues les idées d’André Tardieu sur la réforme de l’État, nous avons procédé à l’analyse de plusieurs quotidiens représentant un large éventail politique, de revues spécialisées et, dans une moindre mesure, d’archives privées.

Nous nous sommes d’abord interrogés sur l’accueil réservé à ces idées (qui prônaient essentiellement un renforcement du pouvoir exécutif, par exemple grâce à l’instauration du référendum), lors de leur présentation en 1933 et 1934. Il nous a fallu alors souligner l’importance du rôle que l’image de ce brillant homme politique a joué dans cette perception. Puis nous avons distingué les jugements portés par ses partisans de la droite parlementaire et par ses adversaires, tout en constatant qu’ils étaient parfois plus nuancés que ce à quoi l’on pouvait s’attendre.

Par la suite nous avons retracé le parcours de ces propositions. Cela nous a permis de constater qu’elles ont perdu beaucoup de leur crédibilité à la suite de l’échec de la réforme engagée par le Président du Conseil, Gaston Doumergue. Nous avons également tenté d’expliquer pourquoi André Tardieu n’est pas parvenu à devenir le théoricien du système politique français et de son histoire, comme il le souhaitait. Enfin, nous nous sommes interrogés sur son influence posthume. Cette dernière étape a mis en lumière une ressemblance importante entre son programme et le texte de la Constitution élaborée en 1958.

Cette étude peut donc permettre d’illustrer, à partir d’un sujet précis et restreint, des phénomènes plus larges, tel que le problème de la réforme de la Constitution avant et après la guerre ainsi que l’évolution des réactions par rapport à un éventuel pouvoir exécutif puissant.