Sébastien Ledoux, La nation en récit, Paris, Belin, 2021. Collection Histoire.
Depuis quarante ans, le récit national hante la France. Il s’est imposé dans les débats politiques et médiatiques, parallèlement aux questions relatives à l’identité. Comment en est-on arrivé là ? C’est en historien que répond ici Sébastien Ledoux. Ce qui implique de revenir sur la façon dont notre passé se transmet à l’école, dans la mémoire collective et, bien sûr, dans les livres.
Ces bouleversements sont présentés dans le contexte de la fin de l’empire colonial : des évolutions sociétales des années 1970, marquées par une individualisation du rapport à l’histoire, à la montée des populismes au début du XXIe siècle, symbolisée par la défense d’un prétendu âge d’or d’un peuple français originel. La fabrique du récit national est aussi analysée plus largement d’après des critères essentiels, comme celui du progrès et de la nostalgie, de la dette morale et du ressentiment, de l’inclusion et de l’exclusion.
Voici la fresque détonante de cinquante années de chaos et de fracas mémoriels qui ont fragmenté la société française.
Sébastien Ledoux est chercheur en histoire contemporaine à l’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne et enseignant à Sciences Po Paris. Spécialiste des enjeux de mémoire, il a publié plusieurs ouvrages et de nombreux articles sur le sujet. Son dernier livre, Le Devoir de mémoire, une formule et son histoire, a paru en 2016.