La fin des postiers ambulants (1974-1995)

SEGALAS Richard, La fin des postiers ambulants (1974-1995), Maîtrise [Danièle Tartakowsky, Michel Dreyfus], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1995, 145 p. + annexes

La grande grève de 1974 marque une fracture dans l’histoire de la Poste. La longueur du conflit et la concentration des activités sur la capitale font que l’Administration décentralise et réorganise ses services. Les services ambulants vont en être les premières victimes. Ces derniers sont chargés d’acheminer et de trier le courrier dans des trains. Organisés en brigades, les Ambulants forment un monde à part à l’intérieur de la Poste. Dans des wagons anciens, de plus en plus inadaptés aux besoins du service, ils parcourent la France deux jours sur quatre.

La spécificité de leurs conditions de travail et le fait de vivre ensemble plusieurs jours par semaine font que les ambulants forment une catégorie très soudée. L’unité se retrouve, au niveau syndical en particulier, pour défendre et faire progresser leurs acquis sociaux. Leur coût excessif, la mécanisation du tri et la mise en place de moyens de transport plus rapides font que les services ambulants n’apparaissent plus adaptés. Ils sont supprimés. Si pour certains, c’est le résultat d’un processus engagé depuis 1974, pour d’autres, cette suppression laisse un goût amer. Ils soulignent, en effet, un manque de coordination syndicale et contestent le reclassement proposé.