La Fédération unitaire du Livre 1922-1935

BARRE Frédérique, La Fédération unitaire du Livre 1922-1935, Maîtrise [Antoine Prost, Jean-Louis Robert], Univ. Paris 1 CRHMSS, septembre 1982, 93 p. + annexes

L’évolution de la Fédération Unitaire du Livre de 1922 à 1935 doit être étudiée en liaison étroite avec celle de la CGTU. En 1925, alors que l’influence communiste est définitivement établie au sein de la confédération, la FUL, après un conflit violent sur le problème de « l’indépendance du syndicalisme », place elle aussi à sa tête une commission exécutive composée d’une majorité de membres du Parti communiste. Dès lors la rupture est définitive d’avec le Syndicalisme-Révolutionnaire qui avait prévalu jusque-là et qui se caractérisait notamment par la grande autonomie laissée aux sections. En 1929, la direction confédérale reconnaît le PC comme « avant-garde dirigeante du mouvement ouvrier ». Cette décision, entérinée par la majorité de la CE de la FUL, paraît inacceptable au secrétaire général Schumacher qui pour défendre ses idées, fonde un courant au sein de la CGTU. Le congrès confédéral donne raison à la ligne défendue par sa direction et met en échec les tendances prônant « indépendance du syndicalisme » ; il en va de même dans le FUL : Schumacher est amené à démissionner et le Comité National de 1930 adhère à la proportion des 2/3 à la thèse « majoritaire ». De 1929 à 1935, l’adhésion entre la CGTU et la FUL est totale aussi bien en ce qui concerne la politique des salaires que dans le domaine de l’unité. Jusqu’à 1934, les « Chefs réformistes » sont stigmatisés de façon catégorique dans les deux organisations, à partir de cette date la FUL (comme la CGTU) accepte d’engager des pourparlers avec son homologue confédérée, qui débouchent sur la réunification. Enfin il faut noter l’intérêt commun porté dès 1929 par les deux organisations révolutionnaires aux catégories les moins qualifiées : la désaffection de ces dernières étant sans aucun doute l’échec majeur de la CGTU comme la FUL.