La crise du Mouvement rural et de jeunesse chrétienne (MRJC) : 1969-1974

ROSSIGNOL Catherine, La crise du Mouvement rural et de jeunesse chrétienne (MRJC) : 1969-1974, Maîtrise [Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1991

Les répercussions de Mai 1968 vues sous un angle inhabituel : c’est en effet à travers la crise du Mouvement rural de jeunesse chrétienne que nous les abordons dans ce mémoire. Où se situe donc cette crise du MRJC vécue en 1972 ? Précisément au carrefour des quatre éléments constitutifs de son sigle : le monde rural, l’Église catholique, le mouvement et la jeunesse.

La jeunesse, nombreuse, scolarisée, commence à s’affirmer en tant que telle en s’opposant aux références adultes. Dans le même ordre d’idées, les organisations de jeunes, en se rebellant contre les structures dont elles sont issues, témoignent à leur manière de la crise d’un modèle de militantisme.

Cette caractéristique prend un tour particulier au MRJC : en adoptant l’analyse marxiste, le Mouvement entre en conflit avec la hiérarchie de l’Église, jusqu’à frôler la rupture. Tout ceci dans un contexte post-conciliaire de sécularisation. La crise qui traverse l’Église catholique est le troisième volet des mutations qui ébranlent le MRJC.

Enfin le dernier, et non le moindre, concerne la disparition des agriculteurs qui transforme profondément la vie rurale.

Toutes ces remises en cause explosent dans le MRJC qui traverse au milieu des années 1970 une période des plus déstabilisantes.

Loin de le faire sombrer, cette crise a engendré le MRJC sous sa forme actuelle.