La création du comité d’établissement de Renault-Billancourt, 1945-1952

PERRIAUX Anne-Sophie, La création du comité d’établissement de Renault-Billancourt, 1945-1952, Maîtrise [Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1983

Il n’y a pas de comité d’établissement à Boulogne avant 1947 ; c’est là un des aspects restrictifs de la législation RNUR par rapport à la législation nationale. En fait, de 1945 à 1947, le Comité Central d’Entreprise pallie cette carence. Institué par l’ordonnance de nationalisation, élu, il se donne rapidement les moyens d’assumer les tâches qui lui reviennent : gérer les œuvres sociales et contribuer à l’amélioration de la production et des conditions de travail. L’étroite unité de vue entre la Direction et la CGT, majoritaire au CCE, explique que la mise en place et le fonctionnement du comité ne donnent lieu à aucun désaccord.

À partir de novembre 1947, le comité d’établissement doit être, pour la CGT, un instrument de lutte. Les services sociaux, épurés, proposent des activités conformes à l’orientation syndicale.

En décembre 1950, la Direction riposte par la diminution massive de la subvention accordée au CE qui est contraint d’abandonner une partie des œuvres sociales, reprises par la Direction. La CGT ne change pas de stratégie pour autant.

En juin 1952, après la manifestation contre Ridgway, elle perd la majorité au sein du comité d’établissement. Les membres CGC, FO, SIR, CFTC du CE offrant les garanties du respect d’une stricte neutralité, la Direction se déclare favorable à un retour de la totalité des œuvres sociales au comité d’établissement de Renault-Billancourt en décembre 1952.