La cité-jardins de Cachan dans l’entre-deux-guerres

KERLEROUX Sébastien, La cité-jardins de Cachan dans l’entre-deux-guerres, Maîtrise [Antoine Prost, Annie Fourcaut], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1997, 162 p.

La cité-jardins de Cachan fut construite en 1921-1923, à la suite d’une convention passée le 23 juillet 1920, ratifiée par une loi du 5 août 1920, entre le département de la Seine et la préfecture. Cette convention prévoyait la construction d’urgence de quatre cités-jardins dans le département afin de répondre, même modestement, à la grave crise du logement que connaissait alors la région parisienne. Onze autres cités-jardins furent construites entre les deux guerres par l’Office public d’habitations à bon marché du département de la Seine.

La cité-jardins de Cachan était composée de 274 logements individuels, regroupés dans 78 pavillons, conçus pour loger des familles nombreuses dans des conditions d’hygiène favorables. La cité eut jusqu’à 1600 habitants, à l’origine essentiellement des jeunes couples avec de nombreux enfants, puis la population vieillit et le nombre de personnes par logement alla en déclinant.

L’étude détaillée des trois listes nominatives de recensement de 1926, 1931, et 1936, montre la réalité du mélange social, objectif essentiel de l’Office, puisque l’on trouvait parmi les chefs de famille de nombreux ouvriers professionnels appartenant à « l’élite » ouvrière, quelques manœuvres, mais aussi des employés de différents niveaux, et quelques artisans. Mais le plus notable est la proportion toujours croissante des « fonctionnaires », et plus généralement des travailleurs à statut protégé : employés TCRP, PTT, PP, Ministères, Chemins de fer, ouvriers du livre…

Un autre objectif de l’Office était le développement parmi ses locataires d’une vie collective originale. Le nombre et l’activité des associations de locataires dans la cité de Cachan témoignent du succès de cette forme de sociabilité. Les services proposés y contribuèrent, en particulier le dispensaire. Le quartier était isolé du reste de l’agglomération par des terrains non bâtis ; cette vie associative intense fut l’un des facteurs de son intégration dans la commune.