SPIRE Juliette, La bibliothèque de la Bourse du Travail de Paris, Maîtrise [Antoine Prost, Jean-Louis Robert], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1985, 207 p.
L’objet de cette étude est d’analyser le contenu d’une bibliothèque ouvrière et syndicale, à travers l’examen de ses acquisitions entre 1898 et 1914, et de définir la vocation et le but de cette institution, dans le contexte de l’action éducative des Bourses du Travail et du développement du syndicalisme. Cette analyse a été effectuée grâce au traitement statistique informatisé, à l’aide d’un logiciel statistique permettant de dégager les grandes orientations de la bibliothèque.
Entre 1898 et 1906, la bibliothèque de la Bourse de Travail de Paris est un centre de documentation économique et sociale et de réflexion militante, une bibliothèque professionnelle et technique, mais aussi une bibliothèque d’éducation générale, comme le souhaitait le fondateur des Bourses, Fernand Pelloutier.
Après 1906, à la suite des conflits entre les syndicalistes révolutionnaires et le gouvernement, et surtout après l’affirmation de l’indépendance syndicale à Amiens, l’institution est délaissée des syndicalistes administrateurs et contrôlée par la Préfecture qui en fait un lieu d’éducation économique, civique et technique destinée surtout à intégrer la classe ouvrière.
Cette étude décrit ce centre de formation ouvrière et ses enjeux, tout en montrant que la pratique du subventionnisme a entravé sa fonction révolutionnaire et a abouti à son abandon, au nom de l’indépendance syndicale en matière éducative.