La 6e et 9e section d’arrondissement du PSU à Paris dans les années 1960. Définition d’une identité militante par l’étude des cellules de base et l’analyse d’une sociabilité militante

PLANE Héloïse, La 6e et 9e section d’arrondissement du PSU à Paris dans les années 1960. Définition d’une identité militante par l’étude des cellules de base et l’analyse d’une sociabilité militante, Maîtrise [Jean-Louis Robert, Gilles Morin], Univ. Paris 1 CHS, 2000, 321 p.

Il s’agit de mettre en évidence le fonctionnement et les mécanismes des cellules de base d’un parti militant. Le PSU a, en effet, un rôle déterminant dans l’histoire de la gauche française : il a renouvelé les principes de base et les méthodes d’organisation des socialistes. Les sections parisiennes ont dans le parti un rôle central, car elles organisent l’activité militante dans la capitale face au pouvoir gaulliste. Les sections parisiennes, quoique tout à fait autonomes d’après les statuts, sont très liées aux personnalités nationales qu’elles accueillent et sont donc très sensibles aux querelles de pouvoir qui traversent le parti. Cependant, on s’aperçoit d’après la documentation interne des 6e et 9e sections que leur activité est orientée autant vers la construction théorique du programme socialiste que vers l’action militante à proprement parler. Les débats dans les sections, conclus systématiquement par des votes, concernent tous les grands enjeux du socialisme et donnent lieu à des suggestions auprès des instances nationales du parti. Les actions militantes ne se bornent pas aux tâches classiques que sont le collage d’affiche et la distribution de tracts, mais s’organisent, notamment dans le cas de la 6e section, autour d’un véritable programme politique de proximité. À l’intérieur des sections, le public d’adhérents se révèle très hétérogène dans ses origines sociales comme dans sa disponibilité. Les sections parisiennes rassemblent des adhérents dont le niveau d’engagement s’échelonne de la simple cotisation à une participation à plein temps, mais dont l’idéal commun est le seul véritable fil conducteur.

En conclusion, on peut donc voir qu’il n’y a pas de phénomène d’identification et d’uniformisation des militants du PSU, mais qu’au contraire les relations sociales entre les adhérents du parti sont orientées vers la découverte de l’autre et vers l’échange, et que l’action militante, quoique fédératrice d’unité, ne saurait effacer, entre des personnes de convictions, certaines différences irréconciliables.