Jeanne Mélin (1877-1964). L’apôtre de la paix et l’ardente propagandiste féministe

DROZDOWIEZ Sophie, Jeanne Mélin (1877-1964). L’apôtre de la paix et l’ardente propagandiste féministe, Maîtrise [Antoine Prost, Michel Dreyfus], Paris 1, 1966, 273 p.

Née dans une famille d’industriels du nord-est de la France sept ans seulement après la guerre de 1870, rien ne présageait Jeanne Mélin à devenir une ardente militante pacifiste pendant près de quarante ans.

Dès ses premières années, elle apprend grâce à sa famille à « aimer la paix ». À l’âge de 18 ans, elle commence son apostolat dans l’organisation pacifiste « La paix et le désarmement par les femmes ». Les organisations pacifistes, féministes et le Parti socialiste obtiennent sa collaboration active.

Mais le déclenchement de la guerre ruine tous ses espoirs. Engagée dans un premier temps dans les œuvres sociales, Jeanne Mélin reprend son combat pacifiste dès 1915 au sein du « Comité international des femmes pour une paix permanente », future « Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté », qu’elle ne quittera plus jusqu’en 1927. Déléguée par cette organisation, elle participe aux Congres internationaux pacifistes de Zurich en 1919 et de Vienne en 1921. Nommée Messagère de la paix à la Conférence de La Haye en 1922, elle est envoyée auprès des gouvernements européens pour réclamer l’instauration d’une paix durable. Pendant la guerre et dans l’entre-deux-guerres, Jeanne Mélin demeure également une ardente militante féministe, au « Comité d’action suffragiste », à l’« Union française pour le suffrage des femmes » et au « Comité d’action pour le suffrage immédiat ».

En 1927, alors que la maladie de sa mère ralentit son activité, Jeanne Mélin se découvre une nouvelle passion, l’écriture.

La montée des menaces de guerre et l’ouverture prochaine de la Conférence pour le désarmement (1932) relancent l’activité pacifiste de Jeanne Mélin qui crée en 1931 le « Cercle Pax Occident-Orient » destiné à regrouper toutes les organisations pacifistes pour une action commune.

Mais à partir de 1935-1936, une vie familiale tourmentée et de graves problèmes de santé éloignent peu à peu Jeanne Mélin des grands combats alors que la menace allemande se dessine.