Histoire et sociologie du personnel communal de Boulogne-sur-Seine puis Boulogne-Billancourt de 1919 à 1939

PUIJALON Thomas, Histoire et sociologie du personnel communal de Boulogne-sur-Seine puis Boulogne-Billancourt de 1919 à 1939, Maîtrise [Antoine Prost, Claude Pennetier], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1998, 183 p.

De 1919 à 1939, la ville de Boulogne-Billancourt connaît un développement spectaculaire sur tous les plans. La croissance de cette ville de la banlieue parisienne est organisée par la forte personnalité de son maire André Morizet, qui fut adhérent à la SFIO jusqu’en 1920, puis au Parti Communiste jusqu’en 1923, au Parti Socialiste-Communiste jusqu’en 1928, année où il rejoint la SFIO.

Durant ces vingt années, le personnel communal de Boulogne vit et accompagne ces changements. Mais il connaît lui aussi des transformations profondes. Le nombre des employés augmente massivement pour atteindre environ 600 personnes en 1936. Les métiers se modernisent, s’adaptent à la croissance urbaine. Les services de la Ville se développent. Mais des zones d’ombres demeurent. Les progrès ne sont pas également répartis. Même si André Morizet s’efforce d’améliorer la condition sociale de ses employés, certaines catégories d’employés bénéficient peu de ces progrès. Les employés des métiers techniques ont des carrières qui progressent peu, leur titularisation est lente. Les inégalités sont flagrantes entre les services. Ces inégalités confèrent des visages variés au personnel de Boulogne. La diversité des carrières est patente : mais celle du recrutement l’est aussi. De nombreuses oppositions apparaissent dans ce domaine : Paris/Province, niveau social, niveau d’études…

Pourtant le syndicalisme réunit tous les employés ou presque, puisque la quasi-totalité des employés est syndiqués soit à la CGT, pour la majorité d’entre eux, soit à la CGTU. Ce fort taux est un moyen de pression vis-à-vis de la municipalité, que le personnel utilise à de nombreuses reprises. Les conflits sont multiples pour infléchir la politique du Maire en faveur des employés. Ils concernent aussi des questions de politique nationale. La communauté de vues qu’on attendrait entre une municipalité ouvrière et son personnel n’existe pas toujours. Les réalités de la gestion d’une ville imposent parfois des actes contraires aux convictions d’une personnalité telIe qu’André Morizet.