Être intellectuel gaulliste au temps du RPF

MASSON Antoine, Être intellectuel gaulliste au temps du RPF, Maîtrise [Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1993, 215 p.

Jean-François Sirinelli notait dans un article la nécessité de « mettre en lumière l’existence d’un milieu intellectuel dans la mouvance du gaullisme, apparemment tombé par la suite dans un trou de mémoire dont il convient de le sortir ». Ce travail de maîtrise s’efforce de contribuer à cet éclaircissement. Il s’agit peut-être de la première approche globale de l’engagement intellectuel gaulliste dans la période du RPF et il prend sa source du constat de déséquilibre flagrant dans l’historiographie des clercs d’après-guerre, focalisée sur le philocommunisme et ses métamorphoses.

Cette histoire est celle d’un double oubli, tant de la part des intellectuels que de la part des gaullistes. En effet, les témoignages dont ce travail fait état confirment que la mémoire n’a pas été gardée du rôle des intellectuels gaullistes. Et pourtant, parmi ceux-ci au sein du RPF nous trouvons des personnalités telles que Malraux, Aron, Clavel, Fumet, Pican, Max-Pol Fauchet, Nimier, Soustelle, Vallon, Capitant, Debû-Bridel, Tavernier, C. Mauriac, Ollivier, Pia, Monnerot, etc.

S’agissant d’une première approche de ce sujet, notre travail a consisté essentiellement à réunir toute la documentation existante en alliant le dépouillement de la source principale Liberté de l’Esprit à l’étude des mémoires, des témoignages et des archives de l’ICG sans oublier là presse du RPF et les revues intellectuelles de l’époque.

La nécessité d’une étude plus globale de la place de l’engagement gaulliste dans la société intellectuelle nous paraît démontrée. Nous espérons en avoir préparé le terrain par une analyse partielle des conditions de possibilité de cet engagement et surtout par la présentation la plus complète possible de ses grands textes.