Archives de catégorie : Mémoires de maîtrise et de master

Références et résumés des mémoires de maîtrise et de master soutenus au CHS depuis 1966

La « politique paysanne » du Parti communiste français à la Libération, août 1944-mars 1946

DURAND-MOUCHE Martine, La « politique paysanne » du Parti communiste français à la Libération, août 1944-mars 1946, Maîtrise [Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1980, 204 p.+ annexes

Ce mémoire traite du programme paysan du Parti communiste français à la Libération, tel qu’il est exposé dans l’hebdomadaire La Terre et dans les textes officiels du PCF. Puis sont abordées les questions de l’implantation et de l’influence des communistes dans les campagnes, celles du PCF. Puis sont abordées les questions de l’implantation et de l’influence des communistes dans les campagnes, celles du PCF directement et celles de ses militants et responsables actifs au sein de la Confédération générale de l’agriculture.

L’activité communiste dans le mouvement syndical paysan est aussi abordée en relation avec la « politique paysanne » du PCF : l’activité des dirigeants communistes, responsables des « questions paysannes », sur la question de l’unité syndicale puis sur les appréciations qu’ils portent sur les orientations de la CGA et leurs principales préoccupations en matière de syndicalisme agricole.

L’exemple du département des Côtes-du-Nord illustre les deux aspects de l’influence d’une fédération communiste en milieu paysan et de l’activité déployée par ses militants dans l’Union départementale de la CGA.

Plusieurs témoignages oraux recueillis sont publiés.

Le Syndicat national des instituteurs à la conquête des campagnes. Un exemple : La Terre libre

DARROUX Sylvie, Le Syndicat national des instituteurs à la conquête des campagnes. Un exemple : La Terre libre, Maîtrise [Antoine Prost, Jacques Girault], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1980, 108 p.

La Terre libre est un journal lancé en 1934 par le Syndicat national des Instituteurs en direction des campagnes pour lutter contre le fascisme et réaliser le Front populaire.

L’étude a privilégié trois points fondamentaux :

– Le rôle du Syndicat national dans cette création (buts poursuivis, méthodes prises en charge, diffusion) à partir du dépouillement de L’École libératrice, de L’École émancipée et de bulletins départementaux.

– L’étude du journal en lui-même lui a permis de saisir comment le Syndicat national est allé à la rencontre des masses paysannes, comment il a divulgué son idéologie, et de voir également comment les lecteurs ont façonné le journal. En un mot, l’étude a permis de saisir la spécificité de ce journal au sein de la presse agricole,

– Un essai de bilan, une synthèse terminale permettant de quantifier et de qualifier l’impact de ce journal ; deux approches différentes ont été utilisées pour mesurer cet impact (lecture de la presse, enquête menée auprès des instituteurs),

Cette étude fait connaître la politique du Syndicat national des instituteurs dans les années trente et sa tentative pour sortir d’un cadre purement corporatif. Le journal se voulait une tâche d’information et d’éducation « libératrice ». Cette tâche n’a été que partiellement remplie à cause du caractère artificiel et surimposé du journal. Cet exemple illustre la quasi-impossibilité pour un groupe social déterminé de prendre en charge les objectifs d’un autre groupe.

Le Parti communiste grec pendant la guerre civile grecque, 1944-1949

CHICLET Christophe, Le Parti communiste grec pendant la guerre civile grecque, 1944-1949, Maîtrise [Jacques Droz, Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1980, 226 p.

Le Parti communiste grec (KKE), après avoir monopolisé la Résistance nationale, s’est lancé, contrairement au PCF et au PCI, à la conquête du pouvoir en décembre 1944. Mais les conférences de Moscou, Yalta et Potsdam ont laissé la Grèce dans le camp occidental. Le Parti, abandonné par l’Union soviétique et écrasé par les troupes britanniques, a été contraint de signer la reddition de Varkiza en février 1945.

La fin de l’entente entre les grands alliés, les prémices de la guerre froide, la terreur blanche en Grèce ont poussé le Parti communiste grec à reprendre le chemin de la montagne et de la guerre civile. La guérilla dirigée par le général Markos-Vafiades a connu un réel suc­cès en 1947 et 1948. Mais, en juin 1948, le principal support de l’armée démocratique grecque, Tito, est mis au ban du monde communis­te. Cette rupture est d’autant plus dramatique pour le mouvement démocratique grec que Staline a exprimé son désir d’en finir avec la guerre civile. La direction stalinienne conduite par Nikos Zacharia­dis va alors purger le Parti de ses « titistes » et transformer la guerre de guérilla en guerre régulière. Ce véritable suicide va accélérer les événements et le Parti communiste grec sera exterminé en août 1949.

Ainsi l’intervention alliée, la non-intervention soviétique, l’exclusion de Tito, la décomposition interne du mouvement communiste grec et la structure sociale de la Grèce se sont unies pour créer un conflit de six ans (1943-1949) entraînant la fin tragique du mouvement démocratique grec pour de nombreuses années.

Cette étude est surtout orientée vers la définition et l’explication des différentes lignes politiques suivies simultanément ou successivement par le KKE, Les tendances et les conflits internes résultant de ces différentes lignes politiques sont également étudiés.

 

Recherche de la « nature politique du Parti ouvrier d’unification marxiste (POUM) à travers une étude critique de sa bibliographie (1917-1939)

BERTRAND Olivier, Recherche de la « nature politique du Parti ouvrier d’unification marxiste (POUM) à travers une étude critique de sa bibliographie (1917-1939), Maîtrise [Jacques Droz], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1980, 193 p.

Ce travail cherche bien moins à être l’œuvre d’hispanisant qu’à apporter une contribution, modeste, à une réflexion sur l’histoire du mouvement révolutionnaire de l’entre-deux-guerres.

La bibliographie actuelle du POUM tend, soit à le présenter comme un parti typiquement espagnol, en dehors de toute autre référence, soit à porter un jugement sur lui d’un point de vue léniniste, à partir d’une étude critique de cette bibliographie, nous tentons de montrer qu’au contraire, le POUM s’est rattaché, sans en avoir conscience ex­plicitement, à tout un mouvement de résistance au léninisme, refusant son hégémonie idéologique au nom du marxisme révolutionnaire et de l’exigence d’autonomie du prolétariat ; ce dont ni l’hagiographie poumiste, ni l’analyse léniniste ne pouvaient évidemment rendre compte pleinement. Il nous a donc fallu nous tourner vers toute une historiographie qui sortait du cadre espagnol pour mettre en évidence cet­te convergence de fait entre le POUM et un courant révolutionnaire occidental anti-léniniste qui a eu son épicentre en Allemagne dans les années 1920.

Cet emprunt à l’histoire révolutionnaire d’autres pays européens souligne la nature même de notre démarche se situant tout entière, à son niveau, dans cette entreprise de réhabilitation, en renouveau depuis une dizaine d’années, de tout un pan oublié du mouvement ouvrier qui en fait pourtant partie intégrante, sans préjuger de savoir si se trouve ici la vérité du mouvement social.