Le Parti communiste grec pendant la guerre civile grecque, 1944-1949

CHICLET Christophe, Le Parti communiste grec pendant la guerre civile grecque, 1944-1949, Maîtrise [Jacques Droz, Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1980, 226 p.

Le Parti communiste grec (KKE), après avoir monopolisé la Résistance nationale, s’est lancé, contrairement au PCF et au PCI, à la conquête du pouvoir en décembre 1944. Mais les conférences de Moscou, Yalta et Potsdam ont laissé la Grèce dans le camp occidental. Le Parti, abandonné par l’Union soviétique et écrasé par les troupes britanniques, a été contraint de signer la reddition de Varkiza en février 1945.

La fin de l’entente entre les grands alliés, les prémices de la guerre froide, la terreur blanche en Grèce ont poussé le Parti communiste grec à reprendre le chemin de la montagne et de la guerre civile. La guérilla dirigée par le général Markos-Vafiades a connu un réel suc­cès en 1947 et 1948. Mais, en juin 1948, le principal support de l’armée démocratique grecque, Tito, est mis au ban du monde communis­te. Cette rupture est d’autant plus dramatique pour le mouvement démocratique grec que Staline a exprimé son désir d’en finir avec la guerre civile. La direction stalinienne conduite par Nikos Zacharia­dis va alors purger le Parti de ses « titistes » et transformer la guerre de guérilla en guerre régulière. Ce véritable suicide va accélérer les événements et le Parti communiste grec sera exterminé en août 1949.

Ainsi l’intervention alliée, la non-intervention soviétique, l’exclusion de Tito, la décomposition interne du mouvement communiste grec et la structure sociale de la Grèce se sont unies pour créer un conflit de six ans (1943-1949) entraînant la fin tragique du mouvement démocratique grec pour de nombreuses années.

Cette étude est surtout orientée vers la définition et l’explication des différentes lignes politiques suivies simultanément ou successivement par le KKE, Les tendances et les conflits internes résultant de ces différentes lignes politiques sont également étudiés.