1945-1986 : les Premier mai de la CFTC, CFDT enjeux autour d’une tactique culturelle militante et logique identitaire

ZIMMERMANN Bénédicte, 1945-1986 : les Premier mai de la CFTC, CFDT enjeux autour d’une tactique culturelle militante et logique identitaire, Maîtrise [Danièle Tartakowsky], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1991, 2 vol., 142 + 145 p.

À l’issue de la Seconde Guerre mondiale, les conditions semblent réunies pour un rapprochement des traditions du Premier mai et de la Fête chrétienne du Travail, lorsque le Premier mai a évolué vers une fête plus consensuelle, au point de devenir un jour férié, la CFTC s’est quant à elle, à travers l’expérience de la guerre et un renouvellement de ses militants, orientée vers une intégration au sein du mouvement ouvrier. Expression au départ d’une identité ouvrière chrétienne, le Premier mai fit l’objet, en fonction des rythmes locaux de l’Évolution, d’une prise en charge volontariste par la Minorité dans sa quête d’une légitimité de classe, avant que ne naisse l’engouement militant des manifestations communes avec la CGT et la FEN au ton beaucoup plus politique que syndical. Au lendemain de l’euphorie unitaire, crise du syndicalisme et réorientation stratégique motivèrent une démarche d’adaptation pragmatique à la désaffection de la date, d’inspiration cependant fort variable en fonction de l’emprise historique régionale d’une culture de syndicalisme de classe. Vecteur au départ de l’affirmation d’une identité ouvrière, la commémoration du Premier mai se heurte aujourd’hui à la remise en question de cette identité même.