Témoignages et Documents (janvier 1958-avril/1963) : un journal semi-clandestin militant contre la guerre d’Algérie

TOPART Alexandra, Témoignages et Documents (janvier 1958-avril/1963) : un journal semi-clandestin militant contre la guerre d’Algérie, Maîtrise [Claire Andrieu, Denis Peschanski], Univ. Paris 1 CHS, 2004, 166 p.

Témoignages et Documents est un journal semi-clandestin paru de janvier 1958 à avril 1963. Il a été créé pour répondre à la censure mise en place par le gouvernement français pendant la guerre d’Algérie et republier les textes interdits. Ses membres sont issus de toutes les tendances de l’opposition à la guerre : un grand nombre d’intellectuels, de chrétiens et de militants des divers partis de gauche participent au journal. Une scission importante se produit au sein du comité de patronage privant le journal d’une partie de ses soutiens. Témoignages et Documents proteste contre la guerre d’Algérie et milite pour une paix négociée : il publie des textes dénonçant la torture et les atteintes aux droits de l’homme, prône le respect des valeurs républicaines et de la démocratie en France et en Algérie, mais refuse de s’associer aux réseaux de soutien au FLN. Le journal est l’organe du Centre du Landy qui organise meetings et manifestations en vue de développer un mouvement d’opposition à la guerre et de toucher l’opinion. Mais Témoignages et Documents est une revue en marge qui doit faire face à la multiplication des saisies et des inculpations : elle forme avec VéritéLiberté, issu de la scission du comité de patronage de Témoignages et Documents, ce qu’on appelle la presse parallèle. Ces journaux circulent en dehors des grands circuits officiels de distribution et leur audience reste donc très limitée. L’originalité de Témoignages et Documents repose sur sa manière de présenter les thèses des militants anticolonialistes : les dirigeants du journal publient toutes les prises de position contre la guerre sans jamais émettre d’avis en leur nom propre afin de rassembler les pacifistes et de former une opposition unie face à la guerre et à la raison d’État.