Résumés des mémoires de maîtrise – années 2010

2019

BERTHET Claire, Les bibliothèques françaises durant la Grande Guerre 1914 – Années 1920, Maîtrise [Julie Verlaine, Pascale Goetschel], Univ. Paris 1 CHS, 2019, 2 vol., 236 p. + 65 p.

Ce travail qui traite des bibliothèques françaises situées dans le nord-est de la France est né de la volonté de se pencher sur un sujet croisant des problématiques patrimoniales, culturelles et des enjeux propres aux périodes de guerre. En effet, la Grande Guerre impose de profonds bouleversements aux bibliothèques françaises, particulièrement dans le nord-est de la France. Lorsque le conflit éclate, la protection des collections précieuses conservées dans les bibliothèques passe immédiatement au premier plan des préoccupations et de nombreuses mesures sont mises en place pendant toute la guerre, de manière parfois très chaotique. Le conflit bouleverse également le fonctionnement quotidien des bibliothèques et notamment la profession même de bibliothécaire. Les lecteurs continuent pourtant à venir lire dans les salles de lecture pendant les quatre années de guerre. Après celle-ci, le retour à la normale n’est parfois pas atteint avant les années 1920, voire 1930 tant certaines bibliothèques ont souffert des destructions dues à la guerre.

CHATEAUMINOIS Alexis, Le Cirque olympique : un théâtre du XIXe siècle. Étude du répertoire (1830-1862), Maîtrise [Pascale Goetschel, Jean-Claude Dion], Univ. Paris 1 CHS, 2019, 196 p.

Le Cirque olympique est un théâtre populaire parisien dont l’existence couvre la période 1807-1862. D’abord « spectacle de curiosité », puis théâtre à part entière, le Cirque-Olympique fut fondé en 1807 par l’écuyer d’origine italienne Antonio Franconi. L’association des termes « Cirque » et « olympique » fait référence aux spectacles d’exercices du corps et de courses antiques. Le choix de cette étude de cas s’inscrit à la fois dans le champ de recherche de l’histoire du spectacle vivant et dans celui des rapports entre culture et politique. Il sollicite aussi l’étude des représentations de l’histoire. Le répertoire du Cirque olympique est régi par le système du privilège rétabli en 1807. Celui-ci lui accorde en 1811 le statut de théâtre en lui assignant le genre équestre. Du fait de sa nature équestre, le répertoire du théâtre est intimement lié aux différents régimes successifs. Les spectacles visent en effet largement à mettre en scène des batailles renvoyant principalement à la Révolution française, au Premier Empire ou à l’actualité. L’un des objectifs de ce travail est de mettre en évidence la manière dont s’articulent la dimension équestre du répertoire et les rapports entretenus par cet établissement théâtral populaire avec les différents pouvoirs politiques. Les sources existantes nous ont permis de définir également les conditions de production des spectacles donnés dans ce théâtre équestre où le choix des représentations relevait de dimensions sensationnelles et spectaculaires. Ces dernières se déclinent de différentes manières selon les périodes et suscitent fascination et critiques auprès des différents témoins. Le travail de collecte des données relatives au répertoire du Cirque olympique permet de cerner l’évolution du répertoire du Cirque olympique, un théâtre équestre, inscrit dans un monde théâtral soumis au système du privilège. Le Cirque olympique, situé boulevard du Temple est détruit en 1862 en raison des travaux d’Haussmann.

CORNAËRT Lily, Le documentaire et l’atelier de création radiophonique (1969-2001), Maîtrise [Pascale Goetschel, Fabien Théofilakis], Univ. Paris 1 CHS, 2019, 244 p.

Le 5 octobre 1969, à vingt heures sur France Culture, quelques notes résonnent et une voix se fait entendre : « ORTF, Atelier de création radiophonique ». C’est la première fois qu’est diffusé l’indicatif de cette émission du dimanche soir, vouée à promouvoir la création radiophonique et l’expérimentation sonore sur la radio de service public. Parmi les différents genres diffusés par l’émission, le documentaire détient une place particulière. Ce mémoire consiste à interroger la place du documentaire au sein de l’Atelier de création radiophonique (ARC) et à analyser l’influence réciproque qui lie le genre à l’émission. En effet, si le genre documentaire fait partie intégrante de l’identité de l’émission, les ambitions expérimentales de l’ACR façonnent les documentaires qui y sont diffusés. À travers sept chapitres, ce mémoire s’attache à analyser les spécificités et l’histoire de l’ACR avant de plonger progressivement dans l’analyse des œuvres qui y sont diffusées, en donnant un aperçu de l’éclectisme de sa programmation. En analysant la première période de diffusion de l’ACR (1969-2001), ce travail inscrit dans une perspective d’histoire culturelle se veut une contribution à l’histoire de la radiodiffusion du second XXe siècle.

COSTE Thomas, Le naturisme libertaire de la fin du XIXe siècle au début du XXe siècle (France, Royaume-Uni, Allemagne), Maîtrise [Franck Georgi, Isabelle Lespinet-Moret], Univ. Paris 1 CHS, 2019, 237 p.

Capitalisme triomphant, culte de la science et du progrès, destruction des solidarités traditionnelles : la fin du XIXe siècle est marquée par des changements sociaux profonds en Europe occidentale. Face à ces bouleversements, des individus qui se situent à la croisée des chemins du naturisme et du mouvement ouvrier formulent des critiques contre le capitalisme, l’autoritarisme, la science et le machinisme. Pour ces personnes, le retour à la nature, passant par des pratiques individuelles, comme le végétarisme et des pratiques collectives, comme la création de communautés autonomes agricoles et artisanales semble être le seul horizon possible face aux destructions et dominations engendrées par le capitalisme et les progrès scientifiques et techniques. Ce mémoire, en faisant une étude transnationale et comparative de ces individus et de ces groupes en France, au Royaume-Uni et dans le monde germanique, entre 1890 et les années 1920, soutien l’hypothèse selon laquelle ces groupes et individus forment un véritable mouvement, nommé naturisme libertaire, aux idées et pratiques politiques originales.

COTTET Eugénie, Le Palais de Tokyo, 1984-2002. L’échec du palais de l’image, Maîtrise [Pascale Goetschel, Julie Verlaine], Univ. Paris 1 CHS, 2019, 270 p.

Entre 1984 et 2002, le Palais de Tokyo fait l’objet de différentes affectations. Lancé en 1984 par le ministre de la Culture, Jack Lang, le projet du Palais de l’image se veut l’association de différentes institutions consacrées à l’image fixe et animée : la Cinémathèque française, la FEMIS et le Centre national de la photographie. Les rivalités politiques et le manque de moyen conduisent à l’arrêt du projet en 1998. La nouvelle ministre de la Culture, Catherine Trautmann décide d’affecter les lieux à la création contemporaine. L’objet d’étude circonscrit qu’est le Palais permet à l’historien d’élargir sa recherche pour comprendre ce qu’il révèle de la société parisienne, et plus largement de la société française de l’époque, travaillée en réseaux d’acteurs à différentes échelles – du ministère de la Culture aux visiteurs du Palais, en passant par les architectes, voire les habitants du quartier. Le bâtiment de 1937 servirait donc de point d’entrée à l’analyse des processus d’appropriation des établissements culturels et musées par une politique culturelle incarnée par différents acteurs, et à l’étude de l’affirmation d’une identité à la fois culturelle et architecturale. Les sources utiles à ces recherches ont été trouvées principalement dans les archives du ministère de la Culture, dont dépendait le palais de Tokyo, aux Archives nationales de Pierrefitte-sur-Seine, mais également dans la presse de l’époque, et notamment le journal Le Monde qui a suivi de près l’évolution des projets concernant le Palais de Tokyo.

DELHOMMEAU Lou, Les émissions de Cartes sur tables diffusées en périodes électorales, Maîtrise [Pascale Goetschel, Fabien Théofilakis], Univ. Paris 1 CHS, 2019, 202 p.

Ce mémoire traite de l’émission politique Cartes sur tables, diffusée de 1977 à 1982 sur Antenne 2 et porte plus précisément sur les émissions diffusées lors des périodes électorales et sur l’enjeu politique et communicationnel qu’elles représentent. Les émissions étudiées sont celles diffusées dans le cadre des campagnes électorales de 1978 (législatives) et de 1981 (présidentielles). Cela représente un total de dix émissions. Cartes sur table consistait en un entretien entre deux journalistes, Alain Duhamel et Jean-Pierre Elkabbach, et une personnalité politique. Elle était censée être diffusée de manière hebdomadaire, mais a connu de grandes variations. Pour la période étudiée, le rythme hebdomadaire a été généralement respecté et la diffusion de l’émission avait lieu les mercredis soirs, de 20 h 30 à 21 h 30 (22 h lors des présidentielles), sur la case que l’on appellerait aujourd’hui « prime-time ». Ces horaires permettaient de rassembler un large public afin d’offrir une grande visibilité aux hommes politiques. Ce travail relève de l’histoire culturelle et s’inscrit dans trois champs de recherche qui sont l’histoire de la télévision et des émissions politiques, l’histoire des représentations des hommes politiques et de la communication et enfin, l’histoire de la réception. Il a l’ambition de répondre aux questions suivantes : en quoi l’émission politique Cartes sur table est-elle un marqueur du changement du paysage audiovisuel ? Comment les émissions diffusées en périodes électorales témoignent-elles du renouveau politique et communicationnel qui s’opère entre 1978 et 1981 ? Et enfin, comment cette émission participe aux campagnes électorales et en devient une étape incontournable ?

DION BASILE, Les spectateurs au sein d’une arène de sport spectacle : le tournoi de Roland-Garros (1968-2018), Maîtrise [Pascale Goetschel], Univ. Paris 1 CHS, 2019, 323 p.

Le tournoi de Roland Garros se nomme comme tel en raison du nom du stade au sein duquel il se déroule. La première édition de ce tournoi remonte à l’année 1891, il était alors disputé sur les terrains du Racing Club de France et il était organisé par l’Union des Sports Athlétiques. Les participants de ce « Championnat de France international de Tennis » étaient uniquement les joueurs français et étrangers licenciés sur le sol français, et ce jusqu’en 1924. En 1925, la Fédération française de Lawn Tennis décida d’ouvrir le tournoi aux joueurs étrangers au sein d’un tournoi qui se disputa pendant deux ans sur les courts du Stade Français. Ce n’est qu’en 1928, suite à la victoire l’année précédente des Mousquetaires en coupe Davis que fut décidée la construction du stade Roland-Garros à l’emplacement actuel. Il n’a pas bougé depuis. Ce travail traite de la construction d’une culture sportive à Roland-Garros à partir de 1968, date où débute la professionnalisation du tournoi, jusqu’à 2018. En effet, la deuxième partie du XXe siècle a connu une véritable progression dans les mentalités collectives avec un intérêt grandissant pour le fait sportif et une présence du sport dans toutes les couches de la société. Les années 1960 apparaissent comme une période clef pour la diffusion et l’explosion du sport-spectacle en raison de la généralisation progressive de la télévision. À partir de la presse de l’époque, de sources audiovisuelles et d’entretiens oraux, ce mémoire étudie plus précisément la mise en place du sport-spectacle à Roland-Garros au travers des évolutions des pratiques du stade et des pratiques des spectateurs qui s’inscrivent dans la naissance de la culture de masse tennistique.

FLAMANT Juliette, La fabrique du prestige. L’orphelinat de Notre-Dame-des-Mercedes, Madrid, 1887-1958, Maîtrise [Charlotte Vorms], Univ. Paris 1 CHS, 2019, 288 p.

L’assistance sociale sous le franquisme a essentiellement été étudiée sous l’angle de l’Aide sociale (Auxilio social) phalangiste dont les traits fascisants ont fait couler beaucoup d’encre. Cette étude éclaire un pan de l’assistance jusqu’alors peu exploré, les institutions publiques préexistantes au franquisme, à travers la monographie de l’asile de Notre-Dame de Mercedes à Madrid. Créé sous la Restauration, alors que le regard sur l’enfance se transforme en Europe, cet orphelinat pour jeunes filles répond à une volonté politique de modernisation, mais suit un modèle caritatif traditionnel. Le choix du temps long (1887-1958) permet de dégager des logiques de continuité et montre la prégnance d’une mémoire traumatique dans cette histoire. Allié à une démarche comparative nationale et internationale, le temps long autorise l’identification de spécificités de chaque régime politique et montre la singularité de l’école des Mercedes, modèle prestigieux et élitiste.

FRANÇOIS Thibault, « Bienvenue au Burkina Faso, tombeau de l’impérialisme ! » La Révolution burkinabé, bilan et perspectives, Maîtrise [Françoise Blum], Univ. Paris 1 CHS, 2019, 219 p.

La Révolution burkinabé reste largement méconnue, en raison notamment de la célébrité de celui qui l’incarne : Thomas Sankara. Ce mémoire se propose donc de dépasser l’histoire héroïque, militante ou l’analyse politique qui regroupent la quasi-totalité de la production sur la Révolution pour poser les bases d’une histoire sociale de la Révolution. Ainsi, il apparaît indispensable de resituer la révolution dans toute son historicité. En cela, l’inscrire dans la circulation mondiale des modèles, des pratiques, des discours révolutionnaires permet non seulement de mettre en avant les continuités, mais également d’en déceler les singularités. De la même façon, resituer la Révolution dans les dynamiques nationales de la Haute-Volta permet de reconsidérer l’originalité de ses principales mesures. Cela permet également d’en reconsidérer la périodisation, polarisée par l’arrivée au pouvoir de Sankara et sa mort, pour la restituer comme un moment, celui des années 1980, celui de la militarisation du pouvoir et des tensions liées à la décompression autoritaire et l’entreprise de civilisation. Cependant, ce qui permet d’identifier la Révolution burkinabé comme un moment singulier de cette période, c’est l’importante politisation et la nouvelle participation populaire, à travers notamment les CDR, et les débordements d’une souveraineté populaire, toujours rétive à son encadrement. Mais le processus révolutionnaire reste indubitablement lié à la figure de Thomas Sankara, sur lequel il faut porter un regard socio-historique, en resituant sa pensée, ses représentations, mais aussi sa pratique du pouvoir, dans les différents espaces, en particulier intellectuel ou militaire, dans lesquelles elles ont pu se construire. Cette approche permet ainsi de repenser le moralisme de Sankara, qui au-delà de résurgences religieuses personnelles, participe de l’entreprise d’édification radicale de l’État burkinabé.

GUIHENEUF François, Bernard Lambert, héraut paysan (1931-1984). Biographie d’un militant de la gauche paysanne, Maîtrise [Frank Georgi, Isabelle Lespinet-Moret], Univ. Paris 1 CHS, 2019, 269 p.

Militant de la gauche paysanne, Bernard Lambert incarne les mutations du syndicalisme agricole dans l’Ouest et plus largement celles de la paysannerie. Marqué par son engagement dans la Jeunesse agricole catholique (JAC) et galvanisé par les événements de mai 1968, Bernard Lambert tente ainsi de s’opposer à la montée en puissance du capitalisme agricole. Ce travail permet d’observer dans le parcours d’un individu les marques et les caractéristiques d’une génération : ici celles des militants jacistes au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Nous avons également voulu, dans ce mémoire, étudier la façon dont l’héritage et l’enseignement de la JAC pouvaient se traduire concrètement par des formes très différentes, notamment avec les figures en apparence antagonistes que sont Bernard Lambert et Michel Debatisse. Ce travail repose également sur une intuition que nous avons pu relativiser par la suite, à savoir que l’évolution du syndicalisme agricole français dans la seconde moitié du XXe siècle aurait été portée en germe par la JAC. En effet, le mandat de député de Bernard Lambert constitue un moment de remise en question de l’enseignement et de la formation reçues à la JAC. De plus, l’entrée dans les arcanes du syndicalisme agricole à travers l’étude biographique montre que celui-ci possède ses propres logiques et ressorts, bien que des comparaisons aient pu établies, entre syndicalismes agricole et ouvrier.

LE GOUIS Olivier, Poison en boîte. Quatre-vingts ans de mobilisations contre le phosphore blanc dans l’industrie allumettière française, 1845-années 1920, Maîtrise [Judith Rainhord, Smith Paul], Univ. Paris 1 CHS, 2019, 354 p.

Le phosphore blanc utilisé dans la fabrication des allumettes chimiques provoque aux XIXe siècle de nombreuses maladies professionnelles, la plus terrible étant la nécrose de la mâchoire, dite nécrose phosphorée, qui défigure et souvent tue les femmes et les hommes respirant les vapeurs émises par le phosphore blanc. Ce mémoire porte sur les tentatives d’interdire le phosphore blanc à partir de la découverte de la nécrose phosphorée, en 1845. Malgré les exhortations, les critiques, les dénonciations, l’État tarde, à agir contre le poison responsable du massacre des ouvrièr·e·s fabriquant les allumettes et il faudra plus de cinquante ans de mobilisations en France et plus de quatre-vingt ans en Europe pour l’interdire. Les mobilisations médicales, politiques, ouvrières et de la presse finissent pas aboutir en 1898, où, grâce à la découverte d’un substitut, le phosphore est abandonné en France. Ce mémoire étudie également la Convention de Berne de 1906 qui interdit le phosphore blanc dans plusieurs pays européens ainsi que ses élargissements successifs jusqu’aux années 1920, sous l’égide notamment de l’Organisation internationale du travail.

MORINIERE Maxime, Étude diachronique du discours de la presse nationaliste à travers le quotidien le Roussillon (1886-1906 ; 1919-1934), Maîtrise [Fabien Théofilakis, Pascale Goetschel], Univ. Paris 1 CHS, 2019, 260 p.

Ce travail vise à questionner le discours de presse nationaliste à travers l’étude d’un petit journal royaliste publié à Perpignan : Le Roussillon. Il s’agit d’interroger ce discours tantôt reflet de l’opinion des rédacteurs du journal, tantôt guide de celle de ses lecteurs, dans une perspective diachronique en comparant les périodes 1886-1906 et 1919-1934. Le Roussillon constitue une fenêtre d’accès par laquelle on peut analyser le conflit qui se joue entre République et royalisme, questionner l’opposition des imaginaires politiques et des problématiques identitaires et déconstruire la stratégie rhétorique développée. Le choix de l’approche diachronique, couplé à une démarche plus fine, de dépouillement systématique concernant huit numéros tous les quatre ans, a permis d’envisager des adaptations conjoncturelles, comme l’intégration de marqueurs de la détresse économique du pays — chômage, charges fiscales, baisse des exportations, etc. — dans l’élaboration des critiques du régime. En même temps, ce travail a permis de révéler l’existence d’invariants profonds, notamment un antiparlementarisme structurel.

MORIZOT Pauline, 11 – 11 : Memories Retod : l’art vidéoludique au service de la mémoire de la Grande Guerre ?, Maîtrise [Pascale Goetschel, Fabien Théofilakis], Univ. Paris 1 CHS, 2019, 185 p.

Durant la période 2014-2018, nous assistons à un regain d’intérêt pour la Grande Guerre qui se traduit par la multiplication des célébrations et des initiatives locales ou privées autour de ce sujet. Le jeu vidéo s’empare lui aussi de cette thématique au travers d’un sous-genre en plein développement, celui du jeu vidéo historique. Ce travail porte sur le jeu 11-11 : Memories Retold. Sorti le 9 novembre 2018 et édité par Bandaï Namco, il est présenté comme comme « une aventure narrative émouvante qui raconte l’histoire de deux soldats de camps opposés ». L’étude se situe au croisement de l’histoire du jeu vidéo, de l’histoire de la Première Guerre mondiale et celle de la mémoire. Histoire du jeu vidéo, par son objet, mais aussi par l’analyse de ses spécificités comme celle du game-play et de l’interaction ; histoire de la Première Guerre mondiale par le thème consacré à deux soldats au cœur du conflit ; histoire de la mémoire, car les développeurs ont pensé le jeu comme une œuvre mémorielle. L’analyse se développe autour de deux points centraux, le premier concerne l’originalité de la production et du contenu du jeu d’un point de vue du jeu vidéo tandis que le deuxième aborde le traitement mémoriel de la Grande Guerre. La connaissance des conditions de production permet d’analyser la capacité du jeu à immerger le joueur dans la Première Guerre mondiale par ses choix visuels et sonores ou par son game-play. Le choix des sujets représentés et le message du jeu porté par la narration permettent d’aborder les différentes mémoires mises en avant dans l’œuvre.

2018

Alvarez Lucas, La France entre Espagne et ETA. La mise en œuvre d’une coopération antiterroriste (1980-1990), Maîtrise [Olivier Wieviorka], Univ. Paris 1 CHS, 2018, 286 p.

De 1980 à 1990, alors que les nouvelles institutions de l’Espagne démocratique se mettent au diapason de l’Europe, la France entreprend de remédier à la présence sur son territoire d’une organisation terroriste qui en a fait son sanctuaire. La relation franco-espagnole est à refonder, le dispositif antiterroriste est à inventer, la coordination des services est à construire. L’un après l’autre, chaque secteur de l’appareil d’État (police, exécutif, diplomatie, justice) doit être convaincu d’intervenir, puis s’armer et enfin agir. Portée par la nouvelle génération de dirigeants espagnols, minée par les tentatives d’exercer un droit de poursuite, devancée par des initiatives locales, la coopération s’établit de façon lente, mais continue contre une entité, l’ETA, hautement résiliente. Il existe une vaste somme d’ouvrages et d’articles consacrés à ETA et de nombreuses disciplines se sont emparées de ce sujet. Cependant, de toutes les sciences humaines et sociales, l’histoire est sans doute la moins bien représentée. Cette étude tente de remédier à ce manque historiographique.

Amar Ophélia, Musica Viva Musique contemporaine et Bayerischer Rundfunk dans les années 1960, Maîtrise [Fabien Théofilakis, Pascale Goetschel], Univ. Paris 1 CHS, 2018, 209 p.

Dans les années 1960, l’Allemagne de l’Ouest redevient progressivement, aux yeux de ses voisins européens, une terre de prestige musical. L’heure est aux expérimentations sur le son, ainsi qu’à des partenariats durables avec la radio, une institution dont l’influence ne fait que croître depuis la fin des années 1920. Dès le lendemain de la guerre, le compositeur bavarois Karl Amadeus Hartman avait conçu le projet ambitieux de proposer au public munichois, marqué par la censure musicale nazie, un festival exclusivement consacré au répertoire moderne : Musica viva. Avec le concours de la radio, ce festival original va devoir faire face à la fois à la disparition de son fondateur et aux nouvelles logiques d’une société de consommation naissante à Munich dans les années 1960.

BENOLIEL Daniel, Les enfants étrangers à l’école de la République : étude sur la scolarisation primaire à Paris et dans le département de la Seine pendant l’entre-deux-guerres, Maîtrise [Anne-Sophie Bruno], Univ. Paris 1 CHS, 2018, 161 p.

Ce travail de mémoire porte sur la scolarisation primaire de la population infantile étrangère à Paris durant l’entre-deux-guerres. Dans un contexte de crise scolaire se manifestant par un déficit d’infrastructures urbaines, les quartiers périphériques de la capitale et les villes de proche banlieue rencontrent de nombreuses difficultés pour accueillir la population scolaire. Sur fond de crise économique et xénophobe, la Direction de l’enseignement primaire ne parvient pas à endiguer la crise de l’enseignement primaire. Les premières victimes de cette situation sont les enfants étrangers, catégorie qui fait l’objet d’une identification statistique et qui très vite devient le bouc émissaire des difficultés rencontrées à l’échelle locale. Une véritable crise xénophobe se déploie dans le domaine de l’école par la mobilisation de parents d’élèves, des médias et d’acteurs locaux chargés de l’application de la politique scolaire de la Troisième République. Le contraste entre la virulence de cette crise aux contours multiformes (il s’agit en effet d’une crise à la fois « urbaine », scolaire et xénophobe) et le déficit de littérature scientifique la concernant frappe l’historien. Il n’y a en effet pour le moment de réponse historiographique suffisante, ni dans le champ de l’histoire de l’immigration ni dans le domaine de l’histoire de l’école. Ce mémoire a donc pour ambition d’éclairer un versant de l’histoire sociale parisienne de l’école en étudiant une population scolaire spécifique : les enfants étrangers.

BIBONNE François, La formation des pianistes du Conservatoire National Supérieur de musique et de danse de Paris (1991-2018), Maîtrise [Pascale Goetschel, Pascal Ory], Univ. Paris 1 CHS, 2018, 218 p.

La formation des pianistes du CNSMDP est renouvelée par les mutations du monde contemporain. En 1991, une nouvelle structure accueille les musiciens et propose de nouvelles conditions d’enseignement. En 1994, un système de cursus à la carte donne une relative autonomie aux élèves, renforcée ensuite par le processus de Bologne appliqué en 2008. Cette individualisation des parcours se consolide avec les différentes instances de professionnalisation des étudiants qu’elles soient traditionnelles (concours, master classes) ou contemporaines (plates-formes numériques). Or, le déménagement du Conservatoire ne signifie pas l’extinction des pratiques disciplinaires et des logiques traditionnelles (relations professeurs-élèves) du cours de piano. Comment mesurer la tension entre les attentes professionnelles des pianistes et leur formation au CNSMDP ?

CHAZAL Élisa, Échanges et appropriations de projets urbains entre Paris, Prague et Budapest à travers les Expositions (1889-1896), Maîtrise [Judith Rainhorn, Pascale Goetschel], Univ. Paris 1 CHS, 2018, 160 p.

Les circulations d’hommes, de savoirs et de techniques s’imposent comme l’une des composantes des expositions universelles et nationales européennes. Ce mémoire propose d’analyser ce processus d’échange et de réception entre trois métropoles — Paris, Prague et Budapest — dans la dernière décennie du XIXe siècle. Les expositions ouest et centre européennes s’apparentent à des vitrines nationales dont les attributs et les symboles sont scrutés et récupérés par les visiteurs étrangers formant ainsi une nébuleuse d’idées « expositionnaires » naviguant au gré de ces grands événements. Ces manifestations apparaissent comme des moments clefs de rencontres, d’échanges et de propagande pour les experts des aménagements urbains des métropoles parisienne, pragoise et budapestoise. La tenue d’une exposition engendre la volonté de métamorphoser la capitale-hôte en une ville « civilisée », embellie, rationnelle, modernisée, telle qu’elle est promue en cette fin de siècle, grâce à l’appropriation des pratiques étrangères en matière d’hygiène, d’infrastructures urbaines, de transports.

DECOMBLE Thibault, Le général Maxime Weygand face à la guerre. Mai-Septembre 1940, Maîtrise [Olivier Wieviorka], Univ. Paris 1 CHS, 2018, 368 p.

qu’est-ce qu’un général de soixante-treize ans aurait pu faire dans un conflit armé comme celui de la Seconde Guerre mondiale ? L’interrogation semblerait amener une réponse simple : il aurait été dépassé. Cette guerre serait donc celle de trop pour le général Maxime Weygand dont, en effet, l’historiographie est loin de donner une image favorable. Ce mémoire se propose d’examiner cette question au travers de trois axes : l’action de Weygand en tant que généralissime, son rôle lors de l’armistice de juin 1940 et son action en tant que ministre de la Défense nationale dans les premiers temps de Vichy. Placer le général Weygand face à la guerre, c’est tout d’abord chercher à savoir ce qu’il a saisi de la nouveauté du second conflit mondial en termes strictement militaires. Quelle fut son action pour contrer la Wehrmacht ? A-t-il été innovateur ou s’est-il contenté d’appliquer des percepts acquis depuis les années 1920, alors que le maréchal Foch était encore son mentor vivant ? Or, au poste de commandant en chef lors de la bataille de France, le général a su s’adapter à la guerre moderne. Il peut être considéré comme le père français de la tactique de lutte contre les blindés et les avions. Weygand, a joué un rôle primordial dans la signature de l’armistice en juin 1940, car, en tant que commandant en chef, il a pesé pour que le Conseil des ministres opte pour cette solution à la défaite des armées. Néanmoins, le début de sa campagne en faveur de l’armistice se situe entre le 8 et le 10 juin et non dès la fin mai, comme tendent à le penser certains historiens, ou vers la mi-juin, comme le croient ses défenseurs. Au gouvernement de Vichy, malgré sa proximité idéologique avec le régime, Weygand tint une place atypique, promouvant une ligneneutraliste. Pendant que la France sortait du conflit, l’Angleterre continuait à se battre. Il fallait donc que l’Hexagone détermine une ligne de conduite face à cette situation. Les chefs militaires préparaient-ils la paix ou considéraient-ils qu’il était de leur devoir de fourbir en secret les armes d’une revanche devant arriver à brève échéance ?

DESPORT-DUHARD Alexandre, Téléphone, premier groupe de rock français ?, Maîtrise [Pascale Goetschel], Univ. Paris 1 CHS, 2018, 136 p.

Le groupe Téléphone débute le 12 novembre 1976, à l’occasion d’un concert organisé au Centre américain de Paris. Ce groupe improvisé pour l’événement est composé de Jean-Louis Aubert, chanteur et guitariste, Louis Bertignac, guitariste, Richard Kolinka et Corine Marienneau respectivement à la batterie et à la basse. L’aventure de Téléphone, cité comme le premier ou le plus grand groupe de rock français durera dix ans pendant lesquelles le groupe bouleversera le paysage du rock français. Faire de Téléphone un sujet de recherche représente un enjeu à part entière. En effet, le but de ce travail est d’apporter une vision historienne à l’histoire du rock français et des musiques populaires et de saisir, à travers l’histoire d’un groupe de rock, les grandes problématiques qui traversent la société française des années 1970-1980. Au travers de sources imprimées et audiovisuelles, au croisement de la musicologie, de l’histoire culturelle et des sciences sociales, ce travail se propose de montrer l’évolution de la consommation culturelle de la société française surtout chez les populations les plus jeunes, cœur de cible de la musique et d’une culture rock, symbole de la culture américaine, dont l’influence est grandissante. Le mémoire s’attache également à montrer les nouveaux enjeux économiques qu’entraîne le passage du monde du music-hall parisien à une industrie musicale hexagonale dont Téléphone est l’un des premiers représentants pour le rock français.

DUFRANE Romane, L’engagement à perpétuité Jacques Tardi, un artiste libertaire. Développement d’une philosophie politique personnelle à travers l’art séquentiel (1970-2016), Maîtrise [Pascal Ory, Julie Verlaine], Univ. Paris 1 CHS, 2018, 132 p.

La plupart des œuvres de Tardi mettent en scène les événements et les hommes du passé sous un regard critique où la force du dessin exprime un engagement. Elles nous renvoient une image négative de l’humanité et de nous-mêmes. La portée polémique de ses BD est telle qu’en 1981, le bibliothécaire de la RATP reçoit un blâme de la Commission paritaire du personnel pour « avoir porté atteinte à la moralité du comité d’entreprise ». Considérée pendant longtemps comme irrévérencieuse et amorale, sa BD se fait l’écho d’une véritable critique socio-politique sur ton caustique. L’artiste arbore des valeurs contestataires aux accents anarchistes : pacifisme, progressisme, anti autoritarisme. Entre cynisme et humanisme, hargne et compassion, Tardi transmet une véritable idéologie. Ce mémoire propose une étude approfondie de l’œuvre de Jacques Tardi au regard de son discours engagé. Il étudie l’idéologie tardienne, une philosophie diffuse et omniprésente qui façonne une vision du monde basée sur le principe de la liberté. D’abord, œuvre d’histoire, c’est aussi une œuvre de mémoire qui témoigne des évolutions de la société à partir des années1960. Enfin, c’est une œuvre anarchiste profondément noire et pessimiste dans laquelle on retrouve une esthétique du rejet, à la limite du réactionnaire.

GARRIDO Louis, Les Nemrods de la République – Relations de pouvoirs et d’influence sur les élites lors des chasses présidentielles en France de 1870 à 1995, Maîtrise [Pascal Ory, Fabien Théofilakis, Nicolas Rousselier], Univ. Paris 1 CHS, 2018, 275 p.

Ce travail de recherche a pour objet l’étude des chasses présidentielles. Elles sont traitées comme un objet politique et symbolique, outil d’influence des présidents de la République entre 1870 et 1995 en France. Les chasses présidentielles ne naissent pas républicaines, elles le deviennent. Héritage de la monarchie, elles charrient dans leur sillage un ensemble de traditions, de pratiques, de territoires empreint des sceaux royaux et impériaux. Différents échelons d’étude sont utilisés pour analyser l’objet. La chasse en elle-même qui apparaît ici comme « l’unité de base », l’événement d’une journée préparé depuis deux mois par les services de la Présidence s’insère et croise les autres temporalités dans lesquelles le Président est pris (les guerres coloniales, les crises ministérielles, les affaires, les scandales, etc.). Le Président de la République en imitant les élites (politiques, économiques, diplomatiques culturelles et militaires) fait bien plus que chasser dans les anciens domaines royaux de Chambord, Marly-le-Roi et Rambouillet, il exerce une influence politique et recueille des informations précieuses pour le sommet de l’État. La chasse présidentielle, objet fantasmé, domaine réservé de la Présidence, héritage des chasses royales et impériales dans une France républicaine ont été maintenues pendant plus d’un siècle, même durant la présidence de non-chasseurs. Au-delà du poids des traditions, cela indique qu’elles ont constitué pendant longtemps un atout pour les locataires de l’Élysée, en tant que lieu de rencontre de personnes influentes hors des salons et autour d’un loisir commun et prestigieux.

Gybely Joachim,Émergence et installation de la Musique baroque en France (1960-1990), Maîtrise [Pascal Ory], Univ. Paris 1 CHS, 2018, 184 p.

Aujourd’hui, on parle de « musique baroque » pour désigner, de manière neutre, toute une période de l’histoire de la musique occidentale, s’étendant à peu près de 1600 à 1750. Mais en vérité, la musique baroque est loin d’être un simple répertoire. Travailler sur la musique baroque, c’est être exposé à une multitude de discours et de définitions, parfois contradictoires ou ambiguës, à travers les âges. Dans cette complexité, il faut d’abord prendre en compte l’aspect rétrospectif d’un tel sujet. Les expressions « musique baroque » ou « période baroque » n’étaient pas employées par les contemporains pour désigner les mêmes réalités, les mêmes œuvres : ce sont bien des constructions rétrospectives. Sans dresser un portrait exhaustif de ce vaste phénomène, ce mémoire étudie la façon dont la musique baroque est apparue dans le paysage culturel français entre 1960 et 1990, par plusieurs biais : disques, festivals, institutions diverses créées dans la période. Il s’agit de montrer comment la musique baroque émerge comme une véritable « musique contemporaine du passé », dans un paradoxe propre à l’expression « baroque », maisaussi dans une polémique assez virulente dépassant le seul univers musical. Celle-ci reflète en effet, les représentations et mentalités de la France d’après-guerre et d’après mai 1968.

LIMA Nino, La Maison de l’Argentine à la Cité internationale de Paris (1922-1988), Maîtrise [Françoise Blum, Guillaume Tronchet], Univ. Paris 1 CHS, 2018, 211 p.

La Maison de l’Argentine, inaugurée en 1928 est l’une des plus anciennes résidences de la Cité internationale de Paris. Elle est la première bâtie par le gouvernement d’un pays non francophone et jusqu’à 1933, la seule prévue pour accueillir des Latino-Américains. À cette époque, les universités et les grandes écoles françaises mettent en œuvre une politique de « diplomatie universitaire » dont l’objectif est de participer au rayonnement intellectuel de la France à l’étranger que le gouvernement essaie d’entretenir. Cette diplomatie s’incarne, entre autres, dans l’accueil en France d’étudiants et professeurs étrangers. Ainsi, la Maison de l’Argentine est un témoin des relations entre gouvernements et mondes universitaires argentins et français au long du XXe siècle. Son histoire est affectée par les évolutions politiques et sociales en Argentine (le Péronisme, les dictatures militaires des années 1960-1970, les mouvements sociaux de la fin des années 1960…) et le produit des intentions des plus hauts représentants des deux états. Enfin, elle est une Maison unique à la Cité internationale de par son indépendance du reste du Campus et de ses dirigeants.

PACAUD Capucine, La Tribune de l’Histoire, une nouvelle façon de raconter l’histoire à la radio (1951-1997), Maîtrise [Pascal Ory], Univ. Paris 1 CHS, 2018, 223 p.

En 1951, trois journalistes passionnés d’histoire ont imaginé un programme radiophonique innovant : le magazine de l’histoire. Plus tard, ce sont les dramatiques qui ont permis à La Tribune de l’Histoire de connaître un tel succès sur la durée, mais la dimension journalistique ne disparaîtra jamais de leur façon de présenter l’histoire. Durant quarante-six ans, cette émission fut façonnée par la personnalité de ses producteurs, mais aussi par les décisions des directeurs de programmes et les contraintes médiatiques auxquelles ils étaient soumis. Le mémoire dresse un panorama de l’histoire de l’émission en France, entre 1951 et 1997, puis analyse la « mise en ondes » d’un spectacle sonore de l’histoire qui est la signature de La Tribune de l’Histoire. Ce travail s’attache également à définir la vision de l’histoire qu’a véhiculée cette émission et à rendre compte du point de vue des historiens tant sur les approches historiques choisies que sur l’utilisation des médias. Enfin, cette étude montre le rapprochement entre les historiens universitaires et les médiateurs de l’histoire.

RADIGUET DE LA BASTAIE Manon, « Sur mon honneur et avec la grâce de Dieu, je m’engage à servir de mon mieux Dieu, l’église et la Patrie », engagement scout, engagements résistants, les scouts de France dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale (1940 – 1945), Maîtrise [Fabien Théofilakis], Univ. Paris 1 CHS, 2018, 280 p.

« Sur mon honneur et avec la grâce de Dieu, je m’engage à servir de mon mieux Dieu, l’Église et la patrie… » – voici ce que prononce chaque scout et chaque guide lors de sa promesse. Comment cet engagement scout s’exprime-t-il à travers l’engagement résistant durant la Seconde Guerre mondiale ? Ce mémoire évoque les attitudes résistantes des Scouts de France entre 1940 et 1945 en France, dans l’Empire colonial français et à l’étranger. Il met en parallèle l’engagement scout et l’engagement résistant et lit l’acte résistant à la lumière du scoutisme. Les attitudes résistantes étudiées s’articulent autour de trois tournants majeurs de la guerre : l’armistice de juin 1940, le débarquement allié en Afrique et l’invasion de la zone sud en novembre 1942 et le débarquement allié en Normandie en juin 1944. La jeunesse scoute et résistante s’inscrit dans les schémas classiques de la Résistance : près de 5 % des individus rejoignent la France Libre en 1940, près de 6 % s’évadent ou tentent de s’évader en Afrique du Nord en 1942 ; face au STO, 6 % partent en Allemagne, 13 % rejoignent un maquis ou s’engagent dans des réseaux de renseignements, d’évasion et d’action armée. Après le débarquement de juin 1944, un jeune scout sur dix prend le maquis et près de 50 % des jeunes étudiés meurent meurt au combat entre le débarquement et la capitulation allemande au sein d’une combattante lors de la Libération du territoire. La question est posée dans ce mémoire de savoir si le scoutisme catholique a été un vecteur, un incubateur ou un retardateur d’engagement résistant entre 1940 et 1945.

SABOURIN HARWOOD Alexandra, Les coups d’éclat d’André Courrèges. L’âge d’or d’une maison de couture française de 1961 à 1970, Maîtrise [Pascal Ory, Sophie Kurkdjian], Univ. Paris 1 CHS, 2018, 353 p.

Entre 1961 et 1970, l’histoire de la maison Courrèges traverse un âge d’or impulsé par son fondateur, André Courrèges. En tant qu’entreprise, elle parvient à répondre aux attentes et aux exigences de la société française des années soixante, au moment même où celle-ci connaît de profonds changements sociaux, économiques et politiques. André Courrèges réalise ainsi des coups d’éclat à la fois esthétiques, marketing et culturels. Pour construire sa marque, le couturier-ingénieur part du produit de mode. La création est le centre, la marque est le cercle. André Courrèges conçoit son entreprise comme la concrétisation des principes de l’école du Bauhaus appliqués à la mode : c’est une double lecture entre l’art et la philosophie. Dans une société où l’image prend de plus en plus d’importance et dans un système où la mode n’existe pas sans les médias, André Courrèges développe l’image de sa marque en cohérence avec une culture de masse propre aux années soixante en France. Celui-ci définit une stratégie marketing correspondant à sa philosophie. Étudier la maison Courrèges dans les années soixante c’est constater que la mode est le reflet d’unesociété. Ce travail entend montrer comment la marque se situe au carrefour d’évolutions, de mutations et de révolutions propres à la société française des années soixante.

STANGLER Cole, La CFDT et les travailleurs immigrés dans « les années 68 » – La Solidarité et ses limites, Maîtrise [Franck Georgi, Isabelle Lespinet, Moret], Univ. Paris 1 CHS, 2018, 204 p.

Pendant les « années 1968 », cette séquence de contestations inédite en France, la CFDT semble être la centrale syndicale la plus en phase avec les revendications des travailleurs immigrés. L’image est plus complexe qu’elle n’y paraît, car l’engagement de la CFDT est multiforme, déséquilibré, et parfois contradictoire. Si les leaders de la confédération s’intéressent pour la première fois, à la fin des années 1960, vers des problématiques liées à l’immigration, les immigrés eux-mêmes restent marginaux dans l’organisation syndicale. Malgré l’émergence d’un discours solidaire et antiraciste — les cédétistes sont par ailleurs plus reconnaissants de la spécificité de la condition immigrée que leurs rivaux de la CGT — cette sous-représentation perdure. La réalité est tout autre à l’échelle de l’entreprise où parfois les travailleurs immigrés adhèrent en masse à la CFDT. Toutefois, il faudra attendre 1970 pour qu’une véritable activité confédérale se développe dans ce domaine, au-delà des prises de position. Vers la fin des années 1970, la confédération d’Edmond Maire opte pour le « recentrage », mettant fin à son esprit de contestation et se tournant vers d’autres thèmes liés à l’immigration. Dorénavant, ce sont les questions de « l’identité culturelle » et de la « deuxième génération » qui seront privilégiées. Plusieurs pistes de recherche se dégagent de cette étude. L’une d’entre elles concerne le développement d’un milieu associatif parisien au début des années 1970 consacré à la cause immigrée, ainsi que la transmission de ses pratiques et de savoirs.

STEIER Élisa, La genèse de la gauche plurielle (1993-1997), Maîtrise [Frank Georgi], Univ. Paris 1 CHS, 2018, 260 p.

En 1993, aux élections législatives du mois de mars, la gauche subit une lourde défaite, en particulier le Parti socialiste. À l’issue de cet échec, la crise s’approfondit au sein de cette organisation, mais aussi au sein du Parti communiste français tandis que chez les Verts, la question des alliances entraîne d’importants débats et de bouleversements internes. L’union qui n’apparaît pas dans un premier temps comme une priorité pour les partis de gauche et écologiste devient par la suite de plus en plus une option envisageable, favorisée par de nombreux facteurs comme le contexte institutionnel et la division de la droite. Il ne s’agit cependant pas d’une stratégie évidente, car les divergences idéologiques, notamment sur l’Europe et le poids des différentes cultures politiques rendent complexe le rapprochement. Ce dernier s’effectue cependant à partir de 1996 et aboutit à des accords de nature très variable : alliance électorale et programmatique après de longues négociations entre les Verts et le PS, accord électoral minimal entre ce dernier et leMouvement des citoyens créé par Jean-Pierre Chevènement, tentative d’accord avortée entre le PCF et les Verts… La gauche plurielle se construit donc comme une alliance préélectorale sans programme commun, mais suffisamment efficace pour emporter les élections législatives des 25 mai et 1er juin 1997. La gauche plurielle prend alors la direction de la France pendant cinq années. Les années 1993-1997 ne constituent pas ce que l’on pourrait appeler de prime abord un âge d’or de la gauche, bien loin des promesses chantantes de 1936 ou de 1981, encore moins un âge d’or des partis, de plus en plus contestés au sein du système politique français. Mais c’est une période qui mérite d’être analysée parce que l’histoire a intérêt à s’intéresser aux creux et aux moments de moindre éclat souvent riches en débats, en remises en cause, en essais.

TOURTE Damien, Alphonse de Châteaubriant, d’une guerre à l’autre (1918-1939), Maîtrise [Fabien Théofilakis], Univ. Paris 1 CHS, 2018, 195 p.

Ce mémoire de recherche a trois objectifs : faire la généalogie du processus de fascisation d’Alphonse de Châteaubriant en prenant en compte son expérience combattante ; déterminer, délimiter et analyser l’évolution de son militantisme et enfin, le situer dans une culture spécifique, la droite en l’occurrence, pour en définir les contours et les influences. En 1918, de Châteaubriant entame sa quatrième année de mobilisation sous les drapeaux français. En 1939, il est au service de l’Allemagne nazie. Ce mémoire a pour objet l’analyse d’une vision du monde issue de la guerre qui fait de l’ennemi d’hier, l’allié idéal pour une Europe nouvelle débarrassée des « tares de la démocratie et des valeurs libérales ». Les écrits d’Alphonse de Châteaubriant ont été particulièrement précieux tout au long de notre travail. En étudiant leur nature, leur contenu, leur contexte d’édition et de rédaction, nous avons pu saisir au mieux une œuvre littéraire vaste, complexe, dans laquelle se développe une vision du monde qui évolue, s’affermit, et trouve un débouché politique.

2017

Amoura Lila, Le Procès Barbie, Maîtrise [Denis Peschanski, Pascale Goetschel], Univ. Paris 1 CHS, 2017, 244 p.

Ce mémoire a pour objet d’étude le procès Barbie de 1987, notamment sa place et ses impacts en France et à l’étranger de 1945 à nos jours. En effet, l’enquête et la traque de ce criminel nazi allemand remontent à 1945 et ses répercussions perdurent encore de nos jours, tant sur le plan judiciaire qu’historique et dans bien d’autres domaines. Ce procès a constitué un moment clef dans l’histoire des procès de crimes contre l’humanité, mais aussi dans l’histoire de la Shoah. Pour la première fois, en France, un criminel nazi allemand est jugé « in praesentia » et les victimes sont au centre du débat. Le procès Barbie a représenté un événement médiatique, historique et judiciaire majeur. Nombre de réflexions épistémologiques ont également eu lieu dans le monde des historiens. À partir de ce procès, un nouveau régime de mémorialité s’est mis en place non sans créer des conflits internes entre les déportés et depuis, le terme de mémoire n’a cessé d’être utilisé et parfois galvaudé. Il fut le premier procès qui fit jurisprudence en la matière en France et qui a servi de ce fait à juger d’autres criminels nazis comme Touvier, Papon et Brunner. Enfin, le procès Barbie a en quelque sorte inauguré l’intervention au grand jour du révisionnisme et du négationnisme dans un contexte judiciaire. Étudier ce procès amène à recourir à plusieurs sciences humaines telles que l’histoire, le droit, les sciences de la communication, la philosophie et à s’intéresser aux combats menés au sein de la société civile en particulier par les militants de la mémoire.

Chiffoleau Floriane, Captivité des prisonniers de guerre français pendant la Seconde Guerre mondiale : Le cas des aspirants du stalag IA (1940-1945), Maîtrise [Olivier Wieviorka], Univ. Paris 1 CHS, 2017, 234 p.

Ce mémoire porte sur la captivité des prisonniers de guerre français pendant la Seconde Guerre mondiale et se concentre sur un cas précis de prisonniers, les aspirants, réunis en captivité dans le stalag IA. Celui-ci, situé à Stablack, en Prusse orientale, dans une zone plutôt difficile du point de vue du climat et des conditions de vie avait été mis en place spécialement pour ces militaires qui occupaient une place à part au sein de la hiérarchie militaire français. En effet, s’ils n’étaient pas encore des officiers, ils avaient néanmoins droit à un statut dont certaines dispositions étaient communes au statut des officiers. De ce fait, ils ne pouvaient pas être contraints au travail et il était nécessaire de leur trouver d’autres activités et de leur offrir la possibilité de continuer leurs études dans le cadre de leur formation militaire. Ainsi, ce stalag semble être un cas à part dans l’ensemble des camps de prisonniers de la Seconde Guerre mondiale. À partir des archives officielles de la Direction du service des prisonniers de guerre (DSPG) et de la Mission Scapini en charge des prisonniers ainsi que des archives personnelles de l’Amicale des Aspirants de Stablack, nous avons pu observer et analyser la spécificité des conditions d’internement de ces aspirants qui ont bénéficié de multiples activités (théâtre, sport, cinéma, études, lectures, etc.) beaucoup moins présentes dans les autres camps.

Gay-Dupuy Antonin, Voyages au bout de Noisy – Étude sociale, politique et urbaine du camp de l’abbé Pierre 1954-1971, Maîtrise [Charlotte Vorms, Emmanuel Bellanger], Univ. Paris 1 CHS, 2017

L’Allemagne hitlérienne organisa en 1937 sa première exposition d’art « dégénéré », « Entartete Kunst », à Munich, ensuite constituée en exposition itinérante dans le Reich, jusqu’à l’entrée en guerre. Ce mémoire examine la réception de ces expositions en France, de la simple prise de connaissance de cet événement politico-culturel à l’organisation de ripostes sous de formes diverses. Loin de passer inaperçue en France, cette manifestation mobilise différentes grilles de lectures politiques et esthétiques, à un moment où la République française fragilisée regarde vers l’Allemagne dans un double rapport d’altérité et de fascination. Le contexte politique et social marqué par de fortes tensions et la marche à la guerre empêche une réelle mobilisation française contre l’expression « art dégénéré ». En revanche, les artistes allemands et autrichiens exilés en France prennent en main la réaction contre l’« Entartete Kunst », notamment sous la forme de contre-expositions.

Rybicki Pierre, Penser et défendre le Cinéma la construction du discours journalistique du cinéma en Allemagne par une revue spécialisée Der Cinematograph (1907-1928), Maîtrise [Pascale Goetschel, Pascal Ory], Univ. Paris 1 CHS, 2017, 198 p.

La revue Der Kinematograph est une publication hebdomadaire consacrée au cinéma, fondée par une équipe de journalistes et un éditeur allemand de Düsseldorf en 1907. La revue considère le cinéma comme le couronnement technique et artistique du XIXe siècle et entend le faire reconnaître comme un art à part entière par rapport aux arts déjà consacrés. Le principal fil conducteur de ce travail concerne l’interrogation autour de la lutte symbolique en faveur du cinéma des « premiers temps » dans l’espace culturel germanique des années 1910 et 1920 et les tentatives intellectuelles pour penser un médium inédit. Comment s’effectue la transition entre un discours générique et une rhétorique plus nationale ? Qui sont les producteurs de ce discours au sein de la revue ? Quels sont les liens pratiques et théoriques qui unissent pédagogie et entreprise morale et artistique et quelles sont les ambitions de la revue sur le plan national ? Comment la distinction opérée par le découpage des articles permet aux auteurs d’argumenter en faveur de la suprématie du cinématographe ? C’est à l’aune de ces questions qu’il conviendra d’interroger les sources journalistiques et littéraires sélectionnées.

Tournieroux Pierre-Louis, La Fédération de la Seine du parti socialiste — section française de l’Internationale ouvrière de 1905 à 1914 — Entre traditions d’extrême gauche et réformisme modernisateur, Maîtrise [Franck Georgi, Isabelle Lespinet-Moret], Univ. Paris 1 CHS, 2017, 246 p.

Le syndicalisme parisien (et séquanien) du début du XXe siècle subit des transformations profondes. A partir des héritages blanquistes et allemanistes d’un monde socialiste dominé par les ouvriers artisanaux, la Fédération de la Seine du Parti socialiste va développer un socialisme original dans lequel se mêlent réforme et révolution, où l’hostilité de l’État est la norme et dont les racines plongent profondément dans les milieux syndicalistes. Cette étude sur la Fédération de la Seine vise à montrer comment se produit la synthèse entre ces deux termes contradictoires de réforme et révolution et comment les réseaux et sociabilités militants contribuent à faire vivre cette synthèse.

2016

ANGLADA Camille, De la révolution prolétarienne aux révoltes démocratiques (1966-1974) : une étude de la mouvance maoïste française, Maîtrise [Frank Georgi], Univ. Paris 1 CHS, 2016, 155 p.

Le courant maoïste spontanéiste reste, aujourd’hui encore, l’un des symboles les plus couramment mobilisés dans la référence aux années 1968 que celui-ci le soit pour sa dimension virulente et dogmatique représentée par la Gauche prolétarienne, ou pour ses sensibilités progressistes et libertaires à travers Vive la révolution. Pour autant, si ces groupes sont souvent présentés comme profondément dissemblables et traités comme tels, ils partagent une forte sensibilité, favorisée par leurs modalités spécifiques d’action – au premier lieu desquelles la pratique de l’enquête. À la croisée d’une démarche sociologique, par sa volonté analytique et scientifique, et journalistique dans son attachement porté à la diffusion des expériences, les maoïstes cherchent à faire de l’enquête la base pratique de leurs actions. Celle-ci se traduit par une présence réitérée dans les lieux de vie de ceux qu’ils cherchent à toucher — usines, marchés, cafés — ou par le recueil de cahiers de doléances et de témoignages, les informations collectées sont mises à profit pour élaborer la base de leurs actions et de leur propagande future. L’enquête maoïste permet de fait, une proximité et par là une attention portée à des voix jusque-là peu relayées, un enfermement moindre dans des analyses et théories dogmatiques coupées de la réalité sociale. Par là même, elle participe, en France, à un certain renouvellement du champ de la contestation.

BLOCK Claire, Valparaiso, 1914-1918 : Un port chilien dans la Grande Guerre, Maîtrise [Pascal Ory], Univ. Paris 1 CHS, 2016, 306 p.

L’historiographie de la Grande Guerre tout comme l’historiographie latino-américaine en général ont longtemps considéré la Première Guerre mondiale en Amérique latine comme un non-événement. Cette histoire locale de la Grande Guerre à Valparaiso au Chili est une invitation à revoir ce constat. Sa situation de pôle commercial et financier du Chili en tant que premier port du pays et la composante migratoire importante de sa population font de Valparaiso un point d’observation privilégié. Au travers de la presse et des archives locales, l’étude de la mise en œuvre du principe de neutralité, des mobilisations des colonies européennes, des conséquences économiques, sociales et culturelles de la Grande Guerre dans le port est une manière de comprendre une expérience locale oubliée du premier conflit mondial.

CAILLON Margot, Berlin une ville sans qualité ? La ville racontée par radio France (1979-1989), Maîtrise [Pascal Ory], Univ. Paris 1 CHS, 2016, 131 p.

Cette étude tente de définir la ou les représentations de Berlin à la Radio dans les émissions françaises des années 1980. Il s’agit d’un portrait dense, vivant, à travers des multiples rencontres, des Berlinois, des expatriés, des artistes, des habitants de tout horizon. Les voix des Berlinois nous guident dans leur ville, leur quotidien, leur réalité. Et chaque description fait appel à l’imagination des auditeurs. Berlin, ville fascinante à l’histoire tourmentée, fait l’objet de nombreux reportages et documentaires sur les chaînes publiques. Son passé intrigue tout comme son statut particulier. Symbole de la Guerre froide, Berlin et son Mur cristallisent l’histoire européenne et mondiale. Comment en tant que reporteurs travaillant pour Radio-France, parle-t-on des Berlinois, de la ville ? Quels sont les éléments mis en avant ou bien passés sous silence ? Comment aborde-t-on une ville étrangère avec des codes français ? Dans les cahiers de charges de Radio-France durant la décennie, il semblerait qu’un point d’honneur soit mis à la découverte d’autres pays. C’est donc aussi cela cette radio des années1980 sur le service public, embrasser de nouvelles rencontres, de nouvelles cultures, de nouveaux sons. Ce travail décrit les contours de Radio-France dans la décennie étudiée, puis il définit les différents intervenants et leurs interactions et enfin, il analyse les différentes émissions et les thèmes qui y sont abordés.

CATUDAL Camille, Rapports sociaux de sexe dans les dessins animés japonais diffusés en France : Le cas des séries magical girls (1984-2014), Maîtrise [Pascale Goetschel], Univ. Paris 1 CHS, 2016, 253 p.

Les séries magical girl, productions japonaises diffusées en France de 1984 à nos jours, sont un exemple de transfert culturel. Elles illustrent les évolutions de l’industrie de l’animation japonaise depuis les années 1960 ainsi que le phénomène d’acculturation de l’animation japonaise en France. Ces séries mettent en scène des petites ou jeunes filles héroïques, autonomes et puissantes, alors que l’héroïsme a d’abord été l’apanage des hommes et que les rapports sociaux de sexes sont des rapports de pouvoir en faveur des hommes. Analyser les dessins animés magical girl permet à la fois de voir comment une société se représente le genre et les catégories « féminin » et « masculin » qu’il produit et comment l’animation reproduit, ou subvertit ces représentations qui peuvent avoir des effets sur les imaginaires des téléspectateurs.

CHABOU Habiba, La vie politique et les juifs à Alger (1919-1943) : de l’affaire des étudiants au rétablissement du décret Crémieux, Maîtrise [Sylvie Thénault], Univ. Paris 1 CHS, 2016, 132 p.

Ce mémoire propose une histoire sociale et politique des juifs algérois et une étude de la dichotomie de l’inclusion et de l’exclusion de la vie politique algéroise ainsi que des frontières rigides de la citoyenneté en situation coloniale. Il s’appuie sur une analyse socio-urbaine de la Basse-Casbah d’Alger dans l’entre-les-deux-guerres : une histoire locale ou infra-urbaine dans la continuité de la microstoria permettant, d’une part, d’établir un lien entre les dimensions sociale et politique et, d’autre part, d’identifier les acteurs dans leur composante et leur interaction et, partant, de comprendre la façon dont les juifs algérois s’organisent collectivement et se perçoivent en tant que groupe social et politique. La première partie de cette étude a consisté à comprendre les mécanismes d’inclusion dans la vie de la cité à travers les espaces, les vecteurs et les manifestations de la politisation participant d’une forme de démocratie locale. La seconde partie a permis d’appréhender la difficile inclusion politique, contestée âprement dans le contexte de la « seconde vague antijuive » conduisant à l’exclusion des juifs de la vie politique. Le travail a visé également à souligner les identifications et leurs recompositions et contradictions fortes du fait, d’une part, de la mise en concurrence du principe républicain d’assimilation et du projet sioniste et, d’autre part, de la capacité de marge de manœuvre des « juifs moyens » ainsi que des femmes favorisant leur participation à la vie de la cité et, partant, leur reconnaissance sociale et politique.

CHAMARD Marie, La représentation des pays organisateurs dans les cérémonies d’ouverture des Jeux olympiques d’été. (1960-2012), Maîtrise [Pascal Ory], Univ. Paris 1 CHS, 2016, 306 p.

Entre 1960 et 2012, alors que la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’été devient un spectacle planétaire, les pays hôtes ont de plus en plus recours à la mise en scène de leur histoire pour se représenter. Entre évolution des procédés techniques du spectacle de masse et volonté d’affirmer leur puissance sur une scène internationale sans cesse en reconfiguration, ce mémoire, à la croisée de l’histoire politique et de l’histoire sociale des représentations, analyse la façon dont ces mises en scène de l’histoire servent les discours des états et la constitution de récits nationaux. Il se fonde en premier lieu sur une analyse audiovisuelle des cérémonies. Ainsi, les sources utilisées ont été essentiellement les captations vidéo de cérémonies d’ouverture par la télévision française, dont l’Institut National de l’Audiovisuel (INA) conserve des enregistrements pour la totalité des Jeux olympiques, depuis ceux de Rome en 1960. De sources écrites (guides à destination de médias, articles de presse) ont été également consultées.

CHUA Jilene, Monsieur : Meanings and pratices of elegance 1920-1924, Maîtrise [Pascal Ory], Univ. Paris 1 CHS, 2016, 78 p.

L’une des rares revues de la mode masculine pendant les années 1920, Monsieur – Revue des élégances, des bonnes manières et de tout ce qui intéresse Monsieur (1920-1924) offre une perspective de l’histoire du mot « élégant ». Les publicités et les articles sur l’élégance dans Monsieur montrent comment ce mot est utilisé et entendu par des dessinateurs et des intellectuels français qui dessinent l’image d’un corps élégant, sportif et svelte, lié à la modernité occidentale et à l’ethnicité, notamment en contexte colonial.

CORMIER Judith, Application de la procédure loi Vivien sur le 5/7 Jacques Louvel Tessier à Paris, Maîtrise [Charlotte Vorms], Univ. Paris 1 CHS, 2016, 297 p.

Le 30 septembre 1997, un plafond s’effondre sur une jeune mère au 5/7 de la rue Jacques Louvel Tessier dans le Xème arrondissement de Paris, dans cet immeuble surnommé, par les médias et les pouvoirs publics, le « plus grand taudis de Paris ». Le lendemain, les habitantes de cet immeuble, soutenues par une association locale et la Mairie d’arrondissement, vont décider de camper dans la rue, devant leur immeuble, pour manifester leur colère. L’objectif de cette initiative est de faire pression sur les pouvoirs publics afin qu’ils accélèrent le déclenchement de la procédure loi Vivien permettant le relogement définitif de tous les habitants et l’expropriation expéditive des propriétaires de l’immeuble. À cette occasion, les médias et l’association Droit au Logement viennent se positionner devant le 5/7. Ce mémoire étudie la genèse et la constitution d’une nouvelle politique publique pour les immeubles privés insalubres et vétustes, situés hors secteur d’intervention à Paris. Il analyse également le rôle des associations et de la Mairie d’arrondissement dans la résolution de ce problème, car c’est grâce à leur formidable pugnacité et combativité que l’Hôtel de Ville de Paris et la Préfecture d’Île-de-France vont être contraints d’agir. Cette étude a été réalisée à travers une quarantaine d’articles de journaux parisiens et nationaux et une dizaine de reportages télévisés diffusés sur les chaînes France 2 et France 3.

COSTILLE Marine, Spectacles au Music-Hall – Le Cas de quatre salles Parisiennes, 1917-1940, Maîtrise [Pascale Goestchel], Univ. Paris 1 CHS, 2016, 324 p.

Alhambra, Ambassadeurs, Casino de Paris et Folies-Bergères, quatre salles emblématiques dont ce mémoire propose une étude de cas afin de dresser un état des lieux du music-hall parisien entre 1917 et 1940. Ces salles ont été sélectionnées selon plusieurs critères. Elles perdurent tout au long de la période étudiée, ce qui permet une approche sur la durée des mutations des spectacles qu’elles proposent. Elles comptent parmi celles qui apparaissent de manière récurrente dans les guides des plaisirs à Paris, ce qui leur confère une certaine représentativité. Enfin, elles sont très différentes, à la fois par leur positionnement géographique et par le type de spectacle qu’elles proposent. Ce travail s’est appuyé sur l’étude de programmes et de scénarios, de photographies, dessins et caricatures tirés des spectacles, d’actualités filmées, de critiques journalistiques et d’enregistrements sonores. En analysant les conditions de production des spectacles, leur esthétique fondée sur une exacerbation des effets ainsi que la réception du public, ce travail s’attache à comprendre pourquoi ces spectacles ont connu un tel succès et comment ils ont en répondu aux attentes et aux goûts du public de ces années. Il propose également une première définition du music-hall, genre qui regroupe des formes extrêmement variées.

CUCHET Marie, L’association des vieilles maisons françaises — Anne de Amodio et la transmission d’un patrimoine — 1958-1980, Maîtrise [Charlotte Vorms], Univ. Paris 1 CHS, 2016, 140 p.

Le mémoire présenté porte sur les premières années de l’association des Vieilles Maisons Françaises. Celle-ci est fondée en 1958 par la Marquise Anne de Amodio (1906-1980), dans une période charnière pour la politique française. Il s’agit à la fois d’une époque riche pour le monde associatif et d’une époque creuse pour le monde du patrimoine confronté à une politique de reconstruction de la France d’après-guerre. Dotée d’une personnalité singulière, Anne de Amodio profite de ses relations mondaines importantes, tant dans le monde politique que dans le monde intellectuel, pour proposer une vision nouvelle et originale du patrimoine ; un patrimoine composé non pas uniquement de monuments historiques, mais aussi des vieilles maisons qui font le visage de la France. Dès les premières années, Anne de Amodio identifie deux acteurs directs dans la transmission de ce patrimoine : l’État et les propriétaires privés, qui peuvent en être à la fois les sauveurs ou les détracteurs. Elle permet ainsi de mettre en lumière la double nature de ce patrimoine, appartenant d’un point de vue matériel au monde privé et d’un point de vue moral au domaine public. Les premières années de cette association sont occupées par un travail de sensibilisation à l’importance de sauver ce patrimoine : elle en construit la doctrine et réclame l’attention de l’État et des propriétaires. Forte d’une reconnaissance d’utilité publique, obtenue en 1963, Anne de Amodio se focalise sur l’État afin que ce dernier mette en place une politique publique au bénéfice de ces maisons. Si son combat acharné lui permet la création d’outils en faveur de ce patrimoine, son succès reste mitigé, battu en brèche par les autres politiques publiques de l’État. Lassée de ces combats peu gratifiants, Anne de Amodio se détourne alors de l’État pour responsabiliser le propriétaire, comme dernier rempart de sa transmission, en le chargeant d’une triple mission d’utilité publique : gestion, conservation et promotion. Pendant 22 ans à la tête son association, Anne de Amodio a eu à cœur de mettre en lumière ce patrimoine non pas comme un fardeau, mais comme une opportunité. C’est pourquoi tout au long de ces années, elle insiste sur l’importance de développer le tourisme comme idéal d’équilibre entre le propriétaire privé, le grand public et l’État au sein de ces vieilles maisons françaises. Une grande partie des archives produites par l’association ayant été jetée au début des années 1980, ce mémoire s’appuie sur la revue, sur les procès-verbaux des conseils d’administration et les comptes-rendus des Assemblées Générales. Ce corpus est complété par le témoignage de l’une des premières salariées de l’association et par de nombreuses archives publiques.

ELDIN Lucas, De la Province a la Banlieue : Le village de St Maur ou le refus d’une ville moderne, Maîtrise [Charlotte Vorms, Emmanuel Bellanger], Univ. Paris 1 CHS, 2016, 128 p.

Ce mémoire traite de l’histoire de Saint-Maur-des-Fossés de 1959 à 1983, une période de questionnements relatifs à l’urbanisme de cette ville. Il étudie deux positionnements urbanistiques et deux choix d’aménagements opérés par deux maires successifs et très différents dans leur démarche. Gilbert Noël, maire de 1959 à 1977, avait choisi de faire de Saint-Maur, une cité importante de l’agglomération parisienne. Pour cela, il met en place un programme de « redéfinition de l’urbanisme » de la ville pour la moderniser et la rendre plus attractive par rapport aux autres villes du département. Ce programme se met en place à un moment de changements administratifs, urbanistiques et architecturaux. Cette politique menée par Gilbert Noël entraîne la contestation de la population et d’une partie de sa majorité municipale. Jean-Louis Beaumont se présente donc aux élections municipales de 1977 en dénonçant la politique urbaine de Noël et appelant à la mise en place d’un « urbanisme village » cohérent avec le caractère résidentiel de Saint-Maur. Il remporte finalement ces élections en balayant le maire sortant et ses projets ambitieux pour la ville. L’enjeu de ce mémoire est d’analyser les événements qui se déroulent à Saint-Maur et qui aboutissent à la construction d’une « identité locale singulière » et à son affirmation sur le plan urbanistique.

FICHET Maxime, Fernand Deligny : Un innovateur social aux prises avec circonstances (1938 – fin des années 1950), Maîtrise [Olivier Wiewiorka], Univ. Paris 1 CHS, 2016, 176 p.

Croisant histoire de l’éducation spécialisée, de la psychiatrie et des mouvements de jeunesse au XXe siècle, l’étude de l’itinéraire biographique de Fernand Deligny permet de saisir la forme de la configuration sociale dominant le champ pédagogique au milieu du XXe siècle. Éducateur, écrivain, cinéaste expérimental, proche des milieux d’extrême gauche, Deligny a participé à son échelle au mouvement d’importation de méthodes pédagogiques novatrices dans le milieu de l’éducation spécialisée en pleine genèse.

FOULON Adeline, Les expositions temporaires au musée Prado (1960-1970), Maîtrise [Charlotte Vorms], Univ. Paris 1 CHS, 2016, 168 p.

Ce travail aborde la question de l’autonomie des sphères intellectuelles et artistiques sous le régime franquiste à travers le cas des expositions temporaires du musée du Prado, pendant les années 1960. Depuis sa prise de pouvoir en 1939, le régime franquiste use de la propagande pour faire revivre mythes et périodes fastes de l’histoire espagnole dans le cadre de sa politique de renationalisation de l’Espagne. Les années 1960, sont synonymes de retour de la croissance, une nouvelle politique économique, basée particulièrement sur le tourisme et la culture de masse est mise en place. Dans ce contexte, l’état franquiste met tout en œuvre pour garder le contrôle du Prado, symbole de culture et de prestige. Dans quelle mesure le premier musée espagnol participe activement et volontairement à la propagande franquiste ? Quel a été son degré d’autonomie dans la diffusion du savoir ? Ce sont les questions auxquelles ce mémoire tente de répondre.

LACOMBE Clara, Nuits magnétiques – La radio libre du service public ? – 1978-1999, Maîtrise [Pascal Ory], Univ. Paris 1 CHS, 2016, 263 p.

Nuits magnétiques est une émission de radio diffusée quotidiennement sur France Culture, après 22 h 30, de 1978 à 1999. Créée par Alain Veinstein, elle propose une émission d’une heure trente portant sur un sujet précis et construite à partir de trois éléments : la parole d’un narrateur, une ambiance sonore, des interviews d’experts ou d’anonymes. Son ton, son langage, son organisation sont autant d’éléments qui vont contribuer à construire une mythologie de la création radiophonique au sein de France Culture. En effet, cette émission adopte déjà un ton qui sera quelques années plus tard celui des radios libres. Pourtant, elle n’aurait pas pu exister sans le savoir-faire du service public. En cela, elle est la radio libre du service public. À partir d’un corpus restreint, extrait des 5000 émissions, ce travail se propose d’analyser le fonctionnement, la production, la diffusion et la réception de Nuits magnétiques afin de comprendre quels ont été les éléments qui en ont fait une émission culte de France Culture pendant vingt-et-un ans. Cette étude monographique est une contribution à l’histoire de la radio et s’inscrit dans l’histoire sociale des représentations de la société française dans les années 80 et 90.

LAPILLE Jean Félix, Une Parousie Européenne : La Gerbe (1940-1944), Maîtrise [Pascal Ory, Denis Peschanski], Univ. Paris 1 CHS, 2016, 234 p.

Ce mémoire analyse la représentation de l’idée européenne dans l’hebdomadaire collaborationniste La Gerbe (1940-1944), premier hebdomadaire politico-littéraire de l’occupation, dirigé par Alphonse de Châteaubriant. La Gerbe n’est pas l’objet d’une historiographie très dense. Dépouillée de manière ponctuelle par les grandes synthèses sur l’histoire de la presse et l’histoire de la collaboration, elle n’a fait l’objet que d’une thèse de littérature. L’hebdomadaire est donc vierge d’un questionnement historien ainsi que de l’étude des représentations qu’il diffuse. Pourtant, cet hebdomadaire est original à plusieurs titres et tout d’abord, par la personnalité de son directeur Alphonse de Châteaubriant, homme de premier plan dans la collaboration parisienne et qui ne fait pourtant pas l’objet de recherches approfondies. L’originalité de La Gerbe provient aussi de la diversité des points de vue qui s’expriment en son sein, et notamment autour de l’idée européenne. Tous ses rédacteurs s’accordent pour une intégration de la France ausein d’une Europe fasciste, mais chacun selon sa sensibilité particulière, nationale-socialiste, catholique, etc., ce qui rend l’hebdomadaire assez représentatif des différentes sensibilités de la collaboration française et permet d’en dresser un panorama intellectuel.

MAZUET Franck, Le parcours des images D’au cœur de l’orage : une histoire d’archives, Maîtrise [Pascale Goetschel], Univ. Paris 1 CHS, 2016

Film sur la Résistance initié sous l’Occupation et achevé en 1948, Au cœur de l’orage est aujourd’hui un véritable réservoir d’images d’archives qui alimentent de nombreux documentaires consacrés à la Seconde Guerre mondiale. L’œuvre de Jean-Paul Le Chanois est pourtant un film hybride où la prise de vues « sur le vif », les reconstitutions et les extraits d’actualités sont assemblés dans une fiction documentaire attachée au réel sans en être l’expression directe. Opportunité exceptionnelle d’entrer dans la construction de l’un des tout premiers projets cinématographiques de la France libérée, la découverte des rushes d’Au cœur de l’orage nous permet aujourd’hui de préciser les enjeux de la production du film et de retracer le parcours de ses extraits devenus archives. Derrière le bilan de ce cheminement orienté par les grands courants historiographiques du récit de la Résistance, c’est avant tout la gestion et l’exploitation des images d’archives qui est ici questionnée.

MELLOT Nicolas, Le Red Star « Un club de football dans la banlieue rouge », Maîtrise [Pascal Ory], Univ. Paris 1 CHS, 2016, 271 p.

Le Red Star, étoile rouge de la banlieue parisienne ? À la Libération, le club de Saint-Ouen qui a construit sa notoriété et son public dans l’entre-deux-guerres se trouve confronté à l’arrivée d’un maire communiste dans la cité ouvrière du nord de Paris. Dans ce couple inédit formé par un club professionnel et une municipalité de la « Banlieue rouge » se joue la définition d’un territoire, d’une communauté nord-parisienne marquée par son rapport conflictuel à la capitale, par son activité industrielle et sa coloration politique. Entre les deux acteurs audoniens une relation de mutuelle dépendance s’installe, malgré les divergences idéologiques. Chacun trouve ses intérêts dans une cohabitation de circonstance qui façonne, en un demi-siècle, l’image moderne du Red Star, un club à l’image d’une banlieue en pleine transformation économique, politique et sociale. Ce travail s’appuie sur le dépouillement de documents conservés aux Archives municipales de Saint-Ouen dont la masse et la diversité font état des relations particulièrement étroites entretenues entre le club et la municipalité audonienne. Des sources conservées aux Archives départementales de la Seine-Saint-Denis à Bobigny ont également été consultées ainsi que des documents rassemblés dans l’optique de la création d’un musée du club.

OUZILOU David, Témoigner de la misère, exprimer l’espoir. Pour une sociologie historique des témoignages récoltés lors de la campagne du Parti Communiste Français, Vérité-Espoir, à Bobigny, Maîtrise [Michel Pigenet], Univ. Paris 1 CHS, 2016, 103 p.

En 1977, le Parti Communiste Français lance une campagne politique sur le thème « Action-Vérité-Espoir ». Cette campagne de propagande et d’action contre la pauvreté, le chômage, pour les revendications est décidée le 15 décembre 1976 par le Bureau politique du Parti en application des décisions du Comité central avant l’ouverture officielle de la campagne électorale municipale. Commencée le 5 janvier 1977 et terminée le 12 février de la même année, elle consiste en la collecte de témoignages écrits au sein de Cahiers de la misère et de l’espoir. Cette campagne a été peu étudiée, mais lorsqu’elle a été abordée c’était pour prouver les inflexions discursives, les changements de paradigme idéologique ou pour montrer avec plus d’efficacité le déclin du parti communiste, de plus en plus éloigné des classes ouvrières. Ce mémoire se propose de décentrer l’analyse de la campagne Vérité-Espoir du tout politique. Au travers de l’analyse de l’imposant corpus de témoignages des Cahiers de Bobigny, il se propose de donner un aperçu de la vie ouvrière et populaire dans la ville, des comportements socio-politiques, collectifs et individuels, ainsi que de retracer la construction politique, discursive et cognitive des individus sur leur territoire et par là même de penser le communisme comme un élément participant de cette élaboration.

RUEHER Joanne, Bidende Kunst, étude d’une revue est-allemande consacrée aux arts 1980-1991, Maîtrise [Julie Verlaine], Univ. Paris 1 CHS, 2016, 167 p.

Unique revue consacrée aux arts en RDA, « Bildende Kunst » est publiée par l’union des artistes de RDA, de 1953 à 1991. Jusqu’à la fin de sa publication, elle est la revue officielle consacrée aux arts en République Démocratique Allemande. C’est une publication de référence et son influence ne permet pas le développement d’une autre parution dans ce domaine. Elle est présente sur l’ensemble du territoire de RDA par le biais des expositions de Bezirk (département) et étend sa diffusion aux pays socialistes européens et extra-européens, puis à certains pays de l’Ouest à partir des années 1980. Ce travail se propose de comprendre les enjeux propres à « Bildende Kunst » au cours de la dernière décennie de la République Démocratique Allemande, par rapport au cadre politique, culturel et international. Il porte sur l’aspect matériel de la revue dans sa conception et sa production, sur ses relations hiérarchiques avec l’Union des artistes de RDA et sur son exportation à l’étranger. Il aborde également les problématiques spécifiques de l’objet culturel en tant que médiateur d’une certaine esthétique officielle et marqueur de goûts et de pratiques de la société.

VILANOVA Constance, Défendre les zoniers des fortifications de Paris, cinquante ans de résistance contre un projet urbain, Maîtrise [Charlotte Vorms], Univ. Paris 1 CHS, 2016, 179 p.

Territoire des apaches, lieu de vie des chiffonniers, eldorado du dimanche parsemé de guinguettes, la zone des fortifications de Paris est un espace en proie à de multiples représentations collectives. C’est en 1840 que le président du Conseil, Adolphe Thiers, fait construire une enceinte de 33 kilomètres doublée d’un ensemble de forts autour de la capitale. Le glacis de 250 mètres de largeur et de 800 hectares situé à l’extérieur du mur devient alors zone non aedificandi, soumis à une servitude militaire. Apparaissent alors les zoniers, qui face à des loyers trop chers dans la capitale, fuient avec leur famille pour s’établir sur les terrains des « fortifs ». S’il est interdit d’y construire, cet espace se peuple peu à peu de bicoques et de baraques plus ou moins salubres. L’émergence de l’hygiénisme, de l’urbanisme et du logement social à la fin du XIXe siècle, fait de la zone un laboratoire de projets d’aménagement pour lesquels les zoniers ne sont pas consultés. Face à des expropriations de plus en plus arbitraires, le peuple de la zone s’unit pour faire valoir ses droits. En 1888, naît ainsi le Syndicat pour la désaffectation du mur d’enceinte. Cette première organisation de défense des zoniers est le point de départ d’une lutte qui durera un demi-siècle. Si les grands projets de rénovation urbaine ont souvent été analysés sous la focale des urbanistes ou des architectes, cette étude propose d’étudier les différentes phases de transformation de la zone du point de vue des zoniers eux-mêmes. Il s’agit d’étudier les réactions d’une population attachée à son environnement face à un bouleversement urbain. L’analyse propose de se détacher de l’image noire de la zone pour étudier la lutte zonière, ses revendications et formes de mobilisation, de sa naissance en 1888 à son déclin, dans les années 1930.

2015

ALMEIDA Jade, Étude de contenu de la Presse Lesbienne : Lesbia Magazine de 1982 à 2012, Maîtrise [Pascal Ory], Univ. Paris 1 CHS, 2015, 179 p.

Territoire des apaches, lieu de vie des chiffonniers, eldorado du dimanche parsemé de guinguettes, la zone des fortifications de Paris est un espace en proie à de multiples représentations collectives. C’est en 1840 que le président du Conseil, Adolphe Thiers, fait construire une enceinte de 33 kilomètres doublée d’un ensemble de forts autour de la capitale. Le glacis de 250 mètres de largeur et de 800 hectares situé à l’extérieur du mur devient alors zone non aedificandi, soumis à une servitude militaire. Apparaissent alors les zoniers, qui face à des loyers trop chers dans la capitale, fuient avec leur famille pour s’établir sur les terrains des « fortifs ». S’il est interdit d’y construire, cet espace se peuple peu à peu de bicoques et de baraques plus ou moins salubres. L’émergence de l’hygiénisme, de l’urbanisme et du logement social à la fin du XIXe siècle, fait de la zone un laboratoire de projets d’aménagement pour lesquels les zoniers ne sont pas consultés. Face à des expropriations de plus en plus arbitraires, le peuple de la zone s’unit pour faire valoir ses droits. En 1888, naît ainsi le Syndicat pour la désaffectation du mur d’enceinte. Cette première organisation de défense des zoniers est le point de départ d’une lutte qui durera un demi-siècle. Si les grands projets de rénovation urbaine ont souvent été analysés sous la focale des urbanistes ou des architectes, cette étude propose d’étudier les différentes phases de transformation de la zone du point de vue des zoniers eux-mêmes. Il s’agit d’étudier les réactions d’une population attachée à son environnement face à un bouleversement urbain. L’analyse propose de se détacher de l’image noire de la zone pour étudier la lutte zonière, ses revendications et formes de mobilisation, de sa naissance en 1888 à son déclin, dans les années 1930.

BEAUCE Jeanne, L’aménagement des temps en France de 1958 à 2014 – Le cas de la région Parisienne, Maîtrise [Annie Fourcaut], Univ. Paris 1 CHS, 2015, 225 p.

Ce mémoire expose les actions publiques d’aménagement des temps de 1958 à 2014. Il interroge le processus de formation des politiques publiques temporelles, leurs organisations, et les enjeux sous-jacents.

BONVOISIN Aurélien, L’introduction du disque compact en France (1983-1989), Maîtrise [Pascal Ory], Univ. Paris 1 CHS, 2015, 349 p.

Depuis son lancement en 1983 jusqu’en 1989, période durant laquelle le format dépasse le disque vinyle en nombres d’exemplaires vendus, ce mémoire s’intéresse à l’introduction du disque compact en France, comme un support de musique enregistrée. Analysant les conditions de cette entrée en scène dans le secteur de la musique ainsi que dans les logiques de sa diffusion, ce travail vise à étudier le disque compact en tant que support et vecteur de représentations et pratiques de la musique enregistrée.

CAUZAC Carole, Le design finlandais, un langage artistique intemporel ? De la diffusion a la réception en France, Maîtrise [Pascal Ory], Univ. Paris 1 CHS, 2015, 208 p.

Ce mémoire a pour objectif d’identifier le succès du design finlandais à travers les expositions françaises. Comment s’est-il diffusé et quelle en a été la réception par les Français ?

DRIF Benjamin, La communauté juive de Bône (1870-1940) mutations socio culturelles à l’époque coloniale, Maîtrise [Patricia Hidiroglou], Univ. Paris 1 CHS, 2015, 259 p.

L’histoire des juifs d’Algérie et plus globalement des juifs du Maghreb n’a guère suscité la curiosité des historiens jusqu’aux années 1960. Depuis, des ouvrages pionniers ont ouvert la voie à des travaux qui se situent aujourd’hui dans le sillage des études post-coloniales. Les populations locales sont étudiées et une attention particulière est portée aux pratiques culturelles et religieuses en mobilisant le plus souvent des archives « non-coloniales » et consistoriales. L’étude de communautés particulières permet d’approfondir les phénomènes locaux tout en les envisageant dans un contexte global. Ce mémoire s’inscrit dans ces perspectives et tente de mesurer les évolutions socio-culturelles des juifs d’Algérie sur la période 1870-1940, en se bornant à un espace délimité, celui de la ville de Bône. Dans ce mémoire, à la croisée de l’histoire sociale, culturelle et religieuse, nous nous intéressons à la question de l’acculturation, de ses modalités, de ses formes et conséquences pour une petite ville située à 600 km à l’est d’Alger et proche de la Tunisie, où la population juive est très minoritaire et très largement influencée par la culture européenne.

DUCTEIL Kiéran, Du Caravaning au HLM loger les étrangers en ville nouvelle : Cergy (1969-1991), Maîtrise [Annie Fourcaut], Univ. Paris 1 CHS, 2015, 231 p.

Cergy, principale commune de Cergy-Pontoise, a vu se mettre en place une politique d’immigration destinée à loger les travailleurs de chantier et leurs familles. Placée sous le signe de la mixité sociale, cette politique évolue au tournant des années 1970 et 1980 sous l’effet de la crise, conduisant à un processus de ségrégation.

DUFOUR Octave, La BD et le journalisme : entre grand reportage et autobiographie, Maîtrise [Pascal Ory], Univ. Paris 1 CHS, 2015, 241 p.

Entre les années 1970 et 1980, sous l’impulsion d’auteurs tels que Cabu ou Jean Teulé, la BD reportage se développe peu à peu en France. En 1992, l’auteur BD et journaliste américain Joe Sacco réalise un voyage en Palestine dont il publiera un récit. Sacco puis à la suite, Guy Delisle et Étienne Darodeau, participent véritablement à la définition de ce genre. Leurs récits dans un cadre autobiographique, renouvellent les dessous et les pratiques associées au journalisme via des incursions au sein de la littérature, de l’histoire de la photographie, du cinéma et plus récemment du numérique.

EVESQUE Corisande, Albert Skira et ses livres d’art – (1948-1973), Maîtrise [Julie Verlaine], Univ. Paris 1 CHS, 2015, 262 p.

Dans son discours pour le vernissage de l’exposition Skira, organisée dans le cadre des Relations Internationales de Genève portant sur l’art et la société en 1967, Jean Starobinski adresse ces mots à Albert Skira : « Comment en effet parler de L’Art dans la société d’aujourd’hui sans que vous soyez présent ? ». Ainsi, nous étudions, par le biais de ses ouvrages d’art, ce que signifie vulgariser l’art pour Albert Skira et quel goût pour l’art il a diffusé durant son activité. Il s’agit bien d’une étude des pratiques culturelles, comme l’a définie Pascal Ory. Nous voulons comprendre, selon les termes de Jean Starobinski, comment cet homme, qui avait l’œil absolu, a contribué à « faire l’histoire ».

FLEURY Anne Joëlle, Les Bonnets Roses – Regard sur les ouvreuses de loges à Paris entre 1864 et 1914, Maîtrise [Pascale Goetschel], Univ. Paris 1 CHS, 2015, 252 p.

Cette étude dresse un portrait social des ouvreuses de loges à Paris au XIXe siècle. Par la description des conditions de travail, mais également à travers les représentations que l’époque en a faites, on y découvre un personnage archétypique et chargé de symboles. Cette héroïne méconnue et pourtant incontournable des théâtres participe à la construction d’une spécificité culturelle française.

GODEFROY Alexis, De l’effort au confort : Une Histoire de chaussures de sport et de Baskets depuis 1973, en France, Maîtrise [Pascal Ory], Univ. Paris 1 CHS, 2015, 96 p.

Les baskets, terme générique pour désigner les chaussures conçues pour la pratique sportive ont été détournées de leur usage pour devenir des chaussures du quotidien, portées en ville. Symbole de confort, de l’effort et de l’univers sportif, elles sont aujourd’hui l’illustration de l’invention du « sportswear ». Ce mémoire se propose de faire l’histoire de ce détournement à partir des années 1973.

GRILLET Cécile, Jalons pour une histoire culturelle et politique de la jeunesse en France et au Royaume-Uni pendant la Seconde Guerre mondiale, Maîtrise [Olivier Wiewiorka], Univ. Paris 1 CHS, 219 p.

Ce mémoire est consacré à la littérature pour enfants pendant la Seconde Guerre mondiale. Il se concentre d’abord sur les livres pour enfants anglais provenant de « Puffin books », une collection créée en 1940 aux éditions « Penguin Books ». Les éditeurs, et plus particulièrement les éditeurs influents et proches du pouvoir politique comme Allen Lane (éditeur de Penguin), représentaient un véritable enjeu pour l’effort de guerre à cette époque. C’est pourquoi l’analyse de ces livres ainsi que des moyens de transmission de la propagande à travers le ministère de l’information britannique, prouve la présence d’un fort discours patriotique britannique, à travers le prisme didactique et pédagogique. L’intérêt de cette étude a été de montrer qu’à l’inverse, la schématique littéraire n’a pas été transformée pour les collections enfantines des éditions Hachette. Bien que la France subisse la pression de l’Occupation et du régime vichyste, le discours de ces « enfantina » Hachette ne semble pas proposer une propagande active. La propagande politique n’a pas été là où l’on eût pu l’attendre.

HADJ-AHMED Lydia, Deux village en Guerre (1954-1962) – Vie quotidienne dans les deux villages de Grande Kabylie pendant la guerre, Maîtrise [Raphaëlle Branche], Univ. Paris 1 CHS, 2015, 218 p.

Ce mémoire examine les conditions économiques, sociales et politiques de vie et de survie de villageois kabyles pendant la guerre d’indépendance. La place que le quotidien occupe dans la guerre est interrogée à l’échelle de deux villages aux spécificités multiples.

JARRY Lola, Déportés de persécutions, déportés de répressions : des mémoires convergentes divergentes conflictuelles ?, Maîtrise [Denis Peschanski], Univ. Paris 1 CHS, 2015, 250 p.

Au travers de témoignages écrits, ce mémoire compare à l’échelle individuelle deux mémoires de la Seconde Guerre mondiale qui s’opposent dans la sphère publique : la mémoire des déportés de persécution et la mémoire des déportés de répression. Une étude minutieuse de ces témoignages révèle une certaine proximité mémorielle des déportés, quelle que soit la raison de leur déportation.

KERFYSER Maximilien, Miguel Angel Asturias et la culture française : un parcours métis, Maîtrise [Pascal Ory], Univ. Paris 1 CHS, 2015, 132 p.

Ce mémoire a pour thèse principale que le parcours intellectuel en France de l’écrivain guatémaltèque Asturias est celui d’un métissage culturel réalisé grâce à une multiplicité d’auteurs, de médiateurs, de facteurs et de produits.

LE BARON Juliette, La loi et l’ordre dans les films criminels en République fédérale d’Allemagne entre 1949 et 1990, Maîtrise [Pascal Ory], Univ. Paris 1 CHS, 2015, 188 p.

Les films criminels sont des révélateurs puissants des représentations de la société ouest-allemande puisqu’ils montrent à la fois les crimes et les sanctions, notamment morales, qu’ils provoquent. Le présent mémoire s’efforce de dégager les grandes évolutions de ces représentations autour de quatre axes : les intrigues, les figures, les communautés et les lieux.

MINERVINA Anastasia, L’éducation des paysans français par les films agricoles dans l’entre-deux-guerres : Les films viticoles et vinicoles, Maîtrise [Olivier Wiewiorka], Univ. Paris 1 CHS, 2015, 118 p.

L’objectif de ce mémoire est d’éclairer le rôle du projet éducatif du ministère de l’Agriculture dans le changement de la structure et de la vie des populations rurales en France en se concentrant sur l’exemple des films à la thématique viticole et vinicole. Comment il entre dans le contexte plus général des initiatives étatiques et le discours sur l’identité française ? Est-ce que la propagande filmique a eu du succès et comment elle a influencé la population ? Dans quelle mesure le message élaboré par le Ministère et les créateurs des films a été atteint par les spectateurs ?

MORVAN Rémi, Elle n’est pas morte ! Une histoire de l’association des amis de la Commune (1871), Maîtrise [Michel Pigenet], Univ. Paris 1 CHS, 2015, 2015, 206 p.

Une plongée de quatre-vingt-dix ans dans l’histoire de l’association des Amis de la Commune de Paris, dès sa création en 1881, au centenaire de l’événement, pour comprendre son apport à la construction et à la diffusion de la mémoire de la Commune.

PAVLOVA Anastasia, Les Russes et les Soviétiques en France durant la Seconde Guerre mondiale : en collaboration et résistance, Maîtrise [Olivier Wiewiorka], Univ. Paris 1 CHS, 2015, 131 p.

Bien que l’histoire de la Résistance française constitue une problématique familière pour les historiens de la Seconde guerre mondiale en Europe, la Résistance reste assez peu étudiée. Peut-on vraiment parler d’une résistance russo-soviétique en France ? Quel est le rôle que les Russes et les Soviétiques y ont joué et par quels moyens se sont-ils impliqués dans la lutte contre l’occupant nazi ? L’analyse de ces formes de résistance est au cœur de notre étude.

THEODORE Simon, Une Histoire du Viking Métal (1970-2014) Contribution à l’étude de l’imaginaire nordique, Maîtrise [Pascale Goetschel], Univ. Paris 1 CHS, 2015, 196 p.

Au détour de lieux de sociabilité métal (forums de discussions, bars ou salles de concert), les « discussions de comptoirs » d’amateurs, expliquant avec passion que : telle formation est du hard rock et non du heavy métal, telle autre du « black » et non « death », une troisième du « folk » et non « viking » sont légions. Cette réflexion entend donc établir une histoire d’un sous-genre particulier. L’approche de l’histoire culturelle s’effectue par les représentations d’un groupe social. Articulé autour de deux parties, diachronique et synchronique, ce projet analyse donc, de 1970 à nos jours, l’utilisation de l’imaginaire nordique dans la musique métal. Il s’inscrit donc dans une histoire plus large du hard rock où l’angle choisi est celui de la marge. Comment se caractérise l’imaginaire nordique dans la musique métal ? Comment définir le viking métal ? Quelle est son histoire et quels sont les moments de rupture ? Qui sont les acteurs principaux de ce phénomène culturel ? Pourquoi les musiciens puisent leur inspiration dans le passé ? Qu’est-ce que cet usage du passé nous apprend sur le temps présent ? En quoi les différents acteurs participent à la construction de l’imaginaire nordique ? À travers cinq chapitres, nous tâcherons de répondre à l’ensemble de ces questions.

VIVENS Jean Louis, La grève des mineurs en France en 1948 sous les angles de la solidarité et de la répression, Maîtrise [Michel Pigenet], Univ. Paris 1 CHS, 2015, 229 p. + annexes

La grève des mineurs en France en 1948 a mobilisé une profession pendant des semaines d’affrontements souvent violents. Survenant alors que se met en place et s’approfondit la guerre froide, ce conflit d’abord d’origine sociale et économique devient très vite un affrontement politique marqué par une très dure répression contre les grévistes et une très grande solidarité nationale et internationale envers les mineurs. Ces deux éléments primordiaux, solidarité et répression, ont donc été choisis comme axes d’études de ce conflit social majeur de l’immédiat après-guerre en France.

WALIN Manon, Mort des soldats, Deuil des familles, La guerre d’Algérie dans le département du Calvados (1954), Maîtrise [Raphaëlle Branche], Univ. Paris 1 CHS, 2015, 219 p.

Enquête dans le département du Calvados auprès de familles ayant perdu un proche pendant la guerre d’Algérie.

2014

FALALEEV Petr, Les relations franco-britanniques (janvier 1944-janvier 1946), Maîtrise [Olivier Wieviorka], Univ. Paris 1 CHS, 2014, 144 p.

La première partie du mémoire porte sur l’évolution de la ligne diplomatique du CFLN envers la Grande-Bretagne, sur les accords du 25 août 1944 entre le GPRF et le commandement interallié, sur la reconnaissance officielle du GPRF. Dans la deuxième partie, il s’agit d’analyser les tentatives de conclure l’accord franco-britannique pendant la période de décembre 1944 jusqu’en avril 1945, de la crise Syrienne en mai-juillet 1945. Dans la troisième partie, le mémoire traite des relations problématiques entre le GPRF et le gouvernement travailliste.

HUBERT François d’, En quête d’évasion : le voyage cyclotouriste dans la France de l’Entre-deux-guerres, Maîtrise [Pascal Ory], Univ. Paris 1 CHS, 2014, 285 p.

Ce mémoire porte sur le voyage cyclotouriste de l’entre-deux-guerres en France. Il se questionne sur les représentations issues de ces voyages ainsi que sur la formation d’une pratique touristique alternative sous l’impulsion d’une élite de pratiquants.

Le Graet Antoine, Les représentations de la première guerre mondiale dans la bande dessinée (1974-2013), Maîtrise [Pascal Ory], Univ. Paris 1 CHS, 247 p.

Entre 1974 et 2013, la bande dessinée s’est imposée comme un médium privilégié pour évoquer la Première guerre mondiale. L’histoire de ce médium en construction a rencontré celle de l’événement historique et de sa mémoire. On trouvera dans ce travail un point sur la constitution du milieu de production des représentations, une étude des sources et des modalités de leur construction ainsi qu’une interrogation sur les sens à attribuer à ces formes d’histoire particulières dans un contexte de production mémorielle de plus en plus intense à propos de Grande Guerre.

PERENNES Marie, Éditer, exposer : nouvelles médiations artistiques à Paris dans l’entre-deux-guerres, Maîtrise [Julie Verlaine], Univ. Paris 1 CHS, 2014, 222 p.

Ce mémoire s’intéresse à une histoire sociale et culturelle du marché de l’art ainsi qu’à la notion des valeurs artistiques dans l’entre-deux-guerres. Il s’agit à la fois de faire le portrait d’un nouvel acteur de la vie artistique parisienne, les galeries d’édition qui se dotent d’une double activité : l’exposition et l’édition et d’étudier le degré d’intermédiation permis par cette hybridité et par conséquent, le rôle et la place des galeries d’édition sur le marché de l’art parisien et international.

ROGER Olivier, Les mises en scène de la cuisine dans les émissions de recettes à la télévision française : 1953-2012, Maîtrise [Pascal Ory], Univ. Paris 1 CHS, 2014, 136 p.

L’évolution de la façon dont la cuisine est mise en scène dans les émissions consacrées à la présentation de recettes sur les grandes chaines de télévision françaises de 1953 à 2012 permet à l’historien d’observer l’histoire des représentations et des pratiques liées à la cuisine, mais aussi celles des programmes de télévision ainsi que l’influence que ceux-ci peuvent avoir sur leur public.

SCOLARI Nina, Si le comptoir m’était conté : Le café parisien dans les arts narratifs français des années 1910 aux années 2010, Maîtrise [Pascal Ory], Univ. Paris 1 CHS, 2014, 240 p.

Partant du constat que le café est un lieu multidimensionnel prétendant être une métonymie de la condition humaine, de la société et de la culture française voire parisienne, ce travail analyse les imaginaires artistiques du café parisien au XXe siècle afin de montrer que ces derniers accompagnent les grandes évolutions du XXe siècle autant qu’ils contribuent à faire du café une représentation sociale et culturelle majeure confinant au mythe.

SPIRIDONOVA Elizaveta, La visite de N.S. Khrouchtchev en France (23 mars – 3 avril 1960), Maîtrise [Olivier Wieviorka], Univ. Paris 1 CHS, 2014, 92 p.

Ce mémoire traite de la visite de Khrouchtchev en France, ses motivations et ses résultats.

2013

BEKEMEYER Aaron, Resisting for Empire : Georges Bidault’s New Vision of the Resistance for Algérie Française 1962-1965, Maîtrise [Olivier Wieviorka, Raphaëlle Branche], Univ. Paris 1 CHS, 2013.

Ce travail a pour sujet l’évocation de l’action de Georges Bidault, homme politique français et ancien résistant, pendant la guerre d’Algérie. Dans le contexte de l’évolution politique plus générale de Bidault, il explore la manière dont celui-ci a conçu la lutte pour l’Algérie française comme une deuxième Résistance, les raisons et les limites de cette vision et son impact sur le mouvement « Algérie française ».

BIGEL Clémence, Le Pop’art à Paris : une histoire de la réception critique des avant-gardes américaines entre 1959 et 1978, Maîtrise [Julie Verlaine], Univ. Paris 1 CHS 2013.

Ce travail a pour ambition de dresser une histoire de la réception critique des avant-gardes américaines du Pop’Art à Paris entre 1959 et 1978. Par le recours à des sources d’histoire de l’art telles que les tableaux et la scénographie est restitué ici le contexte visuel de la découverte du mouvement.

CASTAN Vicente Florys, Marie-Thérèse Eyquem : du sport à la politique parcours d’une féministe, Maîtrise [Michel Dreyfus], Univ. Paris 1 CHS 2013.

Marie-Thérèse Eyquem (6 septembre 1913 – 8 août 1978) est à la fois théoricienne et organisatrice du sport féminin, militante féministe et cadre du Parti socialiste. Elle commence sa carrière dans le sport catholique, en tant que directrice des sports féminins du gouvernement de Vichy. Nommée inspectrice à la Libération, elle est promue inspectrice principale de la Jeunesse et des sports en 1961. Dans les années 1950, elle développe ses projets pour le sport féminin à l’international, ce qui aboutit en 1961 à son élection comme présidente de la Fédération internationale d’éducation physique et sportive féminine ; elle le reste jusqu’en 1965. Cette époque est également l’occasion d’un engagement féministe : en 1962, Marie-Thérèse Eyquem prend la tête du Mouvement démocratique féminin (MDF), qui préfigure le renouveau féministe des années 1968-1970. Elle y milite pour l’intégration des femmes à la vie politique, la légalisation de la contraception et l’égalité dans le travail. Marie-Thérèse Eyquem entre en politique dans les années 1960, et s’engage auprès de François Mitterrand, dont elle fut l’une des plus proches amies et collaboratrices. Elle devient, à ses côtés, une dirigeante de la Convention des institutions républicaines (CIR) et de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS), puis du Parti socialiste (PS). Dans chacun de ces partis, elle lutte pour une meilleure représentation des femmes : en 1973, au PS, elle lance une réforme imposant un pourcentage minimum de femmes (10 %) à tous les degrés de l’organisation. Dans le même temps, elle organisa des conférences et des débats sur le thème « Socialistes et chrétiens », renouant avec ses premiers engagements. En 1975, elle est nommée secrétaire nationale du PS, chargée des relations avec les Organismes associés et le secteur associatif. Avec Edith Cresson, elle est alors la seule femme à accéder à cette fonction.

COMBEAU Geneviève, Femmes, travail, santé : une histoire des ouvrières de Zodiac à Rochefort 1960-1986, Maîtrise [Michel Pigenet], Univ. Paris 1 CHS 2013.

À partir d’un problème de santé affectant en 1970 des ouvrières d’un atelier de montage de bateaux pneumatiques, nous proposons une étude du quotidien de la vie au travail de ces ouvrières, sous le triple aspect des conditions de travail et de leur pénibilité, des relations et des pouvoirs dans lesquelles les ouvrières sont insérées, de la politique de santé dans l’entreprise. À cela s’ajoute une approche critique des sources utilisées.

DERRIEN Élise, La réhabilitation du grand ensemble d’Orly-Choisy-le-Roi : un laboratoire de la politique de la ville ? (1965-1993), Maîtrise [Annie Fourcaut], Univ. Paris 1 CHS 2013, 193 p.

Dès son élection à la tête de la municipalité d’Orly en 1965, Gaston Viens (maire communiste) prend conscience de la scission de sa commune : d’un côté un très grand ensemble de plus de 5000 logements répartis sur les communes de Choisy-le-Roi (20 %) et Orly (80 %) et de l’autre un vieux village. Dans le cadre de sa politique locale « Créer la Ville » initiée à la fin des années 1960, la rénovation précoce de la cité de transit Les Tilleuls (fin 1960) puis l’engagement fort des deux municipalités dans le programme Habitat et Vie Sociale (1977) en vue d’une rénovation complète du grand ensemble et sa désignation comme îlot sensible national en 1981 ont fait de cette rénovation d’envergure un laboratoire de la politique de la ville naissante. Cette étude menée sur une période d’environ trente ans (1965-1993), à travers l’exemple d’un grand ensemble et des villes associées, met en évidence deux périodes. La première s’étendant de 1965 à 1980 se caractérise par l’élaboration d’une politique autonome des municipalités visant à la fois à répondre aux besoins des habitants vis-à-vis des équipements, à faciliter les rencontres entre les divers quartiers et à assurer la continuité urbaine entre les quartiers. Dans une deuxième période (1980-1993), les deux villes se sont positionnées comme expérimentatrices des politiques urbaines naissantes. Ces deux périodes mettent en évidence les réussites et les échecs d’une politique locale et des politiques publiques nationales en cours de création. Si les rénovations sur l’habitat et les extérieurs ainsi que les actions sur la petite enfance sont une réussite, les initiatives engagées pour lutter contre la délinquance ou le taux de chômage des jeunes ont des résultats mitigés. L’installation en décembre 1990 d’un Ministère de la Ville a pour mission de promouvoir et de développer une politique de la ville visant à mieux intégrer les quartiers dans la ville. C’est le résultat d’un processus de vingt ans qui s’est enrichi au fil du temps par des expériences innovantes de quelques collectivités territoriales mais aussi par des expérimentations sur le terrain de nouveaux programmes d’État comme H.V.S., D.S.Q. ou Banlieue 89. Choisy-le-Roi et Orly, tant par leur démarche sur le grand ensemble que par leur approche globale visant à faire d’Orly un canton, une commune et une ville unie, sont des acteurs importants dans l’élaboration de la politique de la ville naissante. Sur la période 1965-1993, les communes de Choisy-le-Roi et d’Orly sont des laboratoires de la politique de la ville telle qu’elle est vue au début des années 1990.

HIHN Anna, Jean Chaintron : un militant communiste dans la préfectorale Jean Chaintron, préfet de la Haute-Vienne (1944-1947), Maîtrise [Michel Pigenet], Univ. Paris 1 CHS 2013.

Ce mémoire traite de la période préfectorale du militant communiste Jean Chaintron de septembre 1944 à novembre 1947 en Haute-Vienne. Il s’intéresse, dans un premier temps, aux conditions de nomination d’un militant politique au poste de préfet. Dans un deuxième temps, il revient sur l’aspect administratif de l’expérience préfectorale de J. Chaintron. Enfin, ce travail aborde l’aspect politique de la nomination d’un préfet qui reste militant et membre du Comité central du Parti communiste français. En effet, cette appartenance remet en cause la neutralité d’un représentant du gouvernement et suscite conflits et polémiques.

LECAT Paul, De la campagne à la ville : urbanisation et socialisation du quartier de la Réunion entre Charonne et Paris (1846-1880), Maîtrise [Annie Fourcaut, Charlotte Vorms], Univ. Paris 1 CHS, 2013, 176 p.

La percée de la rue de la Réunion à Paris, en 1848, marque l’acte de naissance du quartier du même nom. Cette étude propose de revenir sur le développement du quartier, entre 1849 et 1880, par le biais d’une approche micro-historique permettant de saisir l’ensemble des mécanismes d’urbanisation et de socialisation qui président à la création d’une société urbaine.

MARTELLI Mathieu, Faire de Paris un port maritime ? débats le long de la Seine pendant l’enquête d’utilité publique (1890-1891), Maîtrise [Annie Fourcaut], Univ. Paris 1 CHS, 2013.

Ce mémoire retrace l’histoire du projet « Paris port-de-mer » à la fin du XIXe siècle. Ce projet resté « dans les cartons » redevient aujourd’hui d’actualité lors des débats sur le « Grand Paris » ou l’on évoque la fonction « naturelle » du fleuve de relier la ville au reste du monde.

MASLOWSKI David, Les modèles culturels des juifs d’Égypte de la fin de la domination ottomane (1882) jusqu’à la révolution des Officiers libres (1952), Maîtrise [Patricia Hidiroglou], Univ. Paris 1 CHS, 2013.

Les évolutions politiques qui mènent l’Égypte à l’indépendance sont accompagnées de débats qui portent sur la définition d’un modèle culturel national. La question nationale se pose particulièrement aux Juifs d’Égypte dont l’état de minorité religieuse rend leur intégration à la nation moins évidente que la majorité arabe et musulmane. Le mouvement d’immigration vers l’Égypte qui s’ouvre dans les années 1880 redéfinit démographiquement et culturellement le visage de la communauté juive. Ces évolutions se font dans le sens d’une occidentalisation qui, a posteriori, apparaît comme un élément qui peut expliquer l’exclusion des Juifs de la société égyptienne par le rejet politique de l’influence occidentale. Cependant, plus que par la politique, ce travail se propose d’insister sur le contexte culturel dans lequel s’exprime les déterminismes qui intègrent ou dissocient les Juifs à la nation égyptienne. Le creuset de minorités et de nationalités qui prend place dans le Nil, produit une culture singulière et remarquablement riche qui place le cosmopolitisme en modèle de ce qui pourrait s’apparenter à une forme de culture nationale. L’identification collective ou individuelle des Juifs à l’Égypte est rendue possible tant qu’elle s’opère dans ce cadre d’organisation profondément cosmopolite et libéral de la société égyptienne, qui culmine dans l’entre deux guerres. C’est en se resserrant autour de son arabité à partir des années 1940 que la culture nationale rend la judéité de plus en plus incompatible avec la nouvelle définition que prend l’identité égyptienne.

NIARE Guilloux Lucie, Ce soir (ou jamais !) : de l’objet culturel à la parole de culture Histoire et analyse du dispositif d’une émission culturelle de la télévision publique (septembre 2006-mai 2012), Maîtrise [Pascale Gœtschel], Univ. Paris 1 CHS, 2013, 106 p.

Ce travail de recherche a pour objet l’étude historique et analytique d’un dispositif audiovisuel de septembre 2006 à mai 2012 : l’émission culturelle de débat Ce soir (ou jamais !) présentée par Frédéric Taddeï et diffusée sur la chaîne France 3. Il est ici question de retracer les étapes historiques, passées et récentes, qui impulsent la création d’un programme culturel de ce type. Cet enjeu implique une rétrospective des émissions culturelles diffusées sur la télévision française ; il implique également la rétrospective ainsi que l’état des lieux des acteurs de la vie culturelle de notre société invités à débattre, dont le statut et l’image embrassent progressivement les exigences esthétiques et cognitives de la télévision. Il s’agit dès lors de définir l’héritage historique de l’émission et d’en dégager son originalité, son atmosphère et ses acteurs. Il s’agit également de retracer l’évolution de son contenu, de sa réalisation et de sa réception : quantitative comme qualitative, médiatique comme publique.

Pointillard Baptiste, La politique de logement de la SNCF (automne 1944-été 1953), Maîtrise [Olivier Wieviorka, Michel Dreyfus], Univ. Paris 1 CHS, 2013, 111 p.

La Société nationale des chemins de fer français (SNCF) est créée le 1er janvier 1938 par la nationalisation des réseaux des Compagnies de chemins de fer. Ces dernières lèguent également à la nouvelle société un parc immobilier important. Au-delà des infrastructures utiles au service, le parc est constitué de logements pour le personnel des compagnies. Cet héritage témoigne des politiques sociales suivies par les dirigeants des chemins de fer. En 1919, Raoul Dautry, chef adjoint de l’Entretien de la Compagnie du Nord, profite de l’état du réseau pour organiser la reconstruction des logements des agents sous forme de cités-jardins gérées chacune par un conseil de cité où l’intervention des dirigeants est réduite au minimum. Raoul Dautry a profité de la période de reconstruction après la Première Guerre mondiale pour développer le parc immobilier. Ce travail est consacré à la politique de la SNCF lors de la période qui suit la Seconde Guerre mondiale. Nous n’avons pas souhaité dresser une comparaison entre les deux périodes, mais savoir si la tradition sociale est pérennisée ou si les circonstances la freinent. Nous avons étudié le statut et l’histoire de la SNCF, ses rapports avec l’État, les conditions de vie des cheminots, l’identité de cette corporation, la situation politique et économique du pays, l’histoire du logement en France et la situation du parc immobilier national. Notre conclusion est que la SNCF a profité de cette période de reconstruction pour agrandir et améliorer l’offre de ces biens au point de montrer la voie au gouvernement, fortement relié aux cheminots, vers une politique globale de logement : le 1 % patronal.

ROUDAUT David, Les députés des départements d’Algérie sous la IVe République, Maîtrise [Raphaëlle Branche], Univ. Paris 1 CHS, 2013, 95 p.

Ce mémoire est consacré aux groupes des députés des départements d’Algérie, de novembre 1946 à décembre 1955 (soit les deux premières législatures du régime). L’analyse porte sur la vie politique en situation coloniale et sur l’activité législative des élus.

2012

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2011

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2010

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