L’image de François Mitterand dans la presse en 1968

DEREU Didier, L’image de François Mitterand dans la presse en 1968, Maîtrise [Antoine Prost, Danièle Tartakowsky], Univ. Paris 1 CRHMSS, 203 p. + annexes

François Mitterrand, leader incontesté de la gauche, depuis qu’il mit en ballottage le général de Gaulle, semble redonner vie et espoir à l’opposition. L’année 1968, après le bon résultat des élections législatives de 1967, s’engage bien pour le président de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS). L’image de François Mitterrand est positive. Il apparaît comme le favori des prochaines élections présidentielles ; telle est l’opinion de la grande presse nationale. Cependant, si son image est appréciée, sa marge de manœuvre est limitée. Ce sont les étudiants et les événements de Mai qui révèlent ces limites. Ces limites sont celles d’une gauche divisée ; d’un mouvement estudiantin et ouvrier contestataire, mais aussi indécis dans ses choix politiques ; celles d’un homme qui, parti de rien s’est imposé à la gauche et à une grande partie des Français, mais ne sait comment aborder les événements qui ébranlent la France : il n’agit pas, on lui reproche sa faiblesse, il s’engage, tardivement, on lui reproche d’avoir dit « je » et d’avoir voulu renverser les institutions de la République. Le bilan qu’établit la presse de ces événements de Mai est terrible pour l’image de marque de Mitterrand : les élections législatives sont un échec pour la gauche et la FGDS, dont une partie des membres désignent le député de la Nièvre comme le responsable de ce mauvais résultat. L’opinion publique, elle aussi, rejette maintenant celui qui hier apparaissait comme leur favori et dont ce mémoire cherche à comprendre comment la presse traduit l’image jusqu’à sa démission de la FGDS.