Les expositions temporaires organisées au Musée de la France d’Outre-Mer entre 1935 et 1959

RISI Florence, Les expositions temporaires organisées au Musée de la France d’Outre-Mer entre 1935 et 1959, Maîtrise [Pascal Ory], Univ. Paris 1 CHS, 2001, 277 p.

Créé en 1931 à l’occasion de l’Exposition coloniale internationale, le Musée des Arts d’Afrique et d’Océanie s’intitule alors Musée des Colonies. Il devient Musée de la France d’Outre-Mer en 1935. Il conserve ce titre jusqu’en 1959, date à laquelle André Malraux le transforme en Musée des Arts Africains et Océaniens. Le Musée de la France d’Outre-Mer a pour mission de diffuser l’idéologie coloniale. L’analyse des expositions commémoratives, économiques, artistiques et ethnographiques qui y sont organisées, montre que l’activité du musée exclusivement produite et diffusée par des coloniaux — véhicule une représentation exotique de l’Empire. Pour séduire le public, les expositions temporaires font basculer l’idéologie coloniale dans la mythologie. L’exotisme du musée ainsi que sa représentation mythologique de l’Empire assurent à la fois son succès auprès du grand public et son échec à diffuser l’idée coloniale. Paradoxalement, le musée ne parvient à assumer sa vocation de musée colonial qu’auprès d’un public déjà convaincu par cette idéologie. L’effondrement du Musée de la France d’Outre-Mer à partir du milieu des années cinquante et sa difficile transition en musée artistique expliquent l’image d’échec qui pèse sur le Musée des Arts d’Afrique et d’Océanie. Toutefois, cette image n’est pas justifiée concernant le Musée de la France d’Outre-Mer qui a connu un réel succès du point de vue de la fréquentation. L’analyse des pratiques et des discours qui s’ar­ticulent autour de ce musée permet de comprendre le regard colonial qui s’est élaboré sur les arts non-occidentaux, regard au cœur du débat actuel sur les « arts premiers ».