L’ennui

Pascale Goetschel, Christophe Granger, Nathalie Richard
et Sylvain Venayre (dir.), L’ennui. Histoire d’un état d’âme (XIXe-XXe siècle), Publications de la Sorbonne, 2012, coll. «Homme et société, n° 44», 320 p.

Depuis très longtemps, des philosophes, des pédagogues, des médecins, des anthropologues ont disserté sur l’ennui, tentant d’en apprécier la forme. De siècle en siècle, la question de l’ennui leur paraissait d’autant plus importante à résoudre qu’elle semblait se perpétuer à l’identique. L’ennui, lit-on, serait l’un des aspects de l’humaine condition. Et pourtant, n’y aurait-il pas une histoire de la forme ennui ?
Sans doute des similitudes existent-elles, qui invitent à penser que Sénèque, dès lors qu’il parle de son ennui, est notre contemporain. Mais ne peut-on pas identifier, dans les manières de dire son ennui, dans les savoirs qui prennent en charge l’ennui, dans les lieux qui expriment l’ennui, une historicité qui serait, aussi, celle-là même de l’ennui ? Tel est le pari de ce livre : tenter d’approcher, en historien, le phénomène de l’ennui. Les mutations de l’époque contemporaine, en l’occurrence, constituent un observatoire approprié : les codes esthétiques du romantisme, la définition de la psychologie, l’identification de classes et de lieux emblématiques de l’ennui (de l’adolescence à la salle d’attente) permettent en effet de saisir la dimension historique du phénomène. Entre la fin du XVIIIe siècle à nos jours, les changements sont tels qu’il n’est plus possible de le nier : l’ennui aussi a une histoire.

Les auteurs : Robert Beck, Françoise Blum, Bruno Cabanes, Nicole Cadène, Laurent Clauzade, Jean-Christophe Coffin, Jean Da Silva, Delphine Debons, Thomas Dodman, Annie Fourcaut, Pascale Goetschel, Christophe Granger, Liah Greenfeld, François Guillet, Arnaud-Dominique Houte, Mathilde Leduc-Grimaldi, Thierry Pillon, Nicolaos Pitsos, Nathalie Richard, Scarlett Salman, Stéphanie Sauget, Thibault Tellier, Pierre Triomphe, Rossana Vaccaro, Alain Vaillant, Sylvain Venayre, Georges Vigarello et Anne-Gaëlle Weber