Le Syndicat national des instituteurs et la guerre d’Algérie

MERABTI Nora, Le Syndicat national des instituteurs et la guerre d’Algérie, Maîtrise [Antoine Prost, Jacques Girault], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1981, 124 p.

La décolonisation ne pouvait manquer de poser des problèmes à tous les citoyens et à toutes les organisations, qu’elles soient politiques ou syndicales.

Le Syndicat national des instituteurs, de par l’importance de ses effectifs et la place qu’occupent l’école primaire et ses maîtres au sein de la société coloniale, était le plus à même de réagir au sein du corps enseignant, face au problème colonial.

Depuis la fin de la guerre mondiale, qui voit l’éveil des nationalismes dans les colonies, le SNI, comme l’enseignement des enseignants, ne cessera lors de ses congrès d’affirmer l’attachement des instituteurs à la défense des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes. Cependant, ce qui ressort des prises de position de la majorité autonome, est une ignorance de la violence de la colonisation et, par voie de conséquence, de la décolonisation. Son anticolonialisme est beaucoup plus une protestation d’ordre moral et se caractérise par une méfiance à l’égard des nationalismes. Lorsque la guerre d’Algérie éclate, le SNI réagira mollement et couvrira la « pacification » par l’armée française. Elle ne lancera aucune action directe, et sa politique sera la prudence tant que dureront les événements.