FROT Natacha, Le discours diététique dans la presse féminine française. De 1928 à 1998, Maîtrise [Pascal Ory], Univ. Paris 1 CHS, 2003, 126 p.
Ce mémoire est l’étude du discours diététique dans la presse féminine française entre 1928 et 1998. Nous nous intéressons à trois périodiques : Le petit écho de la mode, Marie Claire et Elle. En 1928, le discours diététique est encore inexistant dans la presse féminine française, mais nous constatons un intérêt pour la minceur qui lui est lié. Nous qualifions cette période de prémices de la diététique. À partir de 1938, la presse féminine française commence à tenir un discours diététique complet, dans la mesure où elle propose à la fois des conseils pour maigrir ou grossir, et des recommandations pour être en bonne santé grâce à une alimentation appropriée. Cependant, il existe très peu de preuves scientifiques. C’est à partir de 1958 que le discours diététique commence à se complexifier réellement. Ceci est dû à la refondation de la diététique en tant que science. Celle-ci se manifeste par l’utilisation de notions toujours plus scientifiques et par l’apparition de spécialistes de la question dans les journaux féminins. La presse féminine s’intéresse de très près aux découvertes faites dans le domaine de l’alimentation et la santé. Par ailleurs, les régimes amaigrissants prennent plus d’importance et commencent à se personnaliser et à prendre en compte le contexte social et politique. L’année 1988 marque un tournant dans l’évolution du discours diététique tenu par la presse féminine française. Pour la première fois, celle-ci prend du recul par rapport à la diététique et s’applique à la définir. De plus, ce discours se médicalise incontestablement, la majorité des articles étant écrits en collaboration avec divers spécialistes. La presse féminine montre clairement son désir d’informer ses lectrices de la moindre découverte faite dans le domaine diététique. Enfin, la fin de la période se caractérise principalement par le fait que le nombre de régimes amaigrissants augmente considérablement. Ils deviennent plus modernes, originaux et sont désormais associés à la notion de plaisir.