La Réaction du mouvement socialiste à la loi du 26 juin 1889 sur la nationalité : les guesdistes, les possibilistes et les blanquistes

BREDOUX Cécile, La Réaction du mouvement socialiste à la loi du 26 juin 1889 sur la nationalité : les guesdistes, les possibilistes et les blanquistes, Maîtrise [Jacques Girault, Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1991

La loi du-26 juin 1889 sur la nationalité s’inscrit directement dans le débat de l’époque sur la présence des étrangers. Dans cette étude, nous avons tracé les traits de l’immigration dans la deuxième moitié du XIXe siècle afin de comprendre l’hostilité ouvrière envers les étrangers. Puis, nous avons décrit le débat national sur les immigrés et la loi du 26 juin. Cette dernière est apparue libérale, car elle permettait l’accès à la nationalité française à un grand nombre d’étrangers.

Alors, quelle va être la position des socialistes internationalistes dans le débat général sur les étrangers connaissant l’hostilité ouvrière. Et vont-ils s’intéresser à la naturalisation ?

Ces trois familles politiques ont adopté un discours et une action proprement socialistes. Ce sujet fut l’occasion d’attaquer la classe capitaliste et de développer leur internationalisme. À propos de la concurrence étrangère sur le marché de l’emploi, ils revendiquent des solutions non discriminatoires pour les immigrés. Les socialistes se révèlent être d’ardents défenseurs d’une naturalisation facilitée. Elle leur apparaît comme une solution au problème étranger. Dans un esprit républicain, ils fondent le titre de citoyen à l’appartenance à la vie de la nation. Leur inspiration est aussi idéologique. Le but est de faire de nouveaux Français pour la révolution internationale.

La crise économique sociale et idéologique des dernières décennies du siècle entraîne les socialistes vers des prises de position plus hostiles aux étrangers, et en contradiction avec leur doctrine.