FLAMANT Juliette, La fabrique du prestige. L’orphelinat de Notre-Dame-des-Mercedes, Madrid, 1887-1958, Maîtrise [Charlotte Vorms], Univ. Paris 1 CHS, 2019, 288 p.
L’assistance sociale sous le franquisme a essentiellement été étudiée sous l’angle de l’Aide sociale (Auxilio social) phalangiste dont les traits fascisants ont fait couler beaucoup d’encre. Cette étude éclaire un pan de l’assistance jusqu’alors peu exploré, les institutions publiques préexistantes au franquisme, à travers la monographie de l’asile de Notre-Dame de Mercedes à Madrid. Créé sous la Restauration, alors que le regard sur l’enfance se transforme en Europe, cet orphelinat pour jeunes filles répond à une volonté politique de modernisation, mais suit un modèle caritatif traditionnel. Le choix du temps long (1887-1958) permet de dégager des logiques de continuité et montre la prégnance d’une mémoire traumatique dans cette histoire. Allié à une démarche comparative nationale et internationale, le temps long autorise l’identification de spécificités de chaque régime politique et montre la singularité de l’école des Mercedes, modèle prestigieux et élitiste.