Histoire et conflits de mémoire en Espagne

Durée : 42 mn

A la mort de Franco, en 1975, le régime espagnol a évolué vers une démocratie au cours d’une transition qui a été « pactée » entre le secteur réformiste du régime franquiste et les forces d’opposition, si fait qu’il n’y a pas eu de rupture formelle avec le régime franquiste ni de justice transitionnelle (loi d’Amnistie en 1977). L’histoire espagnole a été, depuis la fin des années 1990, le cadre de fortes mobilisations en faveur de ce que les espagnols ont appelé « la récupération de la Mémoire Historique ».

Photo d’une exhumation (guerre d’Espagne ) © ARMH Association pour la récupération de la Mémoire Historique

A l’occasion de la parution du numéro 127 de la revue XXe siècle (Presses de Sciences Po, 2015), deux historiennes, Charlotte Vorms et Elodie Richard, sont questionnées sur les effets que ce mouvement mémoriel espagnol a pu avoir sur le travail des historiens à l’issue d’une période où le discours public, au cours de la transition démocratique, a présenté la guerre civile comme une « guerre fratricide » sur laquelle on ne souhaite pas revenir; et alors que la politique mémorielle franquiste avait entretenu et aggravé, en son temps, une Mémoire divisée.

exhumation des restes de trois guérilleros anti-Franco – fosse Teilan (vault, Lugo) sept 2012 © ARMH Association pour la récupération de la Mémoire Historique

Comment a évolué le regard historique sur la période de la guerre et de la dictature franquiste ? quel impact réciproque cela a pu avoir (en terme de lois, d’Amnistie ou de procès) vis à vis des dictatures de l’Amérique du sud ?

Cérémonies publiques de restitution des restes mortuaires aux familles © ARMH Association pour la récupération de la Mémoire Historique

De l’usage politique de l’histoire, à l’engagement des historiens dans le débat public, en réaction à la réapparition des thèses franquistes et à leur grande diffusion (révisionnisme), ce sont toutes les facettes de l’historiographie espagnole contemporaine qui sont ici présentées, sans oublier le rapport de cette histoire à l’histoire européenne des dictatures.

Exhumation d’un guerrillero, juillet 2014 (Chaherrero, Castille and Leon), mort en mai 1950 dans une fusillade face à la garde civile © ARMH Association pour la récupération de la Mémoire Historique

Production : CHS
Réalisatrice : Jeanne Menjoulet

Crédits images :
Le clip inséré dans une séquence est produit par l’ARMH
Les images filmées de C. Vorms et E. Richard sont de Jeanne Menjoulet
Le montage est de Jeanne Menjoulet

Crédit voix et musique :
La voix/lecture/traduction sur les inter-séquences en espagnol est de David Menjoulet
Musique : Enrique Granados – 12 Dances espagnoles